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    Adults in the Room
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    116 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 412 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 novembre 2019
    « Adults in the Room », en partant de l’histoire et de l’état de la Grèce en 2015, est un film véritablement passionnant et palpitant sur les dessous de la « Politique et de la Finance » !
    Costa Gavras a réussi un exploit en faisant de ces fameuses élections et du gouvernement qui en a découlé, une histoire haletante dont les rebondissements incroyables et son déroulement-même, sont un vrai enseignement sur l’Europe d’aujourd’hui !
    On est simplement fasciné d’assister avec Yanis Varoufakis, aux réunions de cet Eurogroupe dont les différents ministres des finances de chacun des pays européens tirent les ficelles, en banquiers implacables et insatiables qu’ils sont !
    Une vraie révélation à la manière d’un thriller, mené de main de maître par un réalisateur de 86 ans...
    Chapeau !
    Unique à découvrir, même si l’on connaît forcément le dessous des cartes et que l’on sait déjà le fin mot de l’histoire...
    Pour incarner le charismatique Yanis Varoufakis, l’acteur Christos Loulis est simplement fabuleux d’énergie et de conviction !
    On reste médusé par les avancées, et fatalement plus souvent par les reculs encaissés par ce ministre dans sa détermination à défendre les intérêts de son pays et par là-même de son peuple qui lui n’aspire juste qu’à une vie meilleure.
    Toute cette lutte pour refuser ou aménager le remboursement de cette dette, est décrite à la perfection, à travers une peinture édifiante d’un monde de profit, de rendement prêt à broyer de l’humain à tour de bras, au point de ne pas avoir le droit essentiel d’exister !
    Tout l’aspect social et humain d’un peuple en souffrance est gommé, effacé brutalement et rapidement d’un geste sans concession, sans compassion, juste à cause d’une dette qui doit être remboursée coûte que coûte, au risque d’enfoncer encore davantage ce pays !
    L’enchaînement des événements vécus par ce ministre et à fortiori par son peuple, fait preuve d’une démonstration ici limpide et machiavélique, dont l’Europe et son fonctionnement hyper capitaliste en sont la cause et le fondement même.
    Une situation pourtant plus qu’alarmante, dont les répercussions guettent bon nombre d’entre nous, et qui devraient nous amener à réfléchir même pour les cadres moyens en nette perte de pouvoir d’achat...
    Alors n’ayant rien à perdre, on se demande encore ce qu’attendent toutes ces populations humiliées et bafouées par cette économie capitaliste à outrance, pour battre le pavé dans la rue par millions, et ainsi reprendre définitivement les rennes de leur destin en main et enfin vivre décemment plutôt que survivre !
    Qu’on se le dise...
    Jean-Paul G.
    Jean-Paul G.

    15 abonnés 1 critique Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 novembre 2019
    Quelques scènes savoureuses, et une plongée impressionnante dans la violence du lynchage de la Grece par l'establishment politique et bancaire européen . Mais au final, une grosse déception : à l'exception des 2 rôles-titres, la plupart des acteurs sont médiocres, les dialogues empesés, déclamatoires, et la réalisation sent le renfermé. Et quelle que soit la sympathie qu'on peut avoir pour Varoufakis, le manichéisme du film pulvérise toutes les limites. Mais il y a une option 2 : le regarder comme un film de super-héros façon Marvel : Sssuper Varoufakis contre les super- méchants ploutocrates européens... Les enfants vont adorer.
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 novembre 2019
    Il était légitime de se demander si le sujet de Adults in the Room possédait un véritable caractère cinématographique, même entre les mains d'un cinéaste aussi talentueux que Costa-Gavras, enfin de retour dans son pays natal. La réponse, sur l'écran, n'est pas totalement convaincante car le film se compose presque uniquement de débats et d'échanges autour de la dette grecque et de la pression insoutenable (le chantage ?) exercée par les instances européennes sur le gouvernement d'un pays au bord du gouffre. C''est une édifiante leçon politique et économique que le film transmet mais elle est souvent austère malgré la qualité de la mise en scène et son côté thriller, rythmé par des airs de sirtaki. Une cuisine grecque à l'étouffée dont la densité et l'intensité subjuguent mais qui n'est pas loin de se révéler indigeste. Reste que le film est l'occasion de pénétrer au plus près du système européen avec ses lignes de force, son pays mâle dominant (l'Allemagne) et les courants qui le traversent, avec ce mépris presque teinté de racisme vis-à-vis d'une contrée comme la Grèce, stigmatisée pour son caractère méditerranéen. Au milieu des arguties et des négociations sans fin, le film est presque sauvé par la prestance et le charisme de l'interprète principal, Christos Loulis. Et, en fin de compte, même si l'on ne maîtrise pas complètement les tenants et aboutissants du MoU, Adults in the Room a des vertus pédagogiques dans cette vision d'une Europe cynique, libérale à tout crin et pressurant les plus faibles de ses membres. De là à attendre avec impatience un prochain film sur la genèse et les conséquences du Brexit, non, quand même pas.
    PLR
    PLR

