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    Adults in the Room
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    116 critiques spectateurs

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    Claude K.
    Claude K.

    22 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2019
    Film passionnant sur l impasse politique européenne et sur la démocratie. Sans être trop documentaire le film magistralement interprète et réalisé tient en haleine le spectateur. Une vraie tragedie antique
    Bernard D.
    Bernard D.

    111 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2019
    J’ai eu la chance de voir en présence de Costa-Gavras son dernier opus « Adults in the room ».
    Ce film montre 2 facettes des 5 mois et 9 jours passés par Yánis Varoufákis au ministère des Finances du gouvernement d'Alexis Tsípras en Grèce en 2015 : la facette montrée au public avec même des images d’archives et la seconde facette c’est tout ce qui s’est passé au sein de multiples rencontres pour essayer de trouver une solution au « problème » de la dette grecque qui risquait d’induire une crise monétaire européenne voire mondiale. Les dessous ne sont pas jolis avec une multitude de réunions stériles, parfois rapidement interrompues par des « caprices » avec un énorme bras de fer entre Yánis Varoufákis (qui se définit lui-même comme un marxiste libertaire), la troïka européenne (les « experts » financiers chargés d’aider la Grèce) et le président inflexible de l’Eurogroupe dominé par l’intransigeant ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble … tous ces éléments étant issus d’entretiens que Costa-Gavras a eu avec Yánis Varoufákis avant même la sortie de son livre. On appréciera alors de façon amère les photos prises lors de chaque réunion et les déclarations toutes faites (plutôt rassurantes pour les marchés financiers) mais en total décalage avec ce qui s’est passé lors de la réunion. Dans ce jeu de « casse-tête », la France est un peu épargnée via les encouragements de principe de Pierre Moscovici, ministre des finances de François Hollande, et Catherine Lagarde, Présidente du FMI, qui a un regard très dur sur les participants à toutes ces réunions puisqu’elle prononce la phrase « Adults in the room » signifiant aux USA que ce ne sont que des amateurs et qu’il y a besoin de personnes réellement compétentes.
    Le film de Costa-Gavras est donc bien difficile à comprendre si on n’est pas au courant de ce qui s’est passé en 2015 … en sachant que l’auteur n’a pas voulu surchargé son film en disant le pourquoi de la dette grecque avec des évasions fiscales, l’exil de certaines professions comme les médecins, la baisse de 30 % de tous les salaires exigée par la Troïka … et le fait qu’une grosse partie de cette dette était liée aussi à l’achat par la Grèce d’armements lourds (hélicoptères pour la France et sous-marins pour l’Allemagne).
    Eclairé par tout ceci on comprend mieux ce film de Costa-Gavras … qui déroutant au début, est bien dans la lignée des films politiques et militants qu’il a toujours fait !
    Bénédicte B
    Bénédicte B

    291 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 décembre 2019
    Tout d'abord : je me fiche de ce que Costa-Gavras soit octogénaire, ce n'est pas là la preuve de son talent. (Même si : bravo à lui d'être en si bonne forme, et de réussir à être aussi efficace !)

    // Ensuite : qui a le courage de vraiment s’intéresser à ce qui se passe dans les Institutions Européennes, à part les gens dont, de près ou de loin, l’économie ou la politique est le métier ?

    Pas moi, je le reconnais humblement, et pourtant je suis l’actualité de très près. J’irai même jusqu’à dire que je suis politisée.

    // Alors oui, c’est vrai : « Adults in the room » est assez monolithique, tant son point de vue est à gauche… Mais c’est de là qu’il tire son émotion, car le film se présente comme un grand cri de révolte.

    // En revanche, dans un premier temps, j’ai cru qu’il suffisait de savoir qu’il était l’adaptation fidèle du livre de Yannis Varoufakis (Ministre des finances au moment des épisodes relatés), pour nous émouvoir de ce que le film donne à voir : des Institutions Européennes aveuglées par leur dogmatisme, et si obsédées par leurs envies de capitaliser qu'elles en oublient totalement les drames humains qui découlent de leurs décisions.

