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inspecteur morvandieu
36 abonnés
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3,0
Publiée le 25 janvier 2024
Alcoolique et mysanthrope, l'avocat Loursat n'exerce plus depuis longtemps lorsque se produit sous son propre toit un meurtre. Un groupe de jeunes gens, parmi lesquels sa fille, se trouve impliqué. L'intérêt qu'on peut porter au film de Henri Decoin ne tient sans doute pas à un quelconque talent ou style du cinéaste mais bien plutôt à la rencontre entre Simenon et, à l'adaptation, Clouzot. Du roman du premier, on retient le solide portrait d'un bourgeois usé et désabusé dont un Raimu désenchanté puis véhément fait une composition spectaculaire. De Clouzot, on découvre la noirceur sociale et le mépris de la bourgeoisie (qu'on retrouvera intact, vingt ans plus tard, dans "La vérité", autre film de procès) ouvertement exprimé dans la plaidoirie finale de Loursat, après que celui-ci a repris la robe pour défendre le jeune coupable présumé du meurtre. La défense de l'accusé devient un réquisitoire brutal contre une société de médiocres qui asphixie la jeunesse et la condamne à faire des bêtises. Cependant, ces scènes de procès qui constituent la seconde partie du film, sont plutôt démonstratives et très superficielles. Elles servent, certes, le postulat de l'auteur (Simenon? Clouzot?) mais sont bien peu intéressantes concernant la résolution de l'intrigue. Surtout que les jeunes interprètes du film ne sont pas à la hauteur et paraissent bien ternes à côté des Raimu, Roquevert et autre Jean Tissier. Du film, on retiendra moins les péripéties de l'intrigue judiciaire que cette atmosphère sombre, pessimiste, et ce disours politiquement incorrect en cette période de l'Occupation où il était bon de fustiger le défaitisme.
« Rien ne marche dans c’te baraque, tout est pourriture et dégoûtation. »
Après avoir scénarisé et dialogué Le Dernier des Six du Liégeois Stanislas-André Steeman (Georges Lacombe, 1941) et avant de scénariser, dialoguer et réaliser L’Assassin Habite au 21 du même l’année suivante, Henri-Georges Clouzot a scénarisé et dialogué Les Inconnus dans la Maison, d’après le Liégeois Georges Simenon (roman paru en 1940), avec Henri Decoin à la réalisation. Dans les rangs des fidèles de Clouzot, on retrouve Pierre Fresnay, à la narration seulement et, parmi ceux qui le deviendront, ainsi que de Decoin, Noël Roquevert, Héléna Manson et Jean Tissier. A cette distribution, s’ajoutent encore Gabrielle Fontan et Juliette Faber, entourées de plusieurs interprètes au jeu assez faux ou criard et, enfin, Raimu, impressionnant avocat ayant sombré dans l’alcool et le nihilisme. Son interprétation tient du chef d’oeuvre à elle seule, disons-le clairement.
La faiblesse des moyens techniques et de post-synchronisation de l’immédiat après-guerre ne permet pas de gommer les différences sonores dues aux ajouts de dialogues, réalisés pour changer le prénom du personnage interprété par Mouloudji (crédité Marcel Mouloudjy au générique), jugé trop juif. En effet, ce changement était la condition sine qua non pour que le film échappe à la censure pour antisémitisme.
Fabuleuse diatribe contre la bourgeoisie de province, Les Inconnus dans la Maison souffre d’avoir vieilli, certes, mais garde tout son intérêt par son propos résolument moderne, la qualité de ses dialogues et la prestation exceptionnelle de Raimu.
Voilà le film judiciaire le plus bizarre qu'il m'ai été donné de voir. Il ne faut pas comprendre "bizarre" par la négative, mais plutôt dans le positif. En effet, la situation des protagonistes de cette enquête judiciaire est exceptionnellement entremêlée, et l'avocat de l'accusé un fieffé alcoolique, joué par Raimu, n'arrange pas l'affaire. Raimu nous offre encore une immense preuve de son talent comme il est un des rares à pouvoir le faire rien que par la parole. A voir par tous, tant ce film est un exemple de ce que peut faire de mieux le cinéma,que dis-je le 7ème art.
