Avis sur Saturday Fiction

Shanghai, 1941. Quatre ans après son dernier tournage, une célèbre actrice revient dans la ville pour jouer dans une pièce d'un metteur en scène avec lequel elle a eu une liaison. Film d'espionnage, Saturday Fiction est à l'image de la situation de Shanghai à l'époque, quelques jours avant l'attaque de Pearl Harbor : fort embrouillée. Lou Ye, qu'on n'attendait pas nécessairement dans un tel registre, s'amuse avec les faux-semblants, entre le théâtre et la réalité, puisque si la cité est occupée par les Japonais, il reste encore deux enclaves, britannique et française, plus ou moins libres. La dernière partie du film, occupée principalement par des fusillades, est beaucoup moins mystérieuse mais ne rattrape pas complètement le sentiment d'avoir raté quelques épisodes dans cette œuvre chiadée qui sacrifie la clarté pour le style, avec son noir et blanc impeccable. C'est bien entendu un vrai plaisir que de retrouver Gong Li, au milieu de cet imbroglio, au côté notamment de Pascal Greggory qui représente en Asie une sorte d'élégance et décontraction "à la française."