Il faudrait renoncer à faire une critique sur un film de Woody Allen tant les choses sont désormais établies: il y a les pour et il y a les contre!
Je fais partie des "pour", autant le dire tout de suite. Comme ces amis que l'on revoit de temps à autre, qu'on trouve tantôt géniaux, tantôt pénibles mais qui restent des amis, souvent en souvenir du passé.
Tels sont désormais les films de Woody Allen.
Celui-ci n'est pas un chef d'oeuvre, c'est certain. Mais il y a l'humour, l'amour du réalisateur pour le cinéma. Ses amours cinématographiques (Bergman, Fellini, Truffaut, etc.) sont les mêmes que moi et, sans doute, que toute une génération de cinéphiles. Aussi, comment pourrais-je mépriser ces hommages, ces déclarations d'amour à des gens que j'ai idolâtrés?
Le choix de Wallace Shawn pour le rôle principal n'est pas une bonne idée. Je l'ai trouvé faible, grimaçant, caricatural, sorte de double un peu raté du réalisateur. Un peu raté parce que sans séduction aucune alors que Woody, quand il joue dans ses films, même s'il peut crisper par son incroyable égocentrisme conserve toujours ce pouvoir de séduire par ses mimiques et ses attitudes.
Wallace Shawn, traité d"'homoncule" dans Annie Hall (sauf erreur de ma part!,) est ici trop insignifiant pour entrainer l'adhésion.
En revanche, les femmes sont parfaites, à commencer par Gina Gershon, dont, au fond, avec un mari pareil, on comprend qu'elle se laisse séduire par Louis Garrel.
Pour le reste, beaucoup de blablas, des avis sur tel ou tel metteur en scène, une description peu amène sur un festival de cinéma et sa faune.
Et puis, quand même, une visite d'un San Sebastian stupéfiant de beauté. Je connais cette ville que j'avais trouvée plutôt jolie. Mais là, la photo est simplement éblouissante et donne envie d'y retourner.