Comme un symbole, le générique de fin d' « Adieu Babylone » est chanté par le Saïan Supa Crew. C'est dire comme aujourd'hui ce film datant de seulement onze ans paraît daté. Pourtant le voyage, l'amour irréfléchi sont toujours des thèmes intéressants à développer, et on ne peut enlever à l'œuvre d'être éprise de liberté. Hélas, encore faudrait-il une qualité que Raphaël Frydman n'a pas : le talent. Alors c'est vrai, celui-ci n'a manifestement pas eu beaucoup d'argent pour réaliser son film et a eu la bonne idée d'engager Isild Le Besco, dont le charme s'avère un atout précieux. Reste que lorsqu'on a rien à dire, on ne peut combler ces lacunes derrière le joli minois d'une actrice, aussi talentueuse soit-elle. Désolé, mais je vais donc vous raconter une grande partie de l'histoire :
Laurel se faisait chier en France, il est donc parti au Brésil. Mais il finit par se se faire chier aussi là-bas. Du coup, il revient quand même en France, manifestement perturbé par ses difficultés à vivre dans le pays de Pelé. Anouk est amoureuse de Laurel sans qu'on sache très bien pourquoi, mais comme elle l'est, elle décide à son tour de partir au Brésil... alors que celui-ci est déjà revenu en France. En fait, elle pensait partir avant, lorsqu'il était encore là-bas, mais elle a pas pu... Bref, elle décide quand même de faire un long voyage et de retrouver son « amour » à New York, espérant que ce dernier fera le trajet de Paris aux States !
Et voilà ! Bon, j'ai évidemment un peu forcé le trait, mais je vous promets qu'en gros, le scénario se résume à cela. Je vous aie même épargné quelques détails et rencontres assez risibles, peu aidé par des dialogues parfois insignifiants, rendant encore moins crédible des situations qui ne l'étaient déjà pas beaucoup. Le pire arrive même lors des toutes dernières minutes, où on se dit que Frydman va garder un peu d'amour propre : et bien pas du tout ! Ce dernier nous offre à ce titre l'un des dénouements les plus ridicules de ces dernières années, au point que l'on se dise à propos des personnages : « Putain, il y a quand même vraiment des cons! ». Après, le film n'est pas non plus un calvaire, le réalisateur ayant le mérite de faire plutôt court, mais je dois avouer être complètement passé à côté de cet « Adieu Babylone » vide et insipide, ne faisant pas honneur au cinéma indépendant français.