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Gruffalo75
7 critiques
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5,0
Publiée le 17 septembre 2020
Superbe film! Deux magnifiques comédiens, belle réflexion sur la place de la femme dans un couple et les répétitions des schémas familiaux réalisation d’une rare intensité avec des scènes finales en apothéose Le traitement du sujet par les appels vidéo sert vraiment le propos, notamment en cette période où les écrans prennent toute la place. Une mauvaise place. A trop vouloir se parler ils ne s’entendent plus!
Un film classé dans le registre des drames. Un drame, vraiment ? Un couple séparé quelques temps pour des raisons de formalités administratives (visa) que l’homme doit accomplir impérativement dans son pays d’origine. Il est vrai que nos administrations adorent ça ! Vous avez le droit d’être ici puisque vous êtes conjoint de Française et père du bébé idoine, mais vous devez aller chercher le coup de tampon salvateur là-bas… chez vous (Israël dans le cas présent). La femme attendra ici à la maison en France avec le bébé. Cette séparation n’est que temporaire. Pour y suppléer quelque peu il y a les nouvelles techniques de l’information et de la communication qui, par écrans interposés, permettent de se voir, d’échanger. Mais de cette situation pas si inconfortable que ça, le scénario va nous broder méthodiquement un canevas pour nous convaincre que pour s’engueuler, se disputer, se faire des reproches, finir peut-être par se détester… il faut être deux même si c'est à distance ! A se demander si ce n'est pas encore plus efficace et destructeur à distance (ça doit être ça le vrai sujet du scénario). De quoi nous rendre neurasthéniques, à l’image du couple sans ses rapports à distance finissant par un : « Je t’aime, moi non plus ». Inintéressant à vrai dire. Au cinéma, on préfère plutôt les histoires d’amour, non ?
C'est un récit sur nos modernités virtuelles. Un couple séparé par le travail, les affres de l'administration française et peut-être aussi le décalage culturel. Lui est israélien, photoreporter et est maintenu pour des raisons à la fois professionnelles et juridiques dans son pays ; elle est architecte, parisienne, et de fait se retrouve seule à élever leur enfant de 1 an. Le couple échange par ordinateur de façon régulière. La caméra s'introduit de manière souvent intrusive dans le quotidien de l'un ou de l'autre et cultive les non-dits, au risque de la dispute voire de la séparation.
"A cœur battant" pose de vraies questions sur la nature des relations humaines à l'heure de la dématérialisation et de la mondialisation. L'ordinateur rapproche et éloigne les gens à la fois. Le film décrit les relations distendues du couple. On frôle parfois l'ennui, tant le propos, limité aux échanges entre la maison en Israël et l'appartement à Paris réduisent le champ narratif. Pour autant, il y a une intelligence incontestable dans le traitement cinématographique de cette histoire d'amour par procuration. Mais hélas, la mise en scène tourne parfois en rond et se cogne à une fin mystérieuse, et pour le coup, plutôt questionnante.
Tournée avant le confinement, une chronique de l’agonie de la vie d’un couple à distance qui touche par son interprétation et résonne avec l’actualité, mais le dispositif de mise en scène en webcam devient vite lassant.
Le histoires d'amour finissent mal en général. Et quand distance et différences culturelles s'en mêlent ça n'aide pas. C'est à la fois un film très réaliste sur la distance que les écrans ne suffisent à résoudre, et une fiction bien construite. Et le dispositif Skype est bien utilisé sans être trop lourd. Judith Chemla est comme toujours parfaite. Dieu merci on ne supporte Noémie Lvovsky et son éternel personnage de névrosée que quelques minutes.
Julie et Yuval se sont rencontrés à Paris, au pied de la tour Eiffel, un soir de 14-juillet. Entre eux c’est le coup de foudre. Le couple s’installe ensemble, Julie tombe enceinte. Mais Yuval doit repartir en Israël pour y obtenir un visa permanent lui permettant de revenir en France. Le couple est condamné à une séparation qui met à mal leur amour.
