Les Garçons et les Bêtes
J'aurais aimé adorer ce film, et durant la première heure, j'étais conquis, l'animation est absolument incroyable, et les technologies actuelles permettent de rendre cette animation traditionnelle encore plus belle, certains jeux avec différents calques où certains mouvements dans l'animation sont fabuleux, comme quand on voit Ruka courir face caméra à travers la ville et qu'elle tourne sans qu'aucune coupure se fasse, c'est impressionnant. Donc à ce niveau là, rien à redire, et le scénario est aussi très bien durant la première heure, le rythme est bon, on trouve un aspect conte habituel à la japanimation, les personnages sont attachants, bref jusqu'ici tout va bien. Mais dans son dernier tiers (le bon est plutôt proche des deux tiers que d'une heure sur une heure cinquante) que le film part dans un trip poétique qui m'a laissé totalement en dehors, et m'a donc profondément ennuyé. Je ne pense vraiment pas que cela était nécessaire, car j'ai malgré tout bien suivi ce qui se passait, mais je ne pense pas avoir raté quelque chose, je ne pense pas qu'il y ai quelque chose de précis à comprendre, je pense que l'intérêt principal de ce segment est de proposer un trip visuel époustouflant, et oui, c'est magnifique, mais ça ne suffit pas ! Au début je pensais que le film aboutirait vers une métaphore de l'adolescence, surtout quand Sora dit que son corps change, et que plus tard il embrasse Ruka, mais apparemment non. La météorite pouvait aussi selon moi symboliser un enfant, que Sora lui transmet littéralement, mais sa n'aboutit pas de cette façon. Et quand le "message" est finalement énoncé, je me suis dis "Quoi ?!". Les êtres aquatiques et terrestres sont pareils, sa ne sort pas non plus de nulle part vu qu'effectivement Ruka est la seule qui est un être aquatique et terrestre, mais je ne comprends toujours pas, c'est sans doute un commentaire sur le fait que le Japon est le pays qui tue le plus d'espèce aquatique au monde, mais ce n'est pas montrer dans le film. La pêche n'est pas particulièrement mise en avant, et on n'est pas censé devoir chercher soi même le sens du film, il est censé nous donner des clés, ce n'est qu'une finalité sans chemin, le film se doit de bâtir des bribes de chemin qui donne une raison à cette finalité. Mais je n'ai pas tout compris durant le trip poétique, et j'espère que j'ai manqué quelque chose, car je n'ai même pas tout à fais compris ce qui se passait durant ce passage. De ce que j'en ai compris, il érige plus ou moins la grandeur et l'importance de Ruka, et le fait qu'elle à un lien très fort avec la mer, pour ce que j'en ai compris.
Donc je ne me permettrais pas de défoncer le film car j'aime tout de même la grande majorité du film, l'animation est sublime, et peut être que j'ai manqué quelque chose, alors sa ne me plairait pas de me tromper totalement et de plomber le film sans raison. Les plus énervants s'amuseront à relever les incohérences et à les ériger en défauts, comme le fait que ses parents ne s'occupent presque jamais d'elle, et qu'ils ne sont jamais une contrainte pour elle, où encore que ce n'est pas très difficile de voler un bateau dans cet aquarium. Ce à quoi je répondrais, c'est un conte, et de deux, ces "incohérences" favorisent l'émotion et l'avancer du scénario, ce ne sont pas des paresses d'écritures, mais une volonté de ne pas s'imposer un scénario totalement cohérent et terre à terre.
J'aimerais ajouter que je n'ai pas non plus compris la scène post credits, à mon plus grand désarroi.
Bref, j'encourage bien sûr de voir Les Enfants de la mer, qui me rappelle un peu Le Garçon et la Bête dans sa façon de partir totalement en vrille à la fin, même si ça passait mieux dans ce dernier à mon goût. En tout cas j'attendrais de lire diverses interprétations du film pour peut être mieux le décrypter.