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traversay1
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3,0
Publiée le 22 octobre 2020
Le nom de Bettino Craxi n'est pas oublié en Italie, où il est encore considéré par beaucoup comme un voleur. Ce leader socialiste, qui a présidé le Conseil des ministres, s'est enfui en Tunisie après sa condamnation dans l'affaire des "Mains propres." Ce sont les derniers mois de sa vie que raconte Hammamet, le film de Gianni Amelio, ravivant le souvenir du grand cinéma politique italien, celui du temps des Rosi ou Petri. Le film est très bavard et ne raconte pas une histoire au demeurant captivante, se contentant de tourner autour de son personnage principal et de sa famille, se livrant au passage à quelques réflexions sur l'action de Craxi et s'interrogeant sur sa malhonnêteté pratiquement avérée, sa seule défense étant qu'en Italie, dans les années 80, "tout les partis politiques faisaient la même chose." Si l'homme est aussi fascinant, ce n'est pas parce qu'Amelio semble assez nuancé dans son portrait, mais surtout parce qu'il est incarné par l'un des plus grands acteurs italiens actuels, à savoir Pierfrancesco Favino. La mise en scène de Gianni Amelio, réalisateur quelque peu perdu de vue, ces dernières années, est fluide et même inspirée dans certaines séquences oniriques. Attention, c'est largement moins brillant et flamboyant que le Silvio et les autres de Paolo Sorrentino mais l'exercice est plutôt pertinent et efficace.