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Un visiteur
4,0
Publiée le 8 avril 2020
COSTA-GAVRAS au crépuscule de sa carrière n'a rien perdu de sa verve créatrice dénonçant les situations politiques absurdes. Pour lui il s'agit d'un retour aux sources de son inspiration, dans son pays natal, après le formidable "Z" ,tourné à l'orée des événements de 1968 un peu partout en EUROPE, qui lui valut la reconnaissance internationale et un succès public qui, plus d'un demi-siècle après, s'est malheureusement tari. "Les temps changent" comme le chantait à l'époque l'apôtre de la contestation américaine Bob DYLAN. Le défi de traiter un sujet aussi austère est brillamment relevé grâce à une mise-en-scène aérée, nerveuse et sans temps morts où les protagonistes sont clairement définis bien servis par le jeu réaliste des comédiens au ton juste. La chute finale, toute en dérision comique, nous rappelle que l'union européenne économique ultra-libérale, rejetée de la majorité de ses électeurs potentiels, est une vaste farce dirigée par des bouffons qui ne font plus rire et pire... font le lit du replis nationaliste et xénophobe. Un film qui fait mal mais nécessaire à la prise de conscience collective pour une EUROPE au service des peuples qui la composent et non du grand capital.
Costa-Gavras signe ici un film politique bien maitrisé sans pour autant atteindre des sommets. On peut y suivre le ministre des finances grec de l'époque, Yanis Varoufakis (dont le livre inspire le film), se battant farouchement dans les sommets politiques où l'on peut voir quelques grands de ce monde. C'est très instructif même s'il faut s'accrocher pour comprendre toutes ces tractations des hautes instances et des banques. L'ensemble apporte un éclairage intéressant sur la crise grecque de 2015, filmée par un réalisateur toujours aussi engagé.
Pour comprendre ce qui s'est réellement passé entre la victoire aux élections législatives de fin janvier 2015 du parti SYRIZA et le référendum de juin 2015. L'hypocrisie de l'U.E., la main mise de l'Allemagne sur l'Europe, l'impuissance mélangée à la bassesse des autres pays à tort considérés comme des grandes puissances (France, Italie, Angleterre) sont dénoncés dans ce chef d'oeuvre lyrique et poétique.
Un film important, un film nécessaire. On y voit à quel point l'Union Européenne est tout sauf une zone démocratique. Les financiers imposent leur loi, les élections n'ont plus aucune utilité. La crise sanitaire que vivent nos pays est directement liée à ces politiques d'austérité qui nous sont imposées.
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18 103 critiques
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0,5
Publiée le 25 mars 2020
Varoufakis est comme les autres politiciens qui ont tenté de sauver mon pays, rien d'autre et surtout pas le messie. Je suis grec et j'ai le droit de le dire Allociné. Personne n'a essayé de sauver la Grece réellement. Tous des imposteurs. Quand j'ai payé mon loyer, mon téléphone, mon électricité et mes autres dus, il ne me reste même plus le minimum vital. Et ce n'est Varoufakis qui changera les choses. Voila ça c'était la réalité, parlons du film. Décevant on assiste à un documentaire, mais où est donc passé le génial réalisateur de Z ? SVP ne me censurez pas...
Ce biopic est un très bon film politique. Il faut tout de même connaitre un peu le sujet pour arriver à rentrer dedans. C’est très intéressant d’avoir choisi le point de vue de Yanis Varoufakis pour comprendre cette crise et non celui du Premier Ministre Aléxis Tsípras. Pour rappel, en 2015, la Grèce était noyée sous la dette et l’Union Européenne exigeait qu’elle adopte un énième plan d’austérité. Ce film va pointer du doigt le fonctionnement de ces institutions qui n’ont que faire du peuple et de sa situation précaire. On met le nez pile où il faut pour voir que derrière les belles paroles de nos politiques, il n’y a aucune volonté démocratique. L’Union Européenne est une machine technocrate à broyer les peuples et enrichir ceux qui sont au-dessus. Tout ce qui se passe pendant les 2h est vrai, et cela il ne faut pas l’oublier pendant le visionnage. Ce ne sont pas des élucubrations d’eurosceptique mais les mémoires d’un homme qui a été confronté à cette folie. D’ailleurs, Christos Loulis est excellent dans ce rôle. J’étais captivée par l’image qu’il renvoie. Alors même s’il y a par moments quelques longueurs, dans sa globalité c’est très fascinant à regarder. C’est comme un reportage en immersion à la place du protagoniste principal. Personnellement, étant friand des sujets politiques, j’ai été captivé par certaines séquences et je bouillais de rage devant tant d’acharnement à détruire ce pays.
