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Max Rss
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4,0
Publiée le 16 janvier 2014
Interdit à la Libération, « Les Inconnus dans la maison », film d’Henri Decoin (à qui l’on doit par exemple « Razzia Sur la Chnouf » est un polar, qui, il faut l’avouer, est tout ce qu’il y a d’académique. A commencer par l’histoire résumée grossièrement: un meurtre, des interrogations, un suspect, un procès et un verdict. Tout ce qu’il y a de classique. Pourtant, malgré cette simplicité, à aucun moment ce film policier n’ennuie son spectateur. Cela est du non seulement à une bonne mise en scène de Decoin et surtout à une bonne interprétation des acteurs. Notamment celle de Raimu, dans le rôle d’un avocat déchu devenu alcoolique. Interdit à la Libération ! Pourquoi? Tout simplement parce que le film adresse une critique (assez virulente d’ailleurs) envers la bourgeoisie de l’époque en pointant du doigt le conformisme. Decoin va plus loin en s’attaquant même aux valeurs éducatives. Le genre de choses qu’il ne fallait pas dire à l’époque (même si c’était absolument vrai). Quoi qu’il en soit, « Les Inconnus dans la maison », n’a pas révolutionné le monde du polar, mais peut en remontrer bien d’autres aux productions françaises actuelles.
Le film, très prometteur au début, s’essouffle quelque peu par la suite, pour terminer sur un final feu d'artifice mais tiré par les cheveux. Mais son intérêt n'est pas là. Il faut voir ce film pour un Raimu au sommet de son art, un an avant son entrée à la Comédie Française. Il porte le film sur ses épaules, et y déroule tout son talent, son épaisseur et sa classe.
Procès de la respectabilité bourgeoise permettant un numéro de Raimu célèbre et plutôt réussi. Fort heureusement, car il y a à redire sur le casting des jeunes encanaillés (trop vieux), la direction d’acteurs et les dialogues maladroits.
Polar français dans lequel des domestiques en tout genre sont pressés de plaire à leurs maîtres, prétextant 1000 raisons... Un classique, bien que fastidieux, déja vu, et à l'aspect vieilli: la critique de la société apparaissant à l'intérieur du film, certes vraie, paraît de nos jours quelque peu désuète chez les acteurs hormis la diatribe contre l'analphabêtisme, et appartenant de fait à un autre monde révolu depuis.
« Rien ne marche dans c’te baraque, tout est pourriture et dégoûtation. »
Après avoir scénarisé et dialogué Le Dernier des Six du Liégeois Stanislas-André Steeman (Georges Lacombe, 1941) et avant de scénariser, dialoguer et réaliser L’Assassin Habite au 21 du même l’année suivante, Henri-Georges Clouzot a scénarisé et dialogué Les Inconnus dans la Maison, d’après le Liégeois Georges Simenon (roman paru en 1940), avec Henri Decoin à la réalisation. Dans les rangs des fidèles de Clouzot, on retrouve Pierre Fresnay, à la narration seulement et, parmi ceux qui le deviendront, ainsi que de Decoin, Noël Roquevert, Héléna Manson et Jean Tissier. A cette distribution, s’ajoutent encore Gabrielle Fontan et Juliette Faber, entourées de plusieurs interprètes au jeu assez faux ou criard et, enfin, Raimu, impressionnant avocat ayant sombré dans l’alcool et le nihilisme. Son interprétation tient du chef d’oeuvre à elle seule, disons-le clairement.
La faiblesse des moyens techniques et de post-synchronisation de l’immédiat après-guerre ne permet pas de gommer les différences sonores dues aux ajouts de dialogues, réalisés pour changer le prénom du personnage interprété par Mouloudji (crédité Marcel Mouloudjy au générique), jugé trop juif. En effet, ce changement était la condition sine qua non pour que le film échappe à la censure pour antisémitisme.
Fabuleuse diatribe contre la bourgeoisie de province, Les Inconnus dans la Maison souffre d’avoir vieilli, certes, mais garde tout son intérêt par son propos résolument moderne, la qualité de ses dialogues et la prestation exceptionnelle de Raimu.
Magnifique évocation d'une jeunesse désoeuvrée (la guerre n'est pas évoquée dans le film, l'histoire se situant probablement peu avant). Et peut-être le plus grand rôle de Raimu. Le vieux lion endormi et abruti par l'alcool se réveillent au bout de vingt ans et laisse éclater toute sa rage contenue. Epoustouflant !
Voilà le film judiciaire le plus bizarre qu'il m'ai été donné de voir. Il ne faut pas comprendre "bizarre" par la négative, mais plutôt dans le positif. En effet, la situation des protagonistes de cette enquête judiciaire est exceptionnellement entremêlée, et l'avocat de l'accusé un fieffé alcoolique, joué par Raimu, n'arrange pas l'affaire. Raimu nous offre encore une immense preuve de son talent comme il est un des rares à pouvoir le faire rien que par la parole. A voir par tous, tant ce film est un exemple de ce que peut faire de mieux le cinéma,que dis-je le 7ème art.