C est une bonne adaptation de l œuvre de Simenon avec l interprétation de l immense raimu qui campe le rôle d un avocat alcoolique retranché dans sa grande maison accompagné de sa fille,il ne travaille plus suite au départ de son épouse,il boit de plus en plus et ne fait plus attention à sa fille.Mais un soir il va découvrir un cadavre dans l une des chambres de sa maison,ce qui va nécessiter une enquête dont il participera,et grâce à cela il va peu à peu se rapprocher de sa fille et rétablir son honneur. Le reste est à découvrir C est un bon petit polar très bien joué par raimu .
Procès de la respectabilité bourgeoise permettant un numéro de Raimu célèbre et plutôt réussi. Fort heureusement, car il y a à redire sur le casting des jeunes encanaillés (trop vieux), la direction d’acteurs et les dialogues maladroits.
Étant un fan du remake avec Belmondo, j'ai voulu découvrir l'original. Je n'ai pas été déçu, bien au contraire. Le film à vieilli, comment pourrait-il en être autrement, mais il conserve sa force, son humour et Raimu est parfait!
Vu ce film dans le cadre du festival Lumière 2018, en version restaurée et numérisée, avec une présentation assurée par le trio Thierry Frémont, Laurent Gerra et Nicolas Seydoux ( président de la Gaumont qui a effectué la restauration du film). Cette affaire de cadavre dans la maison d'un ancien grand avocat du barreau, retiré des palais après que sa femme l'a quitté et tombé dans l'ivrognerie est plutot bien adaptée d'un roman de Siménon par Henri-Georges Clouzot et mis en scène par Henri Decoin. Raimu dans le rôle de l'avocat qui va assurer la défense du jeune accusé amoureux de sa fille, est excellentissime tout au long du film, que ce soit en misanthrope dans les 2 premiers tiers ou brillant tribun qui fera éclater la vérité à la fin du film. La partie narrative est rès sduisante, ce qui est rare à mes yeux, servie par une très bonne voix. Quelques bons seconds rôles, comme celui de l'avocat général, du président du tribunal ou des domestiques de l'avocat. D'autres moins convaincants, avec les critères d'aujourd'hui, ceux du commissaire de police, des jeunes de la bande ou de la fille du Maître
"Les inconnus dans la maison" (1942) France 3 le 13.03.2017
Ce film a accumulé les rides, et malgré une restauration, ne saurait cacher son âge ! On le voit sur l'affiche, le réalisateur a tout misé sur le vedettariat de Raimu : celui-ci, Henri Decoin, a réalisé quantité de longs métrages et connaît bien son métier : il sait ce qui "marche" pour attirer le ,public de l'époque. A part peut-être Jean Tissier, et Mouloudji (comme chanteur) qui se souvient des acteurs de cette histoire, et qui montrent pourtant beaucoup de conviction à défendre chacun un rôle pas facile ? Qui se souvient de Juliette Faber qui fait pourtant une excellente composition ? On ne sourit plus guère des méthodes employées pour faire rire à l'époque comme le bégaiement qui fera la fortune de Darry Cowl (qu'il perdra au jeu). Le scénario de H.G. Clouzot n'est pas non plus ce qu'il aura fait de mieux, malgré cetteadaptation d'un Simenon, jugez du peu. L'intrigue se tient pourtant, et aurait pu être intéressante, voire trépidante avec la recherche d'un assassin qui n'est pas celui supposé... Mais ça sent trop le décor en carton-pâte et les acteurs jouent comme c'était la mode en 1942 : un peu comme s'il déclamaient sur une scène de théâtre. Raimu quant à lui interprête à sa manière, un rôle bien difficile, et ce film vaut surtout pour son interprétation. On croirait le texte taillé sur mesure, comme seul un Pagnol savait le faire. Il vaut aussi comme témoignage de l'oeuvre d'un réalisateur très prolifique à l'époque : Henri Decoin. Mais malgré la restauration, attendez-vous à voir un film plein de rides... mais qu'on regarde avec respect, justement à cause de ces rides... willlycopresto
Un bon film dans lequel l'atmosphère des romans de Simenon est bien restituée. Raimu y est génial, comme souvent et sa plaidoirie finale est mémorable, seulement égalée par celle de Charles Laughton dans "Témoin à Charge". Même si la mise en scène est plan-plan, l'adaptation écrite par Clouzot reste alerte.