    // Mais j’ai ensuite lu un papier nommé « Lettre ouverte de l’ex-présidente du parlement grec au cinéaste Costa-Gavras » que je recommande à tout le monde. Elle l’y interpelle, avec respect pour son travail d'artiste, pour lui dire en résumé que Yannis Varoufakis (de même que son acolyte Tsipras) sont loin d'être les héros qu'ils laissent entendre, et qu'ils auraient pu, s'ils l'avaient voulu, sauver la Grèce de son naufrage…

    // Moralité, l'émotion que j'avais ressentie face au film s'est rétroactivement amenuisée, mais quelque part, c'est tant mieux, puisque j'étais même sortie de la salle littéralement bouleversée.

    // N'en demeure pas moins que la sincérité de Costa-Gavras reste intacte. Et que même si jamais rien n'est tout blanc ou tout noir, et en particulier pas en politique (!), « Adults in the room » reste un film à voir.
    OLLIMAG
    OLLIMAG

    18 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 décembre 2019
    Un film incroyable , plein d enseignement. Costa a su créer du suspens, maintenir en haleine malgré un environnement plutôt gris que représentent nos institutions européenne dont la BCE,etc. À voir absolument. !
    FRANCOISE C
    FRANCOISE C

    3 abonnés 18 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 décembre 2019
    Du très grand art... Comme d'habitude du très grand Costa Gavras... Une explication claire et sans concession du système... Un magnifique portrait de Yannis Varoufakis...
    On connaissait déjà la réponse finale puisque l'Europe a refusé de reconsidérer la dette de la Grèce, puisque Yannis Varoufakis a dû démissionner et qu'il a sorti un livre choc sur son combat contre les géants décideurs européens...
    Et pourtant on est pris dans un suspense haletant. Costa Gavras nous livre une lecture claire de la crise qui sévit dans le pays qui l'a vu naître. Il nous fait vivre le combat sans concession mené par le ministre des finances grec refusant de rentrer dans le moule européen y compris au niveau vestimentaire!
    Il nous entraîne dans sa narration en brandissant en filigrane un panneau ''danger'' : attention ce qui est arrivé à la Grèce peut aussi arriver à d'autres pays européens... A la France avec notre dette colossale... Serions nous prêts, nous français, à subir la même politique d'austérité que celle imposée aux grecs, politique inhumaine quelques soient les origines profondes de leur dette... L'étau européen est inflexible et sans considération humaine. Alors ????
    Mention très très spéciale à Christos Loulis qui est brillantissime.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2019
    Dans Adults in the room, Costa-Gavras adapte au grand écran les mémoires de Yanis Varoufakis (Christos Loulis). L’éphémère ministre des finances grec les avait publiées en 2017 sous le titre Conversations entre adultes - Dans les coulisses secrètes de l’Europe. En cette qualité de ministre des finances, il fut chargé par la coalition antisystème Syriza emmenée par premier ministre grec, Alexis Tsipras (Alexandros Bourdoumis), de négocier en 2015 au niveau européen la fin de l’austérité imposée à la population grecque. Le récit décliné est une affaire de spécialistes et fait de Adults in the room un film de technocrates et de bureaucrates. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2019/11/29/adults-in-the-room/
    RENEE D.
    RENEE D.

    17 abonnés 117 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 novembre 2019
    Ce que je reproche au film "Adults in the Room" est la caricature assez poussée des allemands et d'autres personnages, qui sont les "méchants". Rien n'est expliqué sur l'histoire de la Grèce en Europe et ses difficultés. Pourquoi ce pays en est arrivé là ? Le personnage principal est bien joué et rappelle bien le vrai premier ministre des finances de l'époque. On aurait aussi aimé comprendre objectivement l'attitude des allemands ; pourquoi les grecs posent un problème au sein de l'Europe, quelle est la dette des autres pays, etc ….. Le film ressemble à un brûlot anti européen ou anti technocrates. Mais ce n'est pas le but du Cineaste. Il veut montrer l'injustice avec laquelle la Grèce a été traitée mais on n'est sûr de connaitre et comprendre tous les enjeux.
    Fredbernardeau
    Fredbernardeau

