L'arnaque, dans The Rental, ce ne sont pas ces jeunes victimes piégées par un mystérieux voyeur qui la subissent, finalement, ce sont nous, pauvres spectateurs de ce pitoyable spectacle. On commençait à apprécier Dave Franco en tant qu'acteur, on revoit notre copie à la baisse, sa réalisation étant catastrophique : la mise en image est affreuse (on ne voit rien), il fait nuit toutes les dix minutes (les jours durent une seconde, car visiblement Franco n'arrive pas du tout à faire peur de jour), et surtout, la fin nous fait pleurer de désespoir. On aura donc gaspillé une heure trente à tenter de deviner qui se cache derrière la masque de ce sadique, et l'on reçoit le baquet d'eau froide à la dernière minute :
non, vous ne saurez pas qui c'est. Très bien, alors peut-être que l'on aura au moins son mobile, et savoir ce qu'il voulait à ces jeunes ? Idem : c'est un serial killer, donc aucun mobile particulier avec ces jeunes.
A ce stade, on commence à sentir fortement l'arnaque que l'on vient de subir. Ajoutez à cela que l'on a dû prendre patience face à des acteurs en très petite forme (Dan Stevens et Alison Brie vous intéressent ? Allez profiter de leurs performances ailleurs qu'ici où ils sont amorphes), à cette mise en images qui ne sait jamais ce qu'elle veut filmer, à une intrigue très téléphonée (on veut juste savoir l'identité du meurtrier, car tous les autres ressorts qui appartiennent au voyeurisme, on les devine à cent mètres), et un rythme soporifique (on compte les scènes de tension sur les doigts d'une main... ah ça, pour savoir les relations de couple dans ce quatuor, on le saura... Les Feux de l'Amour, le retour). Une bien mauvaise affaire, cette location (le film, pas celle des jeunes).