Le film, très prometteur au début, s’essouffle quelque peu par la suite, pour terminer sur un final feu d'artifice mais tiré par les cheveux. Mais son intérêt n'est pas là. Il faut voir ce film pour un Raimu au sommet de son art, un an avant son entrée à la Comédie Française. Il porte le film sur ses épaules, et y déroule tout son talent, son épaisseur et sa classe.
Interdit à la Libération, « Les Inconnus dans la maison », film d’Henri Decoin (à qui l’on doit par exemple « Razzia Sur la Chnouf » est un polar, qui, il faut l’avouer, est tout ce qu’il y a d’académique. A commencer par l’histoire résumée grossièrement: un meurtre, des interrogations, un suspect, un procès et un verdict. Tout ce qu’il y a de classique. Pourtant, malgré cette simplicité, à aucun moment ce film policier n’ennuie son spectateur. Cela est du non seulement à une bonne mise en scène de Decoin et surtout à une bonne interprétation des acteurs. Notamment celle de Raimu, dans le rôle d’un avocat déchu devenu alcoolique. Interdit à la Libération ! Pourquoi? Tout simplement parce que le film adresse une critique (assez virulente d’ailleurs) envers la bourgeoisie de l’époque en pointant du doigt le conformisme. Decoin va plus loin en s’attaquant même aux valeurs éducatives. Le genre de choses qu’il ne fallait pas dire à l’époque (même si c’était absolument vrai). Quoi qu’il en soit, « Les Inconnus dans la maison », n’a pas révolutionné le monde du polar, mais peut en remontrer bien d’autres aux productions françaises actuelles.
Adapté d'un roman de Simenon, ce film français est du bon cinéma comme on aimerait en voir plus souvent. L'interprétation des acteurs est bonne et mention spéciale à Raimu qui, avec sa verve et sa façon de parler légendaire, rend son personnage intéressant et charismatique. Il campe, avec talent, le rôle d'un avocat alcoolique ayant perdu foi en la vie, vivant en reclus dans sa vieille demeure et qui décide, malgré tout, de reprendre du service pour défendre le principal suspect de l'affaire. Ce qui est intéressant et même drôle, c'est que son personnage parle pas beaucoup, reste taciturne, secret et très fermé au monde pendant une grosse partie du film. Mais vers la fin de celui-ci, Raimu tel un fauve libéré de sa cage, reprend du poil de la bête et arrive à démasquer l'assassin à lui tout seul. Il nous offre également, pour notre plus grand plaisir de téléspectateur, une plaidoirie féroce et un regard critique sur la bonne société, la haute bourgeoisie, l'éducation des jeunes issus de ces familles et leurs comportements pas toujours corrects sans doute influencés par le quotidien monotone et ennuyeux auquel cette jeunesse est confrontée. A voir pour s'en rendre compte.
Polar français dans lequel des domestiques en tout genre sont pressés de plaire à leurs maîtres, prétextant 1000 raisons... Un classique, bien que fastidieux, déja vu, et à l'aspect vieilli: la critique de la société apparaissant à l'intérieur du film, certes vraie, paraît de nos jours quelque peu désuète chez les acteurs hormis la diatribe contre l'analphabêtisme, et appartenant de fait à un autre monde révolu depuis.
Film policier à la trame vraiment trop classique. La première moitié est même banale, la fin avec les scènes du procès sont beaucoup plus intéressantes. Le personnage joué par Raimu a beaucoup plus de dialogues et les révélations sur l'affaire sont assez bien vue. Mais dans l'ensemble ce film est moyen et trop académique.
Ce film policier français du début des années 40 est vraiment bien agréable à visionner grâce, d'une part, à une mise en scène particulièrement habile de Henri Decoin ( et qui n'est pas sans rappeler celle d'un certain Henri-Georges Clouzot qui signe ici l'adaptation du roman de Georges Simenon ) et, d'autre part, à l'interprétation très crédible de l'ensemble du casting - surtout en ce qui concerne les performances de Raimu dans le rôle de Hector Loursat et de Marcel Mouloudji dans celui de Luska. Une bien sympathique découverte donc et qui me donne bien envie de découvrir le roman.