Le titre anglais de ce film israélien a une signification toute différente de son titre français. "The End of Love" annonce la couleur là où "À cœur battant" est bien plus optimiste. Il s’agira, nous dit ce titre anglais, de raconter la fin d’une histoire d’amour. Ozon l’avait fait dans "5×2" en commençant par la rupture et en remontant le cours du temps.
Keren Ben Rafael utilise elle aussi un procédé très audacieux. Elle filme la relation entre Julie et Yuval uniquement à travers les écrans qui leur permettent de communiquer. Le procédé se dévoile lors de la première scène, la plus truculente, qui laisse planer le doute sur la situation des deux protagonistes avant de révéler les kilomètres qui les séparent.
Le procédé est culotté, tant en termes d’écriture que de cadrage. Keren Ben Rafael s’y tient tout du long, jusqu’aux deux scènes finales dont on comprend qu’il s’agit de deux flashbacks. Le problème est que, passée la curiosité qu’il suscite, le procédé devient répétitif et finit par lasser. Pour faire avancer le récit, le scénario en appelle à la jalousie des deux amants, qui s’inquiètent alternativement des rencontres que leur conjoint pourrait faire en leur absence. Mais ces rebondissements assez mesquins ne suffisent pas à eux seuls à donner de l’intérêt à une histoire dont on devine par avance la conclusion.
Un mot sur l’interprétation. Arieh Worthalter, qui a trente-cinq ans, mais qui en fait facilement dix de plus, a certes de beaux yeux bleus ; mais je le trouve trop vieux pour ce rôle de jeune père inconstant. Quant à Judith Chemla, je ne sais qu’en penser. Sans doute a-t-elle la pâleur diaphane des figures préraphaélites ; mais c’est une beauté à laquelle je reste décidément insensible.
Je craignais que le film vire found footage, une démarche technique que je déteste. Rien n’en a été. « A Coeur battant » se déroule par écrans interposés mais fixes. Peu importe le déplacement de l’ordinateur ou du smartphone, l’écran reste fixe. Ce parti pris risqué peut mettre à mal la mise en scène ou montrer ses limites. Retranscrire du théâtre sur pellicule est souvent périlleux avec l’unité de lieu unique. J’ai coutume d’écrire que le mouvement est compensé par la qualité des dialogues. Si le spectateur est accaparé par les dialogues, par l’écriture et l’incarnation des acteurs, on oublie l’aspect théâtre. Ici, avec « A Coeur Battant », le rendu est similaire. La qualité des dialogues, des situations, du récit compensent largement une mise en scène quelque peu statique. Le récit tient la durée des 1h30mn en ce qui me concerne. J’ai vraiment apprécié ce postulat technique et artistique. En tout les cas, ce sont les déplacements, les points de vue des protagonistes qui permettent le mouvement. Le couple qui communique par Skype Judith Chemla (Julie) Arieh Worthalter (Yuval) fonctionne parfaitement grâce au jeu des acteurs et la force du récit, lequel évolue à petits pas. Les nouvelles technologies de communication comme Skype par exemple permettent de réduire les distances, de compenser le vide, de matérialiser une présence par écran interposé pour vivre des moments conviviaux : Noël, apéritifs, anniversaires, fêtes, réunions. Je pense que ça passe pour des amis, pour la famille parce que ponctuel, mais à terme pour un couple qui se parle tous les jours, cette technologie finit par souligner cette distance. L’écran ne traduira jamais le toucher de la chair et traduira aussi l’impuissance d’agir. Ce qui permettait dans un premier temps de communiquer devient dans un second temps un monologue ! C’est vrai, l’écran n’est pas le seul coupable du délitement du couple, il reste que Yuval n’a plus envie de rentrer. Au commencement, Yuval est en guerre contre l’administration des visas qui tardent à être édités. Cette impatience de rentrer en France pour y retrouver femme et enfant glisse peu à peu vers d’autres arguments qui tiennent la route : en rentrant en France, il sera sans emploi, considéré comme étranger et le fait d’être sans emploi surlignera son statut de sans emploi ! Si le visa n’avait pas tardé à être édité, Yuval impatient de rentrer n’aurait pas hésité une seconde. Alors est-ce vraiment les nouvelles technologies qui sont la cause d’une possible séparation ? A découvrir.