    1 abonné 36 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 novembre 2019
    Costa Gavras réussit le tour de force de transformer le sujet aride des négociations Varoufakis/Eurogroupe en thriller alletant.
    Mise en scène nerveuse, jeu tendu des acteurs, immersion dans les rouages de la technocratie Bruxelloise : Gavras se transforme en horloger suisse pour alimenter l'intrigue, la faire avancer.
    On a beau connaître l'histoire, on est en apnée, on partage les émotions du personnage central (magnifique interprétation de Christos Loulis).
    Ses doutes, ses espoirs, ses convictions.
    On s'identifie à lui ! Nous aussi, on veut sauver le peuple grec des griffes de la troïka !
    Une véritable partie d'échecs !
    Les 2 heures passent à toute vitesse et on sort groggy de ce film coup de poing...
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 329 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 26 novembre 2019
    Petite question pour vous.
    Qu’est-ce qui différencie une fiche Wikipédia d’une œuvre de cinéma ?

    Là, au premier abord, je suis sûr qu’une flopée d’idées vous vient à l’esprit. Dualité entre l’information et la fiction. Entre l’objectif et le subjectif. Entre l’écrit et l’audiovisuel… Pourtant, à bien y réfléchir, beaucoup de ces oppositions pourraient très vite être invalidées. Faire du cinéma c’est aussi parler du réel. C’est la possibilité de faire un documentaire ; de transmettre de l’information. De la même manière que rédiger une fiche Wikipédia c’est aussi solliciter de l’image, parfois du son, voire même parfois des biais…
    En somme, on peut faire du vrai bon cinéma sur Syriza et la crise grecque sans pour autant sombrer dans la simple mise en images de fiches encyclopédiques.
    Oui. On peut.
    Mais encore faut-il en être capable.
    Ou plutôt, encore faut-il avoir envie de le faire…

    « Adults In The Room » c’est le premier jet qu’on aurait tous pondu si on nous avait demandé d’écrire et de réaliser un long-métrage sur Syriza au pouvoir.
    On aurait d’abord retracé les événements les uns à la suite des autres.
    On aurait fait parlé les personnages pour qu’ils expliquent la situation.
    On aurait essayé d’utiliser deux-trois artifices dans l’espoir de rendre l’ensemble plus vivant qu’une simple enfilade de litanies didactiques cloitrées dans des bureaux.
    Et puis, bien évidemment, on n’aurait pas échappé au piège de la morale à la truelle. Avec un héros et de vils opposants tous vilains. Du bon vieux gros message qui dénonce sans aucune subtilité.
    Mais bon, la grosse différence avec Costa-Gavras c’est que nous, une fois qu’on aurait fini notre premier jet, on l’aurait certainement relu et puis on se serait rendu compte à quel point c’était mauvais. On se serait alors sûrement arrêté là, prenant conscience qu’un film sur Syriza, ça se devait d’être autre chose qu’une fiche Wikipedia piteusement dramatisée.
    C’est un bon sens qu’on aurait certainement tous partagé.
    Un bon sens que, pourtant, Costa-Gavras n’a pas eu.

    Revient du coup notre question de tout à l’heure.
    Qu’est-ce qui différencie une fiche Wikipédia d’une œuvre de cinéma ?

    Une fiche Wikipédia c’est ce que je consulte quand j’ai envie d’avoir un accès à de l’information. Je choisis Wikipédia parce que c’est rapide d’accès, totalement gratuit et sans fioriture. Les articles sont la plupart du temps complets et la transparence de leur rédaction permet rapidement de comprendre le niveau de fiabilité du contenu.
    Autant de qualité d’une œuvre cinématographique ne pourra pas compenser.
    Mais ce n’est pas grave car, si on va voir un film, ce n’est pas juste pour être informé.
    Non. Quand on va au cinéma, c’est – légitimement – pour voir du cinéma.