Un film trop gentil même car la vérité a été bien plus dure à vivre. Imaginez vous que demain votre banque ferme ... Plus accès à vos moyens de vivre. Perte de votre maison, ... Austérité, pauvreté et vente des assets du pays pour un clou aux riches multinationales.Trop connu ce scénario ...
Je m'attendais au pire mais j'aime bien juger par moi-même et je n'ai pas été déçue. Ce film est tellement outrancier et manichéen qu'il en est risible. Les gentils grecs humiliés et maltraités par les méchants européens. C'est oublier qu'ils ont falsifiés leurs comptes pour entrer dans l'UE, vécu complètement au dessus de leurs moyens etc. La potion infligée aux grecs a été sévère mais il faut bien constater car elle a porté ses fruits d'un point de vue économique.
Belle réussite sur un sujet peu cinématographique : les négociations européennes sur la dette grecque. Costa Gavras arrive à montrer l'hypocrisie française, le cynisme anglais et l'intransigeance allemande (Ulrich Kutur en Wolfgang Schaüble magnifique), et quitte le réalisme pour un final chorégraphique où le premier ministre grec est en but à une impasse et finit par trahir le résultat du référendum.
Nouveau film politique signé Costa-Gavras, Adults in the room est un film assez passionnant permettant de comprendre comment se sont déroulés les négociations sur la dette grecque entre les différentes instances européennes et mondiales et le Gouvernement d’Aléxis Tsipras (représenté par le Ministre des finances Yánis Varoufákis). L’idéal avant de voir le film est toutefois d’avoir un minimum de connaissances sur la situation représentée (ce qui est logiquement le cas quand on le voit en 2019 mais qui sera peut-être moins évident d’ici quelques années) pour comprendre totalement les différentes forces en présences et notamment les personnages très importants qui ne sont appelés que par leurs prénoms tels qu’Aléxis (Tsipras), Yánis (Varoufákis), Wolfgang (Schäuble), Jeroen (Dijsselbloem), Euclide (Tsakalotos), Christine (Lagarde), Mario (Draghi), Pierre (Moscovici), Michel (Sapin) ou encore Emmanuel (Macron). On pourra juste regretter une séquence finale onirique allant à l’encontre du ton réaliste du reste du film et surtout le fait de ne pas montrer quel processus a amené Varoufákis à démissionner et Tsipras à signer l’accord avec les instances européennes alors que le référendum grec (sur lequel s’arrête réellement le film) montrait que le peuple les soutenait. Malgré cette fin décevante, Adults in the room reste une œuvre très intéressante à suivre pour comprendre un événement international qui a profondément marqué la décennie 2010.
On ne va pas – a priori – voir ce film par hasard soit on aime Costa-Gavras soit on voudrait savoir ce qu’il s’est « vraiment » passé entre les grecs et la Troïka, soit les deux même si l’on connait déjà la fin… de l’histoire et donc du film. C’est bien tourné (c’est pour cela que l’on aime Costa-Gavras même si on se demande qu’elle mouche l’a piqué pour nous imposer vers la fin une scène de danse qui se veut onirique ou allégorique ou les deux mais qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Et si l’on est « militant » on repart en colère en se sentant impuissant devant les puissants… Et puis… on se dit que si le film avait duré 1h30 au lieu de 2h04 cela aurait pu largement suffire…
Dénoncer les dégâts commis par le néo-libéralisme en général et ses exactions en Grèce en particulier doit être régulièrement renouvelé : cent fois sur le métier remettez votre ouvrage. Le réalisme de ce film est d'autant plus frappant qu'il met en scène un épisode de l'actualité récente. Proche du documentaire, la patte de Costas Gavras apporte néanmoins une magie sans égale. L'art et la manière de décrire comment on met un peuple à genoux fait froid dans le dos. Dire que cette inhumanité et ce cynisme ont été imposés au nom de l'idéal européen qui a préservé pour l'essentiel la paix sur notre continent depuis 1945. Comment une si noble idée se réduit depuis lors à une affaire entre banquier et technocrates ? Il suffit d'aller voir ce film pour en être convaincu. On peut le déplorer et en être déçu. A tout malheur quelque chose est bon : ce film montre exactement ce qu'il ne faut pas faire. Il met aussi en scène les ploutocrates de Bruxelles et les gouvernements des 27 aux ordres des grandes banques qui ne sont pas près de céder sur une seule et même revendication : faire payer les petits pour permettre aux gros de continuer à s'empiffrer. Pauvre monde !
Hyper rythmé, ce film qui retrace le déroulé en espace clos des négociations qui ont achevé de mettre à genou la Grèce est palpitant. C'est intéressant historiquement, politiquement et c'est une vraie réussite cinématographique. A ne pas rater !