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    Arthur Rambo
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    2,7
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    85 critiques spectateurs

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    lise h.
    lise h.

    4 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 février 2022
    C'est un film qui aborde de façon très intelligente un sujet complexe.Ça fait du bien. Sans condamner son personnage, le film ne le ménage pas. Et l'acteur, Rabah Nait Oufella, est trop rare au cinéma selon moi.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 063 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 mai 2022
    Laurent Cantet semble continuer à explorer les rebellions juvéniles, la tentation du racisme dans l'Atelier, le féminisme radical dans Foxfire et là l'expression de sa révolte au travers de tweets pamphlétaires pas très Charlie. Alors c'est peut-être le film que j'ai le moins aimé dans ceux que j'ai cités, mais j'apprécie le traitement du personnage principal. Disons que je comprends qu'à 16 ans (et même après) on publie des conneries sur internet, des trucs qui ne sont pas censés être gardés, être ressortis, montrés au grand jour et qui vont servir à mettre sur la touche celui qui les a proférées.

    Parce que c'est ça l'histoire du film, un banlieusard qui arrive à franchir le périph', à être adoubé par une certaine bourgeoisie intellectuelle et qui est subitement rattrapé par des tweets qu'il publiait sous le nom d'Arthur Rambo. C'est inspiré de l'histoire vraie d'un type que je ne connais pas, mais je me souviens d'autres cas similaires, notamment une fille voilée qui voulait faire The Voice et dont on avait exhumé des tweets...

    Alors moi j'suis un peu con, mais une bonne partie des tweets attribués à ce Arthur Rambo me font bien rire et je comprends tout à fait que ça puisse faire marrer de publier ça sous pseudo sans voir nécessairement le mal. Mais il n'en faut pas plus pour que le mec soit lâché de partout et notamment par la bourgeoisie qui l'adulait quelques instants auparavant. Tout le petit cirque mondain peut s'effondrer très vite.

    J'aime le double reproche qui lui est fait : celui de ne pas être totalement lisse et plus tard dans le film, par le biais du petit frère du héros, celui de justement vouloir se lisser, de vouloir finalement quelque part se conformer à ce que la bourgeoisie attend de lui... Les conneries qu'il publiait avaient un écho dans une certaine jeunesse désœuvrée et ces paroles d'ado révolté avaient des conséquences.

    Mon souci avec le film c'est qu'il est trop didactique, en fait c'est intéressant pour ce que ça raconte, mais c'est raconté de manière bien trop scolaire... Je trouvais, notamment dans Foxfire, que Cantet arrivait à capter des instants de vie, à les rendre beaux, poétiques, justes... Mais là je ne vois que le scénario, il faut raconter une histoire, la raconter sans s'autoriser un petit détour qui donnerait un peu de consistance à ces personnages, à ce héros...
    Je reprocherais aussi au héros d'être finalement trop lisse, ça aurait été bien plus ambigüe s'il avait pensé un peu ces tweets, si on sentait qu'il y croyait un peu à tout ça, que c'est pas vraiment au fond de lui le gendre idéal.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 février 2022
    Je ne sais pas trop où Laurent Cantet veut en venir, il ouvre tellement de portes, certaines le sont déjà , pour nous faire entrevoir la dangerosité des réseaux sociaux et leurs conséquences parfois néfastes. Emporté par la notoriété, un jeune romancier s’imagine que l’ombre dans laquelle il publie des messages haineux saura le protéger de toute poursuite. Mais la déchéance imminente s’affiche même dans son entourage qui le repousse, l’évite, le fuit. Laurent Cantet met en garde le procédé ,mais ne juge à aucun moment son héros qui dans ce monde factice va devoir composer avec son double , nous dit-il encore. C’est peut-être la voie vers laquelle il se dirige au final, énigmatique et prudent sur une route la nuit, solitaire. Rabah Naït Oufella tient parfaitement son rôle. Sans leçon ni moral, Laurent Cantet laisse au spectateur le soin de l’accompagner.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Cool_92
    Cool_92

