Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
norman06
346 abonnés
1 664 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 10 octobre 2021
Cette comédie en demi-teinte et romanesque est un délice. L'écriture toute en finesse, sa sobriété élégante et la qualité de ses interprètes contribuent à son charme réel.
Très déçu par "Gaza mon amour", je m'attendais à un film ouvertement militant et teinté de beaucoup d'humour caustique. L'histoire tourne essentiellement autour d'une relation amoureuse très lente et mollassonne et n'aborde les conditions de vie dans la Bande de Gaza - d'avant les terribles événements de ces derniers mois - que de façon très discrète. Donc pas beaucoup d'intérêt pour qui espère voir un film drôle un peu dans l'esprit de "La vie est belle" de Roberto Benigni, ou pour qui en attend une mise en image mêlant réalisme et humour féroce. Ce n'était peut-être pas évident pour les réalisateurs d'aller vers cette voie, mais je ne peux que constater qu'il y a quand même plusieurs films qui abordent le sujet palestinien d'une façon beaucoup plus directe et précise. Ici c'est le romantisme ennuyeux qui l'emporte, ça n'est jamais drôle, et personnellement je trouve ça décevant.
Film léger et plein d'humour dans une ambiance lourde. Les manœuvres d'approche prudente de l'amoureux, la phobie des deux familles pour le "qu'en dira-t-on", la marieuse qui tient à jouer son rôle, tout ceci est plein de douceur -surtout que l'affiche du film nous annonce le happy-end-. L'ambiance autour des tourtereaux vieillissants semble être traité de façon réaliste (l'enfermement sur une zone réduite, les pénuries, les bruits de la guerre, l'autoritarisme de l'administration) mais avec parfois une jolie dérision (les gesticulations pseudo-héroïques de quelques miliciens autour d'une roquette, alors que dans le ciel un drone les surveille, la police du port plus occupée à regarder la télé etc...). Hiam Abbas toujours parfaite. Très sympa, même si ça ne remplacera pas un bon reportage sur Gaza. Tours Ciné Studio oct 21
C'est un très beau petit film qui prend à contretemps l'actualité brûlante sur le conflit israélo-palestinien. Les cinéastes jumeaux préfèrent s'intéresser au quotidien gazaoui.
Les personnages sont très touchants car malgré leur âge mur, ils sont toujours aussi maladroits avec leurs sentiments. L'accomplissement de leur histoire d'amour est sans cesse endigué par leur environnement terne (jungle de béton), par leur entourage (la sœur et son volontarisme décourageant) et la situation politique (multiples enfermements). La pêche de la statue d'Apollon nourrit le message politique en venant questionner la morale aveugle et l'hypocrisie dans une certaine tradition.
un film intimiste, sympa, drole, optimiste et pourtant il y aurait des raisons de vouloir faire pleurer quand on est de Gaza. Les freres Nasser font dans la mesure, avec délicatesse et humanité.
Une BELLE histoire, que celle de ce vieux pêcheur indépendant, pragmatique, résigné à ses "5 km d'autorisation de pêche" (clin d’œil à Israël) mais aussi malicieux avec cette police qui a tous les pouvoirs et ces haut-placés corrompus. Eclairage aussi sur ce qu'est la vie quotidienne de la plupart des gazaouis qui vivent dans la pauvreté, tout en rêvant de jours meilleurs. Il est pauvre, il le restera sans doute, mais il sera heureux car il a trouvé l'amour et il est ce qu'on appelle "une belle personne".
« Petit » film au premier abord, car modeste, qui vaut par l'éclairage sur la vie à Gaza. Un état HAMAS policier et rétrograde, dictature de fondamentalistes musulmans obtus qui n'oublient pas de se remplir les poches tout en brutalisant des populations civiles écrasées de précarité. Même les études ne mènent à rien. L'avenir est bouché. La société se défait, tout échoue, y compris bien sûr la vie amoureuse, seuls réussissent les flics qui engraissent dans la répression. Les bombes israéliennes tombent ici et là. Gaza, un tombeau. Le mot, en perse, signifie « trésor »... Sur ce fond terrifiant, absolument noir, comme souvent l'image du film, une histoire d'amour un brin factice mais supérieurement jouée par des acteurs tous excellents. Le centre du film, l'accident significatif qui arrive à la statue d'Apollon ithyphalique auquel répond le rêve et l'espoir érotique du vieux pécheur qui veut croire qu'il bande encore. Un scénario plus complexe qu'il n'y paraît.
Gaza mon amour est vraiment une très belle surprise. Fruit des réalisateurs palestiniens Arab et Tarzan Nasser, le film est tour à tour drôle et touchant.
Il nous présente une tranche de vie à Gaza, une population qui résiste bien sûr, à sa façon, en continuant à vivre et à aimer, ce qui lui donne une touche de poésie.
Le film ne manque pas cependant de rappeler, en quelques endroits, la dureté de l'occupation israélienne, avec le blocus ou le bombardement, et le grave manque de perspectives des jeunes gazaouis.
Un film touchant sur un amour qui arrive sur le tard, émouvant et sensible. Les acteurs sont discrets, leur force étant justement dans leur discrétion. J'ai aussi aimé voir Gaza de près, pour avoir une idée de la vie des habitants. Merci pour ce beau film.
Le soleil n’ignore pas un village parce qu’il est petit. La Providence non plus tant elle est bienveillante avec ces deux êtres sans grades. Les frères Nacers ne filment pas en racontant une histoire, ils l’égrènent. Perle après perle. Ils font jaillir de la vase un pétale de cristal. Une histoire d’amour qui éclot dans un milieu hostile. De la fragilité, de la précaution, de l’attention. Autant dans le jeu des personnages que dans cette faculté intimiste et presque timide de restituer cette aventure amoureuse. Tout est finesse, rien ne passe au fil de l’épais. Une délicate empreinte d’Humanité. Salvatrice. Mon corps a mis du temps à s’extraire du fauteuil… pour le plaisir de prolonger cette histoire probablement.
Super film qui nous emmène au cœur de la vie de tous les jours à Gaza. Le personnage principal, Issa, est une force tranquile. Esprit insubordonné mais pas vraiment subversif pour autant. Il mène sa barque sans se mêler plus que cela des énormes problèmes que rencontre son pays, bien qu'affecté. C'est une ode à la vie et à l'espoir, et au pouvoir du mindset, dans un monde voué à sa perte.