    Alors après qu’on s’entende bien : le cinéma peut informer. Il peut parler du réel. Mais ce n’est pas là son essence.
    Son essence se trouve dans le regard qu’il offre. Dans la sensation qu’il transmet.
    Or, où est le regard cinématographique dans cet « Adults In The Room » ?
    Quels sont les sens qu’il stimule chez moi de part sa mise en forme ?
    Moi je ne vois et ne ressens rien.
    Rien de plus que devant un médiocre docu-fiction de France 2…

    Je ne vois et ne sens rien dans le jeu d’acteurs. Chacun s’efforce de singer platement celui qu’il est censé incarner. Rien de plus. Rien de moins. La tristesse.
    Je ne vois et ne sens rien non plus dans la mise-en-scène. Costa-Gavras enfile les scènes sans inspiration. Le seul exemple des choix musicaux est édifiant et révélateur. Jamais vraiment liés à la diégèse. Purement illustratifs. Consternant d’insignifiance… Pour le reste, l’ami Costa ne prend que très peu d’initiatives en termes de mise en forme symbolique, et quand il en prend il tombe clairement dans la caricature et le grotesque. (De ça, d’ailleurs, on en reparlera.)

    Le travail dans ce film ne se réduit donc qu’à la narration par le verbe.
    Un verbe qui malheureusement trahit et avoue toutes les lacunes formelles de l’ouvrage.
    Notons par exemple que « Adults In The Room » commence par un carton explicatif. Un carton c’est ce qu’on écrit littéralement à l’écran avant que l’intrigue commence vraiment. C’est un sparadrap narratif parce qu’on ne sait pas (ou on ne veut pas) faire comprendre les choses à travers son intrigue. A mes yeux, le carton c’est l’aveu d’échec par excellence. Personnellement je n’en connais pas un seul qui n’ait jamais apporté une plus-value à une œuvre. (Et si des exemples vous viennent, n’hésitez pas à les poster. Je serais sincèrement curieux de lire ça.)
    Après, certes, une amorce au carton n’est pas forcément annonciatrice d’une mauvaise narration. Seulement le problème avec cet « Adults In The Room », c’est que ce n’est que le premier exemple d’une longue liste d’échecs narratifs.
    Un bataillon de lourdeurs et de grossièretés qui sabordent violemment le navire au point qu’il sombre sitôt mis à l’eau…

    Ainsi au carton s’ajoutera le recours assez régulier à la voix off. Rien dans la diégèse ne nous fait comprendre qu’en fait on assiste au récit fait par Yanis Varoufakis de sa carrière en tant que ministre de l’économie. Et pourtant, malgré cette structuration linéaire du récit, on se retrouve parfois avec des voix off qui nous shuntent régulièrement des scènes dont on sait qu’elles ont un fort potentiel ennuyeux. Ainsi quand, arrivé en France, l’ami Yanis se rend compte que Michel Sapin tient un discours public totalement différent de celui qu’il lui a tenu en privé, on ne verra pas la réponse de Yanis. On entendra juste sa voix dire : « j’ai écouté et répondu poliment… Mais sans vouloir déclencher une crise diplomatique… »
    Ça ce n’est clairement pas un usage valorisant de la voix off.
    Encore une fois on est dans le sparadrap.
    On sait que la scène est chiante. On n’arrive pas à la rendre stimulante par des dialogues subtils qui sauraient mettre en exergue la joute oratoire des grands politiciens. Donc au lieu de bosser on se décide de botter en touche.
    Choix tragique.

    Le pire, c’est qu’à cet usage de la voix off totalement hors de propos, s’ajoute en plus des lignes de dialogues inutiles qui n’existent que pour verbaliser ce qu’on vient de voir.
    « Non mais dites donc on cher Michel ! Tu viens tout juste de tenir un double discours là ! Ce que tu viens de dire aux aux journalistes n’a rien à voir avec ce qu’on s’était dit en privé ! » …Bah oui effectivement Yanis. On l’a bien vu. On a assisté aux deux scènes et on l’avait bien compris, tous seuls comme des grands. Donc pas besoin que tu nous le dises et que tu nous le redises en permanence. Parce que malheureusement, ce genre de lourdeurs narratives on en retrouve un peu tout le temps.

