La famille Solé vit dans le pêcher. C'est le temps de la cueillette, et tout le monde, du grand père aux petits enfants, participe. Quinet, le père, dirige les opérations. L'ambiance est agréable sous le soleil, malgré le labeur. Pourtant, de gros nuages noirs vont s'amonceler autour de la petite famille. Les gros distributeurs dictent leurs prix, et, peu à peu, les pêches rapportent des nèfles. Des hordes de lapins s'attaquent aux vergers. Pour couronner le tout, les Solé apprennent qu'ils ne sont pas propriétaires de leurs terres. À la fin de la saison, le nouvel acquéreur fera arracher les arbres fruitiers, pour placer des panneaux photovoltaïques. Histoire de se faire une place au soleil. Malgré les terribles contraintes, Quinet s'obstine et se tue à la tâche, entrainant avec lui son fils ainé, lui volant ainsi sa jeunesse.
Les acteurs de cette chronique familiale et sociale jouent juste. Dans le rôle principal, Jordi Pujol est parfait. Il campe un personnage rustre et sévère, mais sensible
Et puis, il y a les enfants. Les enfants des villes, jouent à la console de jeux, ne sont jamais contents, et vivent dedans. Ceux du film, enfants des champs, vivent dehors, s'amusent en riant, et jouent avec un rien. Ils apportent, insouciants, des notes de gaieté et de fraîcheur, dans cette tragédie. Et les deux derniers plans sont symptomatiques de ce contraste. Enfants courant avec allégresse vers la maison familiale, puis l'inexorable.
Si il ne file pas toujours la pêche, ce film se laisse néanmoins regarder avec intérêt.