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pierrre s.
456 abonnés
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3,5
Publiée le 2 septembre 2021
Un polar dur et réaliste qui malgré un côté un peu bavard nous en apprend beaucoup sur la vie carcérale iranienne et sur la toxicomanie qui ravage la capitale.
Un excellent polar qui, plutôt que de proposer un énième jeu du chat et de la souris entre un policier aux méthodes expéditives et un narcotrafiquant roublard, dresse au delà une peinture du système judiciaire iranien et du problème majeur de la consommation de crack dans ce pas du Moyen Orient. Un film au discours impactant mais qui montre de façon parfois trop académique, pas assez cinématographique le travail de terrain puis les interrogatoires puis l'énonciation de la sentence jusqu'à son application légale mais des personnages qui apparaissent au final très stéréotypés, peu dérangeants. Peut-être pas exactement l'ensemble de l'année mais une oeuvre solide.
Dans la richesse de son cinéma, il est rare que l’Iran nous rapporte un film policier de cette tenue, qui plus est dans l’environnement des narcotrafiquants et du désastre humain qu’engendre la consommation de crack. Un combat sans issue parait penser Sadam une fois bouclé positivement son dossier. Ce grand flic acharné sur les réseaux de drogue va en effet claquer la porte, conscient du travail jamais fini autour des laboratoires qui se reconstituent une fois le nouveau caïd en place. Saeed Roustayi le réalisateur combine habilement le dehors et le dedans pour nous dire aujourd’hui l’état de ce pays aussi bien malmené par ses voyous que par ses responsables. Sadam n’est pas forcément au-dessus du lot, mais agit pour le bien public. Ses manières sont expéditives, ses interrogatoires musclés. Jamais violent, mais une logorrhée impressionnante qui à terme détruit l’adversaire. Le verbe, toujours le verbe pour le cinéaste-scénariste qui en use avec autant de brio que sur la noirceur de ses images oppressantes. L’opposition de deux excellents comédiens Payman Maadi et Navid Mohammadzadeh couronne ce polar inhabituel dans un pays peu coutumier du genre. La déflagration est payante. AVIS BONUS De la lecture collective au plateau de tournage, des répétitions à la mise en place des décors, il ne manque quasiment rien à cet excellent making of Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Les polars iraniens qui parviennent dans nos salles ne sont pas légion ; ce film est donc en soi une curiosité. Une curiosité d’autant plus intéressante qu’elle est de bonne facture. C’est bien filmé, bien interprété et d’une tension permanente. Les dialogues sont percutants, à la réserve près qu’ils sont probablement trop abondants et un peu fatigants sur la longueur du film. Quelques temps morts auraient été bienvenus. Au delà de cette réserve, l’ensemble est d’une efficacité sans fioriture et marque surtout par sa teneur sociale, sa valeur documentaire quant à l’usage et aux trafics de drogues en Iran, quant aux ravages sur la population pauvre, quant à certains rêves d’émancipation, et enfin quant au fonctionnement de la police et de la justice nationales.
Ce film s'encre dans une terrible réalité iranienne. Sans doute doit-il son succès à ce qu'il ne cherche pas à enjoliver, ni les situations, ni les policiers, ni les dealers. Quand on sait que les six cents figurants sont tous des toxicomanes, on comprend pourquoi il frappe autant les esprits. Il suffit d'observer les visages et les corps ravagés. Certains passages semblent sortis d'un autre monde, comme celui de l'intervention de la police dans le bidonville des drogués ou bien la séquence finale se déroulant sur une autoroute de Téhéran. Surtout ne pas s'imaginer que ce film est un divertissement. C'est une dénonciation réaliste d'un phénomène de société qui fait réfléchir sur les moyens mis en œuvre pour combattre le fléau de la drogue. Alors, si ce film est très fort, il est aussi très long, terriblement long. Par moment, l'impression dominante, c'est que rien ne se passe et l'envie vous prend alors de décrocher. Dommage car, sans ce défaut majeur, je l'aurais bien considéré comme un chef d’œuvre. .
Très bon film, très prenant qui montre une humanité au combien décadente, l'exploitation des uns par les autres, le pouvoir de l'argent pour survivre ou pour écraser....
Ces dernières années le cinéma iranien nous a gâté. Que ce soit par l’intermédiaire d’Asghar Farhadi (Une séparation) ou de Jafar Panahi (Taxi Téhéran) ou Mohammad Rasoulof (un homme intègre), la patte de ces réalisateurs a marqué durablement la cinématographie mondiale. Un autre réalisateur pourrait bien rejoindre le rang des grands cinéastes venus du pays de Kiarostami : Saeed Roustayi. Il faut dire que son premier film La loi de Téhéran constitue d’ores et déjà un grand moment de cinéma pour cette année 2021.
Un film qui nous mène dans les bas-fonds de la ville de Téhéran pour découvrir que la drogue, et notamment le crack, a contaminé une bonne partie de la population pauvre de cette ville. Pour lutter contre le trafic de drogue, Samad (Payman Maadi) et son équipe de policiers utilisent la manière forte.
Les premières séquences du film sont époustouflantes. Elles montrent un talent évident de metteur en scène chez le réalisateur iranien. La manière avec laquelle il nous plonge dans les quartiers pauvres, dans les rues de Téhéran et dans les geôles d’un commissariat de police surpeuplée est fascinante. Tout comme celle avec laquelle il filme la traque les dealers, du parrain ou les scènes de confrontation devant le juge qui sont proches du documentaire. La façon dont la caméra se balade dans les couloirs sinistres du commissariat donne l’impression au spectateur d’y être. Un film fort, violent, sombre, sans complaisance ou la justice ne transige pas, où les flics sont soumis à une pression constante dans leur travail. La loi de Téhéran est un film qui se regarde et qui ne se raconte pas. Un vrai choc. https://www.hop-blog.fr/la-loi-de-teheran-film-de-saeed-roustayi/
Sur un thème très différent (polar haletant) je trouve chez ce réalisateur, la qualité d’écriture, la finesse psychologique, la précision, d’Asghar Fahradi….