Aucun scénario, aucun intérêt. Ce n'est pas tout d'avoir une idée, il faut la développer et en faire un film avec des acteurs (certes pas mauvais), des dialogues précis, ciselés (surtout quand le film n'est QUE dialogue), un scénario et non pas juste un pitch : Un couple séparé par la distance qui discutent via Skype (voilà le scénario....). Il aurait fallu garde le titre d'origine "The End of Love" car il n'y a rien d battant dans ces coeurs.. spoiler: Au moins, on aurait eu la fin du film dans le titre ... ce qui résume tout ce qu'il y a à dire de ce loupé absolu.
Dramatique assez remarquable dans un contexte Covid-19 : tout à fait dans l'air du temps !! A noter une réalisation peu orthodoxe (pardon) où pratiquement toutes les scènes sont filmées via une application type "Skype" PC ou Tel.... ce n'est pas commun et souvent donne une dimension de profondeur de champ, mais par contre intercale une sorte de filtre parasite ! Les acteurs m'ont captivé : Judith Chemla excellente (belle présence) ou Arieh Worthalter, moins Noémie Lvovsky.... Film moderne, émouvant et tellement actuel !! Pari osé : Bravo !! **
techniquement le film est intéressant, pas de scénario , juste des dialogues a distance via Skype, les scènes d amour un peu glauques.on suggère a peine les raisons , et le mal de déracinement de l'homme....les scènes avec la femme et l'enfant reste enfermé dans leur appartement, dommage.
"A coeur battant" tombe à pic pour nous faire toucher du doigt (ou du coeur) la frustration que génère la pratique exclusive du virtuel dans une relation. De plus en plus étouffant pour le couple comme pour nous les spectateurs, l'incessant va-et-vient virtuel d'un intérieur à l'autre, les pauvres escapades en extérieurs filmés laborieusement, le décalage des quotidiens qui va de pair avec l'éloignement géographique que la technologie omniprésente échoue à gommer, tout cela débouche sur une impasse où s'invite la peur pure et simple, comme une concrétisation de l'angoisse... Ca tombe à pic pour nous faire prendre conscience de ce qui nous menace en ces temps de confinement. Mais tout ça tourne tellement en boucle que, en dépit de la qualité et de l'investissement des deux acteurs principaux, je ne peux me résoudre à toucher les quatre étoiles !
J’ai trouvé cette romance dramatique excellente. Il faut dire, que pour la petite histoire, je me suis senti particulièrement touché, ayant une fiancée Chilienne vivant à l’étranger et dont on doit faire le visa. Cette parenthèse personnelle afin que vous compreniez que mon ressenti sur le film a été bien particulier. Heureusement pour moi, mon expérience est dans le registre comédie romantique, alors que là le côté dramatique sera bien exploité. On voit beaucoup de situations qui sentent le vécu. La distance peut amplifier chaque problème et dispute. D’une pierre, peut naitre une montagne, comme le montre parfaitement ce film. L’amour et la confiance de ce couple vont être mis à rude épreuve pour effacer la distance. Pour donner encore plus de réalisme, on va uniquement voir ce qui se passe à travers l’écran skype des appels vidéo. Un concept exploité jusqu’au bout et qui donne une immersion totale. On va s’introduire au cœur du couple, et on aura les mêmes informations que les protagonistes. C’est donc plus facile de ressentir leur doute sur ce qu’ils ne voient pas. Ça ne gêne pas pour autant la dynamique du film. Le téléphone bouge, et les conversations peuvent être agitées. Il faut dire que les deux personnages ont un caractère fort. J’ai adoré les voir évoluer dans cette relation à distance. Certaines de leur confrontation sont intenses. Du rire aux larmes, ça sera complet. Chacun a sa vision et va la mettre en avant. Il n’y a pas de « gentil » ni « méchant ». Judith Chemla et Arieh Worthalter vont être exceptionnel dans leur prestation. Je les avais déjà vu dans des rôles secondaires sur des films que je n’avais pas aimés, mais là coup de cœur.