    466 abonnés 1 559 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2019
    C’est du Costa-Gavras. Comme dans les films témoignages et supports à la réflexion collective de Ken Loach (également à l’affiche sous un autre angle relevant finalement du même registre économique et fou…), il y a une démonstration soigneuse et méthodique pour servir un message avec une logique imparable. Ceux qui voudront la remettre en cause seront du mauvais côté ! Mais oseront-ils ? Moment de grâce pour le spectateur français suffisamment au fait de la politique et de ses rivalités quand Michel Sapin introduit Yanis Varoufakis auprès d’un certain Emmanuel, à l’époque ministre de son état aussi. Un thriller sur le registre de l’économie et de la politique européenne, avec une introduction du spectateur dans des lieux, parmi des adultes (sic) qu’il n’a guère l’occasion de côtoyer ni de contrôler. Sans retournement brutal et inattendu ou fausse piste au fil du scénario comme l’aurait voulu le genre thriller. Puisqu’on connait, au moins à peu-près, comment ça finit (ou plutôt pas d’ailleurs).
    Claudine G
    Claudine G

    203 abonnés 494 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2019
    J'ai adoré. Costa Gavras toujours aussi brillant dans son analyse politique et économique, pourtant sujet sensible s'il en est. Je savais que 2015 avait été une période difficile pour la Grèce, je ne suis pas certaine que le problème soit résolu de nos jours, même si tous les membres de l'Union Européenne ont des difficultés, concernant notamment la dette publique une vision pour une Europe unie s'entendant sur les mêmes objectifs. Ces moments partagés avec la population et l'Exécutif étaient très intenses. J'ai moins apprécié la scène après le référendum où le responsable était entouré par une "meute" nous laissant entendre l'hésitation "je rentre, je sors" de la part de la Grèce (grexit en somme)...cela me rappelle quelque chose....
    vince2505
    vince2505

    8 abonnés 32 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 novembre 2019
    Costa-Gavras était la hier soir, pour nous présenter son film politique sur son pays d'origine en pleine crise. Il faut savoir a t il dit, que ce film est tiré du bouquin de Yanis Varoufakis, "Conversations entre adultes", qui retranscrit toutes ses discussions et toutes ses négociations pour éviter le lynchage économique de la Grèce. On est donc dans les coulisses, avec les vrais mots, les vraies réactions, les vraie positions des uns et des autres, c'est du vécu.
    Remarquable réalisation à un rythme effréné qui nous emporte dans les discussions interminables, mais passionnantes des négociations entre l'Europe et la Grèce au sujet du traitement de sa dette colossale.
    On découvre le coté finalement très humain des coulisses et des grandes réunions européennes. Cela rend la politique concrète et montre les jeux de pouvoirs, les influences des puissants et des moins puissants, les conceptions différentes de la vie économique et sociale. Faire des compromis, pourtant socle du vivre ensemble semble tellement compliqué.
    Le film est parfois mené comme un thriller, on ne sait pas si untel ou untel va céder ou simplement sincère. On suit le ministre des finances grecs et son premier ministre Tsipras avec empathie dans leur combat pour à la fois rester dans l'Europe et alléger la dette. On finit naïvement par souhaiter qu'ils réussissent à sauver leur peuple de l'austérité imposée par l'Allemagne ...
    Mehdi A
    Mehdi A

