N'étant pas un grand spécialiste pur et dur des giallos et n'ayant à mon "tableau de chasse" que certains Argento et Mario Bava, je serais peut-être trop impitoyable pour ce film qui se rapproche peut-être d'autres giallos dans l'organisation, le développement, le jeu d'acteurs, etc.
Ce sont en effet ces derniers qui sont particulièrement horribles dans ces Frissons d'Horreur (autant dire tout ce qui rend un film, si ce n'est bon, au moins acceptable).
Le générique plutôt étrange et assez original, qui flâne avec le surréalisme ou le psychédélique, peut attirer pleinement l'attention. Le début, qui enchaîne différents suicides, aussi. Mais le problème découle justement de cette entrée en matière trop tape-à-l'oeil et rapide, qui, certes, permettra de préparer le spectateur aux grands traits de l'intrigue qui vient, mais qui nuira à la suite: une certaine platitude règne effectivement tout au long du long métrage, enchainant quelques passages forts et dévoilements trompeurs (bien qu'à mon avis terriblement prévisibles) avec des instants qui n'apparaissent que comme d'ennuyeux remplissages, vides d'intérêts, usés jusqu'à la corde.
On pourrait se dire: scénario lent et limite barbant qui n'en finit pas de finir, oui! - mais les acteurs servent justement à épancher ce néant. Eh bien que nenni: le jeu de Mimsy Farmer est aussi plat qu'une galette de riz mal cuite, tant elle en fait des tonnes, maugréant ou hurlant à tort ou à travers de façon irritable ; et ce ne sont pas les simili effets effrayants de visions morbides qui vont rehausser la situation, apparaissant plutôt comme ridicules, encore une fois mal interprétés, et risibles.
L'ensemble lui-même est plutôt comique, faute en incombe dans une certaine mesure à l'époque (les années 70) qui enlaidit le tout, et nous permet de faire connaissance avec les stéréotypes (pas forcément faux) des Italiens bronzés, poilus, avec gourmettes et tout le toutim.
La musique, d'Ennio Morricone, que je croyais dans un premier temps bénéfique, papillonne non loin du ratage. Seules quelques ritournelles et effets sonores bien tournés donnent un effet saisissant; plutot loin donc des Goblins d'Argento (pour ne citer qu'eux)...
Le final, que certains peuvent trouver original ou surprenant, ne constitue pas pour moi un modèle de fin haletante, mais plutot la chance d'en finir enfin avec cette looongue heure quarante (d'une façon qui a d'ailleurs un air de déjà-vu).
Selon moi donc, Frissons d'Horreur (titre ô combien caricatural, comme savent si bien les faire les traducteurs, s'éloignant de l'original: Macchie Solari) ne remplit vraiment pas ses objectifs ni l'annonce prédite à la fois dans ce titre évocateur et dans les dires de la jaquette du DVD : "giallo atypique qui vous glacera le sang".