Délimité par des séquences vidéo réelles, Judas and the Black Messiah s’affirme tel un document historique soigné et bien interprété qui retranscrit avec justesse l’atmosphère de la Black Panther Party. L’entrelacs de deux points de vue d’abord opposés et qui finissent par converger vers un même combat s’avère pertinent, quoique le réalisateur leur refuse un souffle dramatique voire romanesque que laissaient présager certains partis pris esthétiques, notamment une photographie très travaillée et une iconisation de Fred Hampton et de son entourage. Le film intéresse mais ne passionne pas, il représente et incarne sans que cette incarnation ne se subordonne à une vision artistique véritable et claire. Il est écartelé entre une trajectoire parabolique, explicitée par le titre et symbolisée à l’écran par la façon qu’a Shaka King de regarder ses protagonistes – Bill devient à terme un « frère » pour Fred, qu’il considère comme un membre à part entière de sa famille et convié, pour cela, au dernier repas d’un Christ noir –, et une posture documentaire qu’appuient les images d’archives et les panneaux de texte à rallonge. Manque ici une audace de ton et de forme, qu’un cinéaste comme Ridley Scott aurait certainement su donner à un récit doté de ses thématiques principales – la figure de Judas apparaissait déjà dans American Gangster (2007), traître du héros populaire et héraut sur fond de black power interprété par Denzel Washington. Reste un long métrage solide et interprété par d’excellents acteurs, à commencer par Daniel Kaluuya.
Bon film qui nous tient en haleine et est bien filmé. Les prestations des 2 acteurs principaux sont de haute qualité. Entre le thriller et le bioptic, l'équilibre est mince mais est au rendez-vous.
c'est plutôt un bon film il y a du fond, un bon scénario et les acteurs sont convainquant. Je l'ai découvert grâce à la cérémonie des oscars. Le contexte est plutôt bien représenté aussi. Et malgré le contexte de l'époque avec le racisme encore plus présent qu'il n'est maintenant on est encore choqué par la violence des paroles des suprémacistes blanc. Ce film est a faire regardé par les générations actuels il est plus qu'instructif. Et merci à Canal + de le diffuser aussi.
Grand film que ce "Judas and the black messiah" retraçant le destin tragique de Fred Hampton (Daniel Kaluuya) président emblématique du mouvement Black Panther à Chicago. Malgré la durée (2h06), le film est passionnant, montrant l'émergence de ces "camarades" qui vont s'unir et faire trembler tous les Etats-Unis, à commencer par JH Hoover campé brièvement par Charlie Sheen. La position de O'Neal le traître (Lakeith Stanfield) est très intéressante à analyser. Celui-ci est tantôt admiratif devant son chef, tantôt rattrapé par sa soif d'argent en servant d'indic spoiler: (il se suicidera ). Une oeuvre puissante qui résonne encore dans l'Amérique d'aujourd'hui.
Depuis quelques années, les films évoquant la cause des afro-américains opprimés durant les années 1960, en s’inspirant de faits historiques et de personnages réels, sont de plus en plus en nombreux. A mi-chemin entre « Detroit » pour le caractère violent des actes policiers et « BlacKkKlansman » pour l’aspect infiltration d’un mouvement politique, ce long-métrage de Shaka King, sorti en 2021, peine tout de même à trouver sa voie. La faute à une mise en scène stéréotypée et un scénario trop prévisible. Les acteurs principaux (Daniel Kaluuya et Lakeith Stanfield) offrent une partition classique mais sans grand élan. Bref, malgré le caractère dramatique et abominable du dénouement, on reste sur sa faim.