    Cette écriture a ceci de terrible qu’elle n’a aucune confiance en l’intelligence et la culture de ses spectateurs. Elle en devient par conséquent pathétique en termes de didactisme et d’invraisemblance. Ainsi, quand Varoufakis s’exprimera ouvertement au sujet du double discours de Sapin, celui-ci lui répondra textuellement : « Vous savez. La France n’est plus ce qu’elle était auparavant. Il va falloir vous y faire. »
    Non mais… Non.
    A quel moment un homme politique peut-il sortir une phrase pareille ?
    JAMAIS Sapin ne dirait un truc pareil à haute voix. C’est tout bonnement INCONCEVABLE.
    Pourtant c’est ce qu’il dit dans ce film. Et s’il le dit c’est non pas parce que c’est crédible. Non pas parce que ça sert l’intrigue. Non, il le dit c’est parce que c’est ce que pense Costa-Gavras. Et comme il ne sait pas comment le suggérer à l’écran, alors il se retrouve réduit à le dire textuellement.
    Ainsi l’écriture de « Adults In The Room » se réduit-elle à ça : à des personnages caricaturaux qui ne discutent pas mais se contentent juste d’exprimer de manière infantilisante la pensée de l’auteur ; celle-ci étant d’ailleurs elle-même assez limitée. Il suffit juste de voir ses explications économiques pour se rendre compte que sa maitrise du sujet est vraiment superficielle et réductrice.

    Et malheureusement tout dans ce film se retrouve réduit à ce niveau là.
    C’est notamment comme ça qu’on se retrouve avec des rangées de ministres allemands qui regardent Tsipras avec terreur, grommelant contre lui et ourdissant des complots comme des méchants de teenage movie.
    C’est aussi comme ça qu’on se retrouve avec des conférences de presse ou des réunions avec des lobbys où Varoufakis peut se lever, découvrir des choses, faire l’horrifié, puis riposter immédiatement avec son super-assistant qui va projeter dans l’instant tout une série d’éléments pile poil adaptés à la situation surprise. (Mon moment préféré ça reste quand même quand Super-assistant pianote comme un geek pour faire défiler les slides d’un powerpoint…)
    Et c’est enfin et surtout comme ça qu’on se retrouve également avec quelques idées ponctuelles de mise en scène parmi les plus grotesques : des scores électoraux qu’on voit se renverser progressivement à l’écran ; la BCE qu’on présente comme un endroit austère où tout le monde fait claquer ses gros dossiers en même temps avant de noyer – littéralement (!) – la salle de chiffres. Tout cela est d’une absence d’imagination affligeante. D’un niveau de pensée et de subtilité vraiment caricatural.
    Ça me désole presque de vous l’avouer, mais au bout d’un moment j’en suis carrément arrivé à un point où je me suis mis à rire nerveusement. A chaque nouvel acteur grimé en politicien. A chaque nouvelle explication vaseuse. J’ai ri.
    C’était devenu trop pour moi.
    Ça ressemblait vraiment à une mauvaise blague…

    Mais bon… Aussi étonnant que cela puisse paraître, Costa-Gavras s’est contenté de ça.
    Non seulement il a écrit, tourné, monté cet « Adults In The Room », mais en plus il l’a signé.
    Il l’a revendiqué.
    Comment l’auteur du merveilleux « Z » a-t-il pu acter une situation pareille et s’en satisfaire ?
    Eh bien pour ma part je crois que la raison à tout cela est bien simple.
    Elle n’est pas liée à une déliquescence de Costa-Gavras lui-même mais plutôt à celle de notre époque ; de notre rapport social au cinéma.
    Quand « Z » est sorti en 1969, on ne se contentait pas que d’un sujet. On ne se contentait pas que d’une simple diatribe qui se réduisait à dénoncer le gros vilain à conspuer. Quelques mois plus tard sortait d’ailleurs « M.A.S.H. », un film dans lequel Robert Altman préférait construire une fiction en pleine Guerre de Corée pour mieux se moquer, de manière détournée, de la Guerre du Vietnam. Bref, le sujet et l’acte partisan n’étaient qu’une base chez Altman. Le cœur de la démarche, c’était la comédie, c’était l’édification d’une intrigue suffisamment universelle pour être transposable dans n’importe quelle situation. En d’autres mots, chez Altman le sujet n’avait en rien remplacé le besoin impérieux de faire du cinéma.