    285 abonnés 474 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 12 février 2022
    Déçu de Laurent Cantet. Le sujet Mehdi Meklat était intéressant mais qu'est-ce que c'était niais et caricatural. Comment il a pu choisir comme acteur le petit frère du héros, il me sortait du film à chaque réplique.
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    177 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 février 2022
    Le film est bien et parvient à mon sens à bien reconstituer l'affaire qu'a été celle de Mehdi Meklat selon le point de vue du rédacteur incriminé lui-même. On en sait pas beaucoup plus sur les véritables raisons, les tenants et aboutissants des agissements de la personne/du personnage reflétant Mehdi Meklat/Marcelin Deschamps, mais on assiste très bien à sa descente aux enfers personnels, avec bien sûr de façon plus globale les conséquences que certains tweets peuvent avoir dans la "vraie vie". Karim D. est joué par Rabah Naït Oufella, acteur dont le jeu ne me semble pas extraordinaire à l'accoutumé, et qui ici n'est finalement pas si mauvais. Cela reste passable, on y croit et ça tient la route. Ce sont surtout la prestation des seconds rôles qui m'ont plu, notamment Antoine Reinartz et Sofian Khammes que j'avais bien apprécié déjà dans le film Un Triomphe.
    Un film intéressant à voir pour revivre cette étonnante histoire et polémique de 2017, sans pour autant s'attendre à y trouver plus de réponses que celles déjà données dans l'affaire et dans la presse...
    Yasha R.
    Yasha R.

    9 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 2 février 2022
    Les réseaux sociaux constituent une thématique consensuelle. la réflexion de Cantet est un peu légère. S'il pouvait cesser de donner de faire la morale ses films gagneraient en qualité. Le film est court c'est une bonne chose pour le cinéphile.
    Juan 75
    Juan 75

    59 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 février 2022
    Le film est à l'image de son sujet : complexe et mystérieux. Le scénario ne tente pas d'expliquer la situation et l'acteur principal reste énigmatique dans son jeu. C'est la force et la faiblesse du film de nous laisser cheminer seul face à cette histoire qui expose les incohérences et les contradictions de notre société et la violence des réseaux sociaux. Le film aurait pu être à ce titre plus spectaculaire mais Laurent Cantet choisit la voix du silence et de la modération. Toutefois la scène magnifique avec l'acteur fabuleux qui joue le petit frère nous montre ce qu'aurait pu être un versant plus radical du film.
    Arnaud KaDo
    Arnaud KaDo

    64 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 février 2022
    Film plutôt bon et a le mérite d'être en phase avec notre époque actuelle. En ce sens l'histoire est sympa et originale. Ça donne a réfléchir sur les limite des réseaux sociaux . C'est pas un film exceptionnel mais ça reste un bon film bien réalisé et bien joué . La première partie est top et ça seffoufle toutefois un peu au bout de 40 minutes ... Il commence très bien mais ça manque je dirai parfois de péripéties c'est le seul bémol mais sinon c'est un bon film quand même .
    lacroix p
    lacroix p

    19 abonnés 167 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 février 2022
    Plutôt très agréablement surpris compte tenu des critiques spectateurs que j'ai lues sur le site : j'ai passé un excellent moment, j'ai trouvé le film bien écrit, bien filmé, sans tomber dans les pièges socio politiques que le sujet très sensible pouvait tendre. Le film évite les longueurs. L'acteur principal attire la caméra, il est très impressionnant de justesse, d'émotion, promis sûrement à un brillant avenir cinématographique, s'il choisit judicieusement ses rôles. Il incarne parfaitement le personnage dépassé par sa créature, lui même. Cantet ne donne aucune explication définitive, mais les clés sont là : les scènes qui se succèdent entre le "héros" et ses proches nous permettent de le comprendre.
    Alexcherbourg
    Alexcherbourg

    19 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 février 2022
    Superbe film, dont la morale semble s'adresser aux adolescents.
    De l'usage de l'anonymat sur internet.
    Des malentendus qui peuvent résulter de l'emploi des mots.
    Des limites à poser à la recherche de popularité.
    Au-delà, un film crépusculaire sur une démocratie essouflée prête à sombrer dans le totalitarisme.
    Le plus beau travail de Laurent Cantet à ce jour.
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 486 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 février 2022
    Karim D. est un jeune écrivain bourré de talent dont le premier livre autobiographique est chaleureusement accueilli par la critique. Mais alors que Karim célèbre son entrée dans la République des Lettres, d'anciens tweets, haineux, antisémites, misogynes, publiés sous pseudonyme plusieurs années plus tôt, ressurgissent et mettent à mal sa réputation.