Cette réalisation est un biopic oblique, indirect car perçu par le regard de l'infiltré, du Judas. William O'Neal s'est glissé dans les rangs des Black Panthers, a instillé dans les veines du parti le poison du doute, de la mort. Grâce à lui et au récit de sa trahison, Shaka King revient sur la vie de Fred Hampton, leader des félins bondissants de l'Illinois. Entre thriller et biographie, poésie et discours enflammés, pacifisme et violence, Judas and the Black Messiah joue avec les genres et éclaire une part sombre de l'histoire américaine, sans se départir malgré tout d'un certain manichéisme (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/29/judas-and-the-black-messiah-shaka-king/)
On est même éberlué quand on voit Fred Hampton tendre la main à des blancs sudistes parés du drapeau confédéré mais qui s'avère pourtant si génialement véridique ! On apprécie le rapport entre O'Neal et son agent de liaison, l'un croyant sans doute avoir un lien privilégié tandis que l'autre reste pourtant toujours distant. Cette relation, mise en perspective avec les images d'archives posent de nombreuses questions sans qu'on ait les réponses (que pense vraiment O'Neal ?!). Par contre, on peut trouver que l'ensemble demeure un peu académique dans le sens où le film manque un peu de panache et/ou de poils à gratter. Shaka King n'est ni Oliver Stone ni Spike Lee. Néanmoins, l'histoire est passionnante pour un film puissant à voir et à conseiller, à voir en parallèle de "Les 7 de Chicago", les deux histoires étant reliées. Site : Selenie
Par une fidèle retranscription de l'atmosphère de cette époque troublée de l'Histoire américaine, "JUDAS AND THE BLACK MESSIAH" assure au spectateur une tension émotionnelle assez troublante. Mais ce film en dit trop ou pas assez : qu'en retenir ? Le parti pris, évident et assumé, est bien trop marqué pour donner un ton juste et nécessaire à cette épisode douleureux. Non, cet affrontement entre communautés aurait mérité un traitement plus attentionné.
Un très bon film qui montre les violences subit par les communautés opprimée à la fois physiquement mais aussi moralement comme on le voit rarement. Il a de plus le mérite d’être encré dans son époque même si l'histoire se passe a la fin des années 60, d’ailleurs en plus de cela on est plongé dans cette époque après la mort de MLK et Malcom X ou ces communautés cherche vraiment à continuer le combat en trouvant ce nom qui les fera rentrer dans l'histoire. De plus on nous raconte une histoire qu'on nous a peu raconté à savoir celle du Black Panther Party et de Bill O'Neil, l'acteur retranscrit vraiment ce que ressent le personnage en évoluant dans ce monde où il doit se faire une place malgré ses intentions, la pression qu'il subit est bien montré, meme si on voit ce qu'il fait on le comprend sans forcement l'accepter. Le président du Party est très bon dans son role de leader, on comprend son combat et on veut le suivre, l'idée de le voir être le visage de la lutte est convaincante, Daniel Kaluuya retranscrit parfaitement le charisme et le talent d'orateur de Fred Hampton lors des discours, qui sont vraiment convainquant et puissant. Il est rare de voir dans ce genre de film des luttes plus physique que idéologique mais le film arrive à nous les faire accepter en les rendant légitime. Et puis les passages d'archives du film sont interessante et utile car elles rajoutent un plus a l'histoire et permette de vraiment mettre en avant la psychologie de Bill.
Focus sur l'ascension de Fred Hampton, militant politique afro-américain, membre du Black Panther Party dans l'Illinois.
C'est Shaka King qui adapte la vie de Fred Hampton, un leader du Black Panther Party mort en 1969. Il a écrit le scénario avec Will Berson, Keith Lucas et Kenneth Lucas. Le film a remporté deux Oscars : Meilleur acteur dans un second rôle et Meilleure chanson.
Malheureusement pas de sortie au cinéma pour ce drame poignant mais direction My Canal à cause de vous savez quoi... Dommage car ce film remarqué aux Oscars, aurait pu relancer les cinémas à leur réouverture.
Rentrons désormais dans le dur du sujet. Comme vous l'avez compris, j'ai adoré ce biopic. Je ne connaissais pas beaucoup cette figure de la lutte des droits Afro-Américain, mais je dois dire que ce film lui rend un bel hommage.
Tout commence dès l'introduction avec le classique, mais très efficace, passage d'archives afin de nous plonger dedans. Le ton est donné. L'immersion se fait immédiatement.
Par la suite, on va donc suivre le parcours de Fred Hampton, ses combats, mais aussi comment William O’Neal l'a vendu au FBI.
Oui, ce film va avoir un fil rouge la lutte pour le droit des peuples face à l'ogre capitaliste. C'est puissant et bons nombres de discours vont faire réfléchir sur la condition prolétaire, en dépassant le cadre ethnique. Certes, les Black Panther se battaient en priorité pour les Afro-Américains, mais