Ce film est vraiment étonnant: scénario, rythme, scènes d’action…. Les dialogues, et la critique de la société iranienne….. La prise de risques des trafiquants de drogue est totale……. …..pour payer les études au Canada !!! La sanction: peine de mort, est radicale…….
Constatant l'incroyable enthousiasme de la critique concernant le film iranien "La loi de Téhéran", nous avons décidé de découvrir ce film sur le trafic de drogue qui sévit dans la capitale de l'Iran. La presse s'est peut-être un peu emballée avec des critiques aussi dithyrambiques, car le film ne nous semble quand même pas à la hauteur de l'enthousiasme qu'il a provoqué. Il se décompose plus ou moins en deux parties, une première construite à la manière d'un film policier, où des enquêteurs tentent de remonter la piste jusqu'au parrain de la drogue. Son arrestation qui intervient finalement assez tôt dans le film lance le début d'une seconde partie, qui est intéressante pour montrer un certain nombre de problèmes au sein du système judiciaire iranien, de sa police avec la corruption et des prisons. Toutefois, cette seconde partie traine beaucoup en longueur, se répétant parfois un peu, et se perdant à présenter des personnages secondaires. On finit par franchement s'ennuyer, jusqu'au final qui, même s'il est assez attendu, reste poignant. "La loi de Téhéran" pointe du doigt l'ascension de la drogue en Iran, un sujet largement méconnu en France, et le film vaut ainsi surtout pour cet aspect documentaire.
Ce n’est pas une agréable surprise, c’est un film étonnement puissant, même si je relève une petite faiblesse dans les quinze dernières minutes avec une focalisation sur Nasser. La scène de poursuite en introduction donne le ton du film, captivant de bout en bout, tant dans l’action que dans les longues séquences dialoguées. Un film qui ne s’embarrasse pas de religion, de politique même si la politique est implicite à travers les lois qui régissent ce pays. On y voit un Iran qui n’échappe pas au même mal que son ennemie les Etats-Unis. Des milliers d’iraniens sombrant dans le crack, épaves humaines entassées dans une cellule où je (res)sens, les odeurs d’un seul WC, la transpiration, le souffle et l’haleine fétides des prisonniers d’un soir. Cette promiscuité m’envahit et m’indispose. J’interprète tous ces regards hagards, perdus, mi-conscients comme une menace. Une photographie iranienne que l’on n’a pas l’habitude de nous montrer, en tout cas, en ce qui me concerne. Une société iranienne gangrénée par le crack ! Qui l'eut cru ?! Le film flirte avec le documentaire, il est d’un réalisme préoccupant. Les inspecteurs qui mènent l’enquête ou qui ont pour mission de réduire la population accro au crack se démènent avec sévérité et rigueur. Un film qui pourrait passer pour bavard mais c’est l’inverse, les dialogues sont prenants, ils fusent avec une certaine violence. Les acteurs quels qu’ils soient, hommes ou femmes, têtes d’affiche et seconds et troisième rôle sont remarquables d’incarnation. Et ça pleure beaucoup ! Payman Maadi (Samad) est d’une justesse de jeu dans la conjugaison de ses propos et de ses gestes. La direction d’acteurs est tout simplement impeccable. Je n’ai pas vu le temps passé même si les dernières quinze minutes sont plus faibles. Le réalisateur s’est attardé sur Nasser (Navid Mohammadzadeh) et sa famille, je n’ai pas trouvé ces dernières scènes indispensables. J’aurais aimé en savoir plus sur l’inspecteur. A voir en V.O pour la qualité du jeu des acteurs et actrices.
Polar iranien sec, nerveux, social quasi documentaire sur la brigade des stup à Téhéran. Quelques longueurs parfois mais des scènes marquantes et des personnages extrêmements bien écrits et interprétés.
Je ne suis pas habitué à regarder des films iraniens, en farsi, mais ça change, c'est clair. Ce film policier sur la traque de trafiquants de drogue à Téhéran se rapproche du documentaire dans un sens: il y a beaucoup de dialogues, de coups de gueule surtout, de procédures, et un peu d'action. Notamment la scène d'ouverture qui nous laisse un peu bouche bée. Bref, un film intéressant, mais qui ne va pas se regarder comme une comédie, un thriller ou un film d'action. C'est plutôt un mélange de tout ça où les personnages et ce qu'ils ont à dire sont importants: le scénario est extrêmement soigné.
La diffusion de la drogue ignore les religions. La République Islamique d'Iran fait face elle aussi à une flambée de l'usage des drogues par sa population, malgré une répression féroce. Le film suit les méandres du combat quotidien d'une brigade de flics contre les dealers locaux. Avec les mêmes turpitudes que dans nos démocraties: corruption, influence politique, confrontation des egos, bataille de petits chefs... La Loi de Téhéran est surtout un passionnant documentaire sur la société iranienne entre affichage idéologique et réalité nettement moins glamour. Religieuses ou laïques, nos sociétés ne font plus rêver et favorisent les paradis articiels.
Ça démarre et cela ne s'arrête pas. Une histoire dense, qui avance à la cadence d'une mitraillette et qui vise juste à chaque coup. Des acteurs époustouflants.