    Laurent Cantet s'est directement inspiré de l'affaire Mehdi Meklat qui avait éclaté en 2017. Ce jeune artiste plein de talent écrivait depuis son plus jeune âge des billets, des articles pour la radio et Internet. Au "Bondy Blog", dont il devint l'un des piliers, il donnait une voix aux jeunes des banlieues, immigrés de la deuxième génération. En pleine promotion de son livre, "Minute", une polémique a éclaté au sujet de tweets odieux qu'il avait publiés entre 2011 et 2015 sous le pseudonyme de « Marcelin Deschamps ». Mehdi Meklat s'est excusé et s'est expliqué de ses tweets, plaidant à la fois l'existence d'un "double maléfique" et le "droit à la provocation"

    J'adore Laurent Cantet dont j'ai aimé tous les films depuis "Ressources humaines" (qui a révélé Jalil Lespert) jusqu'à "L'Atelier" (tourné à une encablure de Sanary-sur-mer) en passant par "L'Emploi du temps", son adaptation de l'affaire Romand, et bien sûr sa Palme d'or "Entre les murs" qui l'a fait entrer en 2008 dans la cour des Grands. Je trouve que ce réalisateur a le don de tourner des films ancrés dans une réalité très contemporaine, de raconter une histoire, de diriger des acteurs souvent novices, en un mot de faire du cinéma.

    Pour autant, j'ai trouvé que "Arthur Rambo", dont j'attendais beaucoup, n'était pas au diapason de ses précédents films.
    Pour deux raisons .

    La première est mineure : j'ai trouvé le jeu des acteurs très médiocre et au premier chef celui du personnage principal interprété par Rabah Naït Oufella que la caméra ne quitte pas d'une semelle pendant les vingt-quatre heures que dure l'intrigue.

    La seconde est plus substantielle. Elle concerne le sujet même du film. D'abord ce qu'il n'est pas : l'histoire d'un homme dont la trajectoire ascendante est brutalement interrompue par la révélation d'une page peu glorieuse de son passé. Depuis que j'ai vu "Le Procès" de Welles, inspiré de Kafka, le thème de la culpabilité, de l'épée de Damoclès qu'elle fait peser sur nos existences tranquilles, me fascine et me hante. J'aimerais que le cinéma s'empare de personnages tels que Griveaux, Benalla, Cahuzac ou Thévenoud dont les brillantes trajectoires ont été brutalement interrompues et qui, du jour au lendemain, sont devenus des parias honnis. Comment vivent-ils ces moments-là ? Comment y survivent-ils ensuite ? Tel n'est pas le sujet de "Arthur Rambo", même s'il se focalise sur les heures qui précèdent et qui suivent le brusque revirement de fortune de son héros, décapité en pleine gloire.
    Comme son titre l'indique, comme son affiche le montre, "Arthur Rambo" se focalise sur une autre facette du personnage : sa schizophrénie. Laurent Cantet s'est demandé comment l'écrivain si sensible d'un livre à succès sur le parcours d'un immigré de banlieue pouvait "en même temps" être l'auteur de tweets si ignobles. Il est vrai que la question avait soulevé un vif débat en 2017. Deux camps s'opposaeint : ceux qui ne trouvaient à Mehdi Meklat aucune excuse et ceux qui lui en trouvaient.