    4 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 octobre 2019
    Après l'inauguration de son exposition photo "Le parcours d'une vie" en 2014 à la Maison de la photographie, Costa-Gavras est revenu sur Lille pour présenter son film à l’UGC Cité ciné et en a débattu avec fierté devant les lillois.

    Basé sur le best-settler de Yánis Varoufákis, Adult in the room illustre brillamment les coulisses des négociations sur la crise grecque, moment douloureux au cœur d’une Europe sous tension.

    De drame en drame, la vision d'un film percutant

    25 janvier 2015, la coalition de la gauche radicale Syriza arrive au pouvoir en remportant largement l’élection législative avec plus de 36% des voix grâce à une campagne mené en grande partie sur l'opposition à la politique de rigueur imposée par l'U.E qui affecte fortement la Grèce, une lutte s’engage entre les dirigeants du pays et l’Europe. Alexis Tsípras, premier ministre grec et Yánis Varoufákis, ministre des Finances vont ainsi vite se rendre compte des portes fermés pour la négociation à chacun de leurs déplacements. Ils se sont ainsi heurtés à l'insistance de l'UE à maintenir le protocole d'accord existant, un accord qui engageait la Grèce à poursuivre l'austérité.

    Costa Gavras, le plus français des cinéastes grecs, avait suivi avec émoi la crise grecque dès ses prémisses et avait instinctivement l’envie de retranscrire cet événement sur le grand écran. Avec de nombreux rebondissements dans le feuilleton grecque et l'espoir nouveau que suscite Syriza, Costa-Gavras commence à trouver son sujet. Mais c'est réellement lorsque Michèle Ray-Gavras (sa femme et sa productrice) tombe sur un article de Yánis Varoufákis qu'il comprit de quoi parlerai principalement son film. C’est grâce à un lien d’amitié entre lui et Varoufakis qu’il va pouvoir bâtir son scénario. En effet, l’ancien ministre des Finances grec lui enverra chaque nouveau chapitre de son livre sur ces quelques mois au pouvoir, Conversations entre adultes. De plus, Varoufakis enregistrait la plupart de ces entretiens avec les dirigeants européens, permettant aussi au réalisateur grec d’avoir des dialogues à la parole près et purement véridique.

    Adults in the Room navigue dans ces eaux politiques traîtresses avec une grande habileté, condensant une situation politique et économique labyrinthique en un feuilleton passionnant. Nous sommes littéralement plongé dans un milieu méconnu des instances directrices et des bureaux des leaders européens, l’intensité des dialogues va parfois faire douter les spectateurs sur leurs véracités tant les mots sont dures voire surréaliste à l’encontre de Yanis Varoufakis, notamment de la part du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble ou encore Jeroen Dijsselbloem, l’ancien président de l’Eurogroupe (N.B. : réunion mensuelle et informelle des ministres des Finances des États membres de la zone euro). Durant le débat, Gavras va revenir sur ce dernier : « je porte peu d’estime pour lui, car un jour en conférence de presse, il déclara que : « on ne peut pas aider un peuple dépensant tout son argent en femmes et en alcool.» » Preuve de la condescendance que faisait preuve les Allemands à l'égard des Grecs. Cependant, il ne voulait pas le mettre dans le film pour ne pas encore plus « ternir » l’image de Schäuble.

    Une tragédie moderne ?

