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Jorik V
1 279 abonnés
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4,0
Publiée le 14 septembre 2019
Voilà un long-métrage doux comme une caresse. Et s’il ne fallait le résumer qu’en un seul et unique qualificatif, il ne faudrait pas aller chercher bien loin, ce serait l’adjectif beau. En effet « Il pleuvait des oiseaux » est tout aussi beau que son titre est poétique et prouve, s’il était encore nécessaire de le faire, la vitalité, la diversité et l’excellence du cinéma québécois cette année. Louise Archambault adapte avec brio, respect et sincérité le roman de Jocelyne Saucier. Le film nous entraîne dans une douce et agréable torpeur qui colle parfaitement à ce que raconte le livre. On pourra trouver cela un peu lent parfois mais cependant jamais trop long et le côté contemplatif de cette œuvre sied parfaitement au contenu original. La mise en scène de la réalisatrice est peut-être un peu trop illustrative mais la majesté des paysages des forêts québécoises (ici superbement mise en valeur) et l’ensemble des émotions qui nous submergent suffisent à contenter nos yeux.
En effet, au-delà de la beauté du contexte où se déroule cette histoire originale, c’est ce qui y est mis en valeur qui nous touche le plus. « Il pleuvait des oiseaux » est une véritable ode à la vieillesse (un âge souvent délaissé par le grand écran) mais également à l’amour, à la liberté, à la mémoire et à la nature bien sûr. Toutes ces notions sont mêlées durant plus de deux heures dans un sublime maëlstrom de plans merveilleux et d’émotions ne sombrant jamais dans le pathos. La seule force des images suffit à nous étreindre et à nous déchirer le cœur. Il y a tellement de moments simples et beaux dans ce film qu’il serait difficile de les énumérer tous. Mais on se souviendra longtemps de cette baignade entre Gilbert Sicotte et Andrée Lachapelle où le premier apprend à la seconde à nager. Ou de leur scène d’amour belle et touchante à en pleurer. Ou encore de la découverte de sombres toiles d’un ermite au douloureux passé. On peut souligner que rarement les corps de personnes du troisième âge n’avaient été filmés avec autant de finesse et de beauté (encore…). La caméra d’Archambault ne cache rien certes mais ne tombe jamais non plus dans une complaisance un peu voyeuriste comme avait pu le faire Michael Haneke dans « Amour ». Lors d’une scène très dure à la fin, on ne peut s’empêcher non plus de verser des larmes alors que tout est fait pour rester sobre et pudique.
Mais « Il pleuvait des oiseaux » en contient tellement d’autres de ces jolis moments en apesanteur qu’on ne peut qu’être aspiré par ce torrent de sentiments. Un torrent qui en fait une œuvre fleuve touchant en plein cœur et marquant à jamais. Et ici la métaphore aquatique est voulue tant l’eau a de l’importance dans le film en opposition aux feux qui ravage les forêts durant le récit. Dommage que la sous-intrigue avec la photographe et l’histoire de ces feux soient moins bien traitées et plus maladroites. A l’écran, elle s’articule moins bien au reste du récit qu’elle ne devait le faire dans le roman. Pourtant, le couple formé par Eve Landry et Eric Robidoux est attachant également, mais pas assez développé. Cela reste une entorse minime au bonheur simple que l’on prend à suivre cette histoire à la lenteur hypnotique. Un film qui semble suspendu, hors du temps, mais qui nous fait chavirer du début à la fin et nous hantera longtemps après la projection. Il s’en dégage une nonchalance et une poésie indéniable qui fendent le cœur. C’est beau (une dernière fois), tendre comme un baiser et surtout déchirant. Tout simplement.
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Ce film est une vraie pépite... déjà il faut saluer la réalisation et les paysages car je m'en suis pris plein la vue avec cette magnifique forêt d'Abitibi... mais surtout j'ai adoré l'histoire de ces vieux ermites qui recueillent une femme blessée par la vie ! Gilbert Sicotte est magnifique et touchant en vieil homme qui tombe amoureux et refait sa vie après avoir survécu à un cancer mais mon gros coup de coeur dans ce film c'est... Rémy Girard ! Qu'il est beau & charismatique en ermite... sa barbe, son chien, sa guitare, ses chansons folk et country... tout m'a séduit et j'aurais voulu que ce film dure toujours pour en profiter encore un peu... merci Rémy pour votre performance hors catégorie ! Je vous aime...
Magnifique film, sur la vie, la mort, le temps qui passe et nous vieillit,l'amitié, l'amour. Le rythme est très adapté au fond, tout comme les magnifiques paysages qui adoucissent les propos et nous transportent. Bravo