    La réponse - mais elle n'engage que moi - est simple. Claude Askolovitch l'avait à l'époque formulée à peu près en ces termes : ces tweets haïssables étaient des blagues pas drôles d'un gamin sans surmoi. Le problème est que cette réponse là, celle même dont je m'étais convaincu dès le début du film et dont je n'ai pas changé, le vide de tout intérêt.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 février 2022
    Laurent Cantet s'inspire de l'affaire Mehdi Meklat, blogueur et écrivain à la mode avant d'exploser en vol suite à la publication de tweets haineux écrits sous pseudo quelques années auparavant. Ici il est donc question de la mémoire éternelle d'internet, du droit à l'erreur et à l'oubli et d'une certaine manière de la liberté d'expression. Pédagogique dans sa manière de montrer la dangerosité des réseaux sociaux le film m'a moins convaincu dans sa manière d'absoudre, comme l'avait fait une partie de la gauche à l'époque, les dérapages racistes, homophobes, misogynes et antisémites du jeune Mehdi sous prétexte de "performance littéraire". Ce qui ressemblait plus à une communication de crise pour sauver les meubles.
    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 649 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2022
    Un jeune homme issu de l'immigration en provenance du Maghreb, vient de publier un livre à succès et remarqué par la profession, tiré de la vie de sa mère. L'avenir s'ouvre à lui lorsque des messages à caractère antisémite, homophobe et à l'humour très douteux, dont il a abreuvé les réseaux sociaux pendant plusieurs années font surface. En un instant, sa carrière est brisée et il est lâché peu à peu par tout son entourage. Voilà un film particulièrement réussi et intéressant de Laurent Cantet ( palme d'or à Cannes avec "entre les murs") et sans doute un de ses meilleurs. Fortement inspiré d'une histoire récente, qui eut un écho important en ce qu'elle est au cœur de sujets de société particulièrement sensibles et d'actualité ( l'immigration, l'intégration, les transfuges de classe, les réseaux sociaux, la cohérence entre les idées et les actes, la confrontation au réel, la bêtise de l'intelligence) bref en moins de 90 minutes et avec beaucoup de talent, Cantet parvient à nous captiver et tape dans le mille. Toutefois, en sortant de la projection, j'ai été étonné par une remarque entendue au "masque et la plume " qui reprochait au réalisateur de ne pas nous donner d'explications claires sur la psychologie du personnage principal. En effet, pour se justifier, il affirme à moult reprises, sans convaincre grand monde, qu'il ne pensait pas ce qu'il écrivait dans ses messages offensants, que c'était pour amuser ses amis, pour recevoir des "likes", pour provoquer. Mon hypothèse c'est que tout simplement ( la longue tirade sincère de son frère éclaire selon moi le propos et me semble contredire l'affirmation du critique professionnel). La psychologie du personnage principal me parait pourtant claire et met en lumière des leçons élémentaires qu'on apprend sur le tas et que l'hypocrisie et la mauvaise foi ont tendance à mettre sous le tapis. Simplement les individus agissent souvent, pour la plupart, selon leurs intérêts du moment (d'où les revirements du personnage) Ajoutons que la bêtise est la chose la mieux partagée au monde ( Pour Einstein l'univers, la bêtise étaient les deux manifestations de l'infini qu'il connaissait) les passions humaines n'y étant sans doute pas étrangères. A voir.
    FaRem
    FaRem