    Mais malheureusmeent donc, « Adults In The Room » n’est pas un film de la fin des années 1960 ou du début des années 1970.
    Il est un film du XXIe siècle. Il est un film produit par une époque qui se contente des sujets et des causes. Et si le sujet intéresse, ou bien si la cause est jugée noble, alors le public saura globalement s’en satisfaire autant que les critiques s’en satisferont.
    Je me souviens d’ailleurs que dix ans plus tôt, un film presque similaire était sorti. Il s’appelait « La conquête » et parlait de la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy. Un film ridicule qu’aujourd’hui tout le monde moque (ou a oublié) alors qu’en son temps les gens s’en étaient aussi satisfait…
    De mon point de vue « Adults In The Room » ne vaut vraiment guère pas plus.
    Et il connaitra certainement le même destin que « La conquête ». Ce ne serait que pure justice…

    Ainsi je me permettrais pour conclure de poser une dernière fois ma question, mais en reformulant légèrement.
    Qu’est-ce que vous recherchez vraiment en allant voir « Adults In The Room » ? Est-ce que vous recherchez des informations sur Yanis Varoufakis ou bien est-ce que vous recherchez un regard cinématographique sur notre univers politique ?
    Si c’est le sujet qui vous attire, n’oubliez pas que c’est Wikipédia qui est là pour ça.
    Mais si par-contre vous êtes en quête d’un cinéma engagé et militant ; un cinéma qui regarde le monde sans oublier de faire de l’art, alors tournez vous davantage vers « Z » plutôt que vers cet « Adults In The Room ».
    Au moins là vous pourrez voir Costa-Gavras le cinéaste.
    Et surtout, là au moins, vous échapperez à cette affligeante banqueroute cinématographique…

    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    Aulanius
    Aulanius

    196 abonnés 1 707 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 novembre 2019
    Avant toute chose, il faut préciser que ce film est très technique donc si vous n'êtes pas dans cet esprit, vous allez avoir du mal à tenir. Les acteurs sont vraiment très bons et on se croirait à la limite du documentaire. Pas de temps mort même si j'avoue que l'on tourne un peu en rond pendant deux heures, du fait de l'importance du sujet. Pas de suspense car on connait déjà la finalité de la chose mais par contre, nous sommes au cœur de l'action et cela nous permet de vraiment comprendre au plus proche le fonctionnement de cette spirale infernale. Après, assez difficile à juger car c'est un long métrage un peu à part, avec une bande originale très décalée (ce qui est assez étonnant), des images parfois peu communes et une fin très métaphorique qui apporte un petit truc en plus à "Adults in the Room". Pour moi, c'est mi-figue mi-raisin donc je suis vraiment partagé. A vous de juger. 11/20.
    Caine78
    Caine78

