Karim D. que campe Rabah Naït Oufella est un jeune écrivain qui vient de l’autre coté du périph. Coté banlieue.
Il a écrit un livre sur sa mère : son parcours depuis son arrivée en France. Une mère courage qui élève ses deux garçons. Dans la droiture.
Karim est devenu la coqueluche de toute la galaxie intellectuelle parisienne. Il participe à une emission de télé du genre la grande librairie. AU cocktail qui suit, tout le monde est là pour le féliciter . On lui propose m^me d’adpter son livre pour qu’il devienne un film. Son ami Rachid est là Sofian Khammes (mes frères et moi) pour alimenter les réseaux sociaux.
Justement sur les réseaux sociaux, apparait que Karim D. existe aussi, enfin a existé sous le pseudo accrocheur de Arthur Rambo. Plus Rambo qu’Arthur, puisque sous ce pseudo, ce sont des torrents de haine qui ont inondés twitter : de la haine contre les juifs, les homos, les gros, les grosses.
La descente aux enfers commence pour Karim. Tout le monde lui tombe dessus.
Ses amis de la cité, avec qui il a fondé une chaine TV, qui lui reproche d’avoir tout cassé et que désormais cela allait être compliqué pour eux de continuer à vivre. La presse bien sûr, sa maison d’édition qui bloque tous les retirages du livre pourtant promis à un grand succès.
Seuls les fachos jubilent, en se moquant de cette gauche bobo bien-pensante, qui avait élevé Karim au niveau d’un héros.
Mais qui est Karim ? que faisait il quand il était Rambo. Lui indique qu’il le faisait pour provoquer bien sûr en priorité, pour lancer des débats et bien évidement qu’il ne fallait rien prendre au 1er degré. Il disait tirer sur tout ce qui bouge, à gauche à droite, les hommes les femmes, les stars, les handicapés. Les juifs, les musulmans, même si on lui fait remarquer que 90% était contre les juifs et simplement 10% contre les musulmans.
Que veut nous dire Laurent Cantet, qu’on avait découvert au début des années 2000 avec ressources humaines et qui avait eu la palme d’or à Cannes en 2008 pour entre les murs où on suivait un jeune professeur de français dans un collège difficile.
Tout le monde a une part d’ombre. Tout le monde peut être grisé à un moment par la notoriété. Car oui dans son passé de Rambo, Rachid avait du succès : tout le monde en voulait de plus en plus. Lui qui pensait qu’il n’était pas utile de donner un mode d’emploi, ne se rendait peut être pas compte que pour certains, ce qu’il écrivait était pris comme argent comptant. Son jeune frère Rachid par exemple, qui se trouve désemparé et qui ne comprends plus son grand frère. Farid interprété par Bilel Chegrani qui lui dit : « mais si je ne peux pas faire confiance à mon frère, à qui puis-je faire confiance ? »
Laurent Canter nous laisse réfléchir. Il nous livre un Karim pas forcément très sympathique.
C’est une radiographie de notre époque : l’immédiateté des réseaux sociaux qui fait que l’on passer de l’obscurité à la lumière et inversement.
Cinématographiquement, pas très excitant, avec des scène de remplissage.
Mais une réflexion intéressante.