    8 631 abonnés 9 521 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 septembre 2022
    Internet n'oublie jamais rien et ne pardonne pas. Librement inspiré de l'histoire de Mehdi Meklat, "Arthur Rambo" raconte la descente aux enfers d'un jeune écrivain qui était sur la pente ascendante avec son livre jusqu'à ce que ses anciens tweets soient déterrés. Avant tout, on peut dire que c'est de l'incompétence pure de la part de son entourage. Une fois que les premiers tweets ressortent, tout va très vite et plus rien ne peut arrêter l'emballement médiatique qui mène à ce tribunal populaire où tout le monde réagit à chaud et va parfois même plus loin que l'auteur de ces messages abjects tandis que d'autres en profitent pour faire de la récupération politique. Des messages qui ont un public et c'est probablement le plus inquiétant dans l'affaire même si l'histoire se focalise sur cette personne. Il n'y a qu'à voir la réaction du petit frère qui ne semble pas être le plus malin de la famille. Il est peut-être honnête, lui, contrairement à son grand frère qui joue quand même beaucoup la victime et qui a bien mis de l'eau dans son vin depuis qu'il est dans le "système". Une hypocrisie courante, mais logique pour une personnalité publique. Laurent Cantet fait un film d'actualité sur les réseaux sociaux et la liberté d'expression. Un drame qui emprunte parfois même les codes du thriller avec une ambiance anxiogène lorsque Karim devient l'ennemi public numéro 1 et que l'étau se resserre sur lui qui est de plus en plus isolé avec ses proches qui se désolidarisent et le lâchent. Je ne sais pas si c'est dû à un manque d'idées, mais le dernier tiers du film est moins bien alors que tout ce qu'il y avant est bien écrit et intéressant. En gros, c'est pas mal, mais la fin est frustrante.
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    110 abonnés 330 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2022
    Ai vu "Arthur Rambo" du réalisateur Laurent Cantet. Dès le plan d'ouverture nous savons qu'il y a un grand metteur en scène derrière la caméra. Karim D est un tout jeune écrivain et il est invité dans une émission littéraire à la télévision. Gros plan sur Karim D devant un fond vert alors que l'on voit sur un écran de contrôle l'image diffusée avec un décor gigantesque qui n'existe pas. Tout le film est sur l'apparence, les faux semblants... Qui est derrière la plume d'un livre, qui est derrière son écran de téléphone pour tweeter des propos racistes, homophobes, antisémites... et cracher sa haine. Dans le cas présent c'est la même personne. Karim D, que tout le microcosme parisien encense lors de la fête de lancement de son premier livre sur l'intégration de sa mère algérienne en France, est rejeté tout aussi vite lors de la même soirée lorsque sur Tweeter un anonyme fait le lien entre l'écrivain et Arthur Rambo, un hater (faiseur de haine) qui a inondé la toile de ses propos haineux et infamants. La caméra de Cantet ne quitte jamais son protagoniste qui du XVIème arrondissement de Paris est rejeté petit à petit dans sa banlieue, où il ne trouvera pas plus d'écoute. Le film est millimétré, construit avec tact, implacable. Karim D alias Arthur Rambo a les traits angéliques de l'acteur Rabah Naït Oufella et c'est un très bon choix de casting en plus d’être une excellente idée scénaristique. On ne peut imaginer un instant ce jeune homme qui s'exprime bien, qui est intelligent, qui sait évoluer dans des milieux différents être le serpent vénimeux suivi par des milliers de fans qui en redemandent encore plus de fiel sur les réseaux sociaux. Incompréhension de toutes les parts, Karim ne trouvera qu’ecoute et un semblant de début de conscience dans une scène pratiquement muette avec la magnifique Anne Alvaro. L'histoire est librement inspirée de celle de Medhi Meklat écrivain et chroniqueur à France Inter dans une émission de Pascale Clark. De très belles séquences tout au long du film, celles de l'interview malheureuse avec une journaliste, celles avec son petit frère qui à la surprise générale n'a pas du tout la même lecture de l'affaire des Tweet, celle de sa rencontre avec une femme écrivain que l'on devine être Virginie Despentes et celle magistrale avec Anne Alvaro qui lui dira "C'est la vie, C'est la loi". Le film se déroule pendant 48 heures où Karim va vivre une descente vertigineuse de son piédestal éphémère et illusoire. Ce film ne laisse pas indifférent et outre ses nombreuses qualités cinématographiques et scénaristiques, fait réfléchir. Car on a du mal à comprendre les motivations du jeune homme, comme tout son entourage... Une haine de soi ? Une non-conscience de l'importance de ce qui est gravé dans son téléphone et sur les réseaux sociaux ? Ivresse du nombre de like quitte à écrire l'inqualifiable ? Bêtise crasse ? Pensées réelles non assumées ? Un film fort, film miroir, bien de notre époque qui ouvre plusieurs pistes sans être jamais dogmatique même s'il laisse le spectateur à ses questionnements...
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