    Bien qu'il y ait des exceptions notables, la plupart des thrillers politiques basés sur des événements réels ont tellement à cœur d'être fidèles à l'exactitude historique que la tension dramatique s'envole et commence plutôt à ressembler à un documentaire tiède et dilué. Ce n'est certainement pas le cas avec Adults in the Room. La tension est réelle. Costas-Gavras a pris ce drame politique majeur et l'a réduit à ses éléments dramatiques essentiels. Il l'a présenté dans un contexte compréhensible : un différend financier complexe entre de nombreux pays et un choc des personnalités et des ego, étant palpable, entre la Grèce, l'Allemagne, la France et les différentes institutions financières et politiques européennes.

    C'est l'un de ces rares cas où l'histoire est racontée par les vaincus, et non par le vainqueur.  Varoufakis, le négociateur brutal quelque peu provocateur et franc, est brillamment représentée par Christos Loulis. Il n'est peut-être pas le seul adulte dans la salle, mais c'est sans doute le plus humain, ramenant chaque argument aux victimes de l'austérité grecque et à la façon dont elles peuvent être sauvées. Son jeu est profond, sans jamais réellement parler de la situation qui s’empire de jour en jour, nous comprenons toute le ressenti de Varoufakis : sa déception et son échec. Ce ressenti se voit aussi dans la direction photographique : les images sont ternes, sombres et froides, renforçant le caractère dramatique du film. Il en résulte un sentiment permanent de claustrophobie.

    Gavras déclare avoir voulu donner à ce film une certaine "dimension de tragédie grecque". Une tragédie au sens ancien du terme : "les personnages ne sont ni bons ni mauvais, mais sont guidés par leur propre idée personnelle de ce qu'il convient de faire". Une tragédie de notre époque moderne. Costa-Gavras dépeint aussi la bureaucratie, avec quelques chorégraphies malicieuses pendant des conversations grinçante. Une salle d'assistants qui fermant leurs ordinateurs portables en rythme, ou un groupe de ministres se levant tous en rythme: il est clair qu'il considère le côté humain de ce conflit comme celui qui est régi par la tradition et le protocole. Pour Costa-Gavras, ce film était aussi un moyen de "montrer l'Europe qui ne marche pas du tout", il rappelle que l'Europe à ses fondations se voulait être en premier plan "une Europe culturelle" et non "économique".