    6 695 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 novembre 2019
    Au départ, lorsque j'ai entendu que Costa-Gavras allait adapter les mémoires de Yanis Varoufakis, même en connaissant le CV du cinéaste, j'ai eu peur. Comment faire un bon film d'un livre parlant probablement à 90% d'économie ? Seulement, c'était à la fois mal connaître l'ouvrage de l'ancien ministre des Finances grec, comme cette capacité du réalisateur à transformer presque n'importe quel sujet politique en thriller haletant. Pourtant, la crise hellène, cela a beau être très intéressant, la retranscrire au cinéma : pas franchement évident. Mais d'emblée, le talent du réalisateur de « Z » saute aux yeux tant il sait nous plonger dans cet événement majeur du XXIème siècle comme peu en auraient été capables. Très immersif, filmé avec beaucoup de densité, nous voici plongés au cœur d'une machine extrêmement complexe que l'on s'efforce de nous rendre le plus accessible possible, chose faite avec beaucoup d'habileté, de panache, chiffres et pourcentages sans doute exceptés, d'autant que cette notion est également intégrée dans le scénario. Allers-retours incessants, négociations sans fin, Union Européenne et banques sourdes à toute proposition un tant soit peu divergente à leur politique économique ultra-libérale... Oui, sur la durée c'est un peu répétitif, voire légèrement longuet, mais c'est malheureusement assez logique au vu du système de fonctionnement européen et des pérégrinations de notre héros. D'ailleurs, contrairement à ce que l'on a si souvent pu lire, Varoufakis n'est pas un extrémiste, encore moins un homme refusant tout compromis, au contraire : juste plus intègre, ne voulant pas tout céder à des dirigeants n'en ayant plus grand-chose à faire du peuple depuis longtemps. Cela pourrait être caricatural, ça ne l'est jamais : il y a toujours un moment où chaque personnage fait preuve d'un minimum de complexité, voire d'humanité. Et si le parti pris de Costa-Gavras est évident, manifestement très remonté contre cette Europe du fric qu'il ne supporte plus, comment vraiment lui donner tort ? Trouvant un bel équilibre afin de rendre le récit le plus dynamique possible tout en restant constamment proche des événements, le cinéaste filme un traquenard, un piège dont la seule issue possible est de se conforter au diktat, notamment allemand. Brillante interprétation (avec un léger bémol sur les français, hormis une brève et très convaincante « apparition » d'Emmanuel Macron!), l'ultra-charismatique Christos Loulis campant un formidable ministre de l'Économie, bien secondé notamment par Alexandros Bourdoumis et surtout l'excellent Daan Schuurmans en Président de l'Eurogroupe. Le retour du Costa qu'on aime, ce cinéaste de combat qui, sans retrouver la maestria de ses chefs-d'œuvre passés, signe une réussite qu'il aurait été difficile de faire plus grande au vu du sujet : s'il venait à tirer sa référence sur ce « Adults in the Room », ce sera la tête haute.
    PouletCurry
    PouletCurry

    25 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 novembre 2019
    Même s'il était certain qu'en adaptant l'oeuvre de Varoufakis, Costa-Gavras prendrait le parti de l’extrême-gauche, celui qui colle à ses convictions, on pourra reprocher une genèse beaucoup trop favorable à la Grèce: comme si la dette que devait supporter le pays était entièrement imputable est l'Union européenne. Les deux parties ont certainement des torts dans cette affaire, et il est difficilement crédible de voir la Grèce être exonérée de tout reproche, même par un réalisateur hellène. Du reste, c'est quand même très clair et agréable à suivre: les acteurs ressemblent aux personnalités politiques qu'ils incarnent et nous livrent tous une prestation sans faille, avec une mention spéciale à Christos Loulis. Petit bémol pour la fin, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher le suspense.
    foulsoft
    foulsoft

    4 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 novembre 2019
    Film palpitant montrant les mécanismes d'un capitalisme cynique et d'institutions au service de ce dernier.
    papamobile
    papamobile

    12 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 novembre 2019
    Pedagogique et bien fichu , seul Mario Draghi n' est vraiment pas ressemblant !
    Aucun n'est ressemblant mais tout de meme approchant .. la grande Christine est grande a cheveux blanc et c'est tout mais ça suffit .. Idem pour le ministre du budget Allemand . Mais ca passe
    Mario n'apparait pratiquement pas mais là il ne passe pas.!!
    A cote dd cela c'est brillant comme reparties , comme tension , comme mise en scene , la camera virevolte intelligemment . Costa Gavras est vraiment bon , plein dd talent , un maitre de 86 ans ! Quelle pêche . Il n'y a pas Photo avec Ken Loach .. pour un discours tout aussi percutant et meme plus , sans pathos .. un film a voir . Et a revoir
    Michel Sapin en prend pour son grade et c'est jubilatoire ..
    Safak Hilal
    Safak Hilal

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2019
    Très bon film! Belle présentation de l’envers du décor derrière la crise ! A voir absolument même si peu de notion en économie le film est présenté de façon accessible et dans un ton tragi-comique.
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