    Le film doit être regardé pour ses mérites et pour ce qu'il est - un thriller politique qui retiendra votre attention sur les machinations que l'on trouve dans la politique internationale.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    687 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Il n’est plus à démontrer que le cinéma de Costa-Gavras est d’essence politique : sa filmographie tout entière le dit assez. Non, ce qui importe ici, dans le cas d’Adults in the Room, c’est de raccorder son geste cinématographique à une pensée bien définie qui emprunte son propos aux malheurs contemporains et sa structure aux tragédies grecques, preuve – s’il fallait en trouver une – que le cinéaste accouche dans un contexte qui est le sien d’une œuvre, elle, atemporelle. Or, davantage certainement que dans ses précédentes réalisations, Costa-Gavras mêle étroitement la mécanique de l’action tragique avec les ressorts plutôt burlesques de la farce de caractères, si bien qu’il aboutit à une forme de tragédie et de comédie des plus corrosives et jubilatoires qui réussit un tour de force : parler avec une extrême précision et une extrême clarté d’un sujet géopolitique obtus pour le commun des spectateurs. Nul besoin de potasser des sommes historiques pour aller voir Adults in the Room, le cinéaste se charge de tout. Et quelle leçon de cinéma Costa-Gavras nous livre avec ce film ! La révélation initiale du dénouement fait office de prolepse – ou de scène protatique dans la tragédie antique et classique – et invite le spectateur à se concentrer non pas tant sur le dénouement à venir que sur l’enchaînement (logique ou illogique) de l’action. L’œuvre parvient à rendre palpable l’urgence et la détresse de la situation grecque tout en présentant ces incessantes pérégrinations diplomatiques tels des cérémonials inertes et dégradants. Alors on se réjouira de croiser la route de figures politiques bien connues – dont un certain Président de la République –, ainsi que du regard à la fois cynique et moqueur que porte le cinéaste sur cette Cour européenne directement sortie des Fables de La Fontaine. Dans Adults in the Room se nouent et se dénouent des alliances toujours menacées par les conséquences économiques des choix adoptés : dans ce monde régi par les nombres et l’argent meurt la culture, se brade un patrimoine au plus offrant. Aussi, le cinéaste a l’intelligence d’incarner sa lutte politique dans des personnages dont la parole et le corps marchent à l’unisson de leurs convictions. Magistral, Christos Loulis campe un Yánis Varoufákis plus vrai que nature, et là réside tout l’intérêt de son interprétation : il a ce quelque chose de théâtral, ce talent oratoire, ce goût pour les joutes verbales, qui inscrivent le ministre dans le champ de la fiction ; il constitue le porte-voix de l’artiste et use de stratagèmes et de projets pour sauver son peuple du marasme. Peuple dont l’apparition médiane sous forme de chœur silencieux laisse de marbre, bouleverse profondément. Avec Adults in the Room, Costa-Gavras pense son geste artistique comme un geste de « compensation » : il s’agit de donner à voir et à vivre une réalité trop fragmentée et trop dense, donc de reconstruire par la fiction des épisodes tirés de la réalité et montés entre eux pour retranscrire le potentiel tragique de l’Histoire de la Grèce. Tragédie où l’on s’indigne et où l’on rit, satire des mœurs des dirigeants politiques finalement similaires aux Grands dépeints par La Bruyère quelques siècles auparavant, le film est une ode à la résistance d’un peuple et d’un homme, le film est une urgence. À voir d’urgence, donc.
    velocio
    velocio

    1 302 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 octobre 2019
    Bien qu'il ait quitté la Grèce il y 67 ans, bien qu'il reconnaisse lui-même ne plus maîtriser parfaitement sa langue natale, le réalisateur franco-grec Costa-Gavras ne pouvait pas ne pas s'intéresser à la crise économique que connait la Grèce depuis un peu plus de 10 ans. S'intéresser, c'est bien, mais la question qui le hantait était : que pouvait-il faire ? Et puis, le 25 janvier 2015, il y a eu élections législatives grecques et la victoire de Syrisa, un parti vraiment de gauche, élu sur un programme anti-austérité, très hostile aux réformes suggérées par les autorités européennes et appliquées depuis plusieurs années, réformes se traduisant par un cercle vicieux et qui ne faisaient qu'empirer la situation. Dans ce parti, deux figures se détachaient : Aléxis Tsípras, nommé Premier ministre le 26 janvier, et le très charismatique Yánis Varoufákis, nommé Ministre des finances. A partir ce cette élection, Costa-Gavras a suivi d'encore plus près ce qui s'est passé pendant 5 mois en Grèce et au niveau européen, avec un mélange d'espoir et de scepticisme, conscient qu'il était du caractère conservateur de l'Europe. Pendant 5 mois, et jusqu'à la démission de Yánis Varoufákis, le 6 juillet 2015, au lendemain d'un référendum grec sur un nouveau plan d’aide proposé par les créanciers internationaux et se traduisant par toujours plus d'austérité, référendum voyant le "non" aux dictats de l'Europe l'emporter largement. Une démission que Varoufákis a donnée afin de faciliter l'obtention d'un accord entre la Grèce et l'Union européenne. A noter que le "Non" a été assez vite transformé en "oui" par le parlement, un bel exemple démocratique s'inspirant de ce qui s'était passé en France suite au référendum de 2005.
    C'est cette période de 5 mois et, tout particulièrement, tout ce qui se passait au sein de l'Eurogroupe, que couvre "Adults in the room", film absolument passionnant dont le titre fait référence à une phrase prononcée par Christine Lagarde, alors patronne du FMI. Costa-Gavras a eu l'occasion de rencontrer Yánis Varoufákis, lequel lui a fait part de sa surprise lorsqu'il s'est aperçu qu’il n’y avait pas de compte rendu des réunions officielles de l'Eurogroupe, cet organe informel, sans existence légale, qui réunit les ministres des finances des états membres de la zône Euro et qui, en fait, décide de l’économie de l’Europe. Une absence de compte-rendu qui permet à chacun de dire ce qu'il veut à la sortie des réunions. D'où la décision de Yánis Varoufákis d'enregistrer tout ce qui se disait au cours de ces réunions. Ce sont ces enregistrements, venant compléter le livre "Adults In The Room: My Battle With Europe’s Deep Establishment" (paru en France sous le titre "Conversations entre adultes") que Varoufákis a fait paraître en 2017, qui ont servi de base au film de Costa-Gavras. Autant dire que, grâce à ces enregistrements, il sera impossible de prétendre que la vérité était tout à fait différente de ce qu'on voit et entend dans ce film !
    Un film où on voit le combat acharné d'un homme cherchant avant tout à œuvrer en faveur d'êtres humains face aux trahisons, aux collusions, à la puérilité, à l'hypocrisie, aux chantages et au caractère borné d'autres hommes qui eux, cherchent avant tout à sauver les banques. Un véritable film de cinéma, dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde, à la fois thriller politique et tragédie grecque, allant même jusqu'à faire entrer en scène un chœur antique. Concernant la distribution, Costa-Gavras a tenu à ce que les comédiens soient tous du même pays que les personnages qu'ils interprètent, seule façon pour que, les discussions européennes se faisant en anglais, on retrouve l'accent authentique dans la pratique de cette langue. C'est ainsi que, concernant la France, Michel Sapin (Un Ministre soi-disant de gauche qui dit une chose en privé et son contraire en discussion officielle, histoire de ne pas déplaire à son homologue allemand) est interprété par Vincent Nemeth, Pierre Moscovici (Pas mal, aussi, celui-là !) par Aurélien Recoing , Emmanuel Macron par Damien Mongin et Christine Lagarde (La seule femme au sein de l'Eurogroupe, présentée de façon plutôt positive dans le film) par Josiane Pinson. Et Valeria Golino, italienne, qui joue le rôle de Danae Stratou, l'épouse (grecque) de Yánis Varoufákis, me direz vous ? Je dirai que la mère de Valeria Golino était grecque, que l'actrice a vécu en Grèce et parle couramment le grec ! "Adults in the room", un film à voir absolument.
    Stn
    Stn

    10 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2019
    Même à 86 ans, Costa-Gavras continu de faire des merveilles. Il nous sort ici un film politique, mélange entre biopic et thriller. Malgré une certaine prise de position, ce film nous livre une vision intérieur de la crise grecque, un point de vu inexpliqué jusqu'alors. Un très bon film à voir pour les intéressés et les curieux !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 octobre 2019
    Véritable film coup de poing de cette dernière partie de l'année. On ne reste pas indifférent face à cette tragédie et ce sombre cirque qui se dévoile sous nos yeux.

    A la fois biopic, film catastrophe et thriller politique implacable.

    A 86ans, Costa-Gavras jette un énorme parpaing dans une marre qui ne finit plus d'éclaboussée. Il nous régal... aussi bien par la poésie de sa mise-en-scène que par la véracité des événements qu'il nous dévoile. Jamais un film n'a aussi bien décrit l'état actuel de la politique contemporaine.

    Le voir, c'est levé le rideau d'une farce qui nous a trop longtemps été cacher.

    Le voir, c'est un acte de protestation face à une politique européenne qui n'a ni queue, ni tête.

    Un chef-d'oeuvre a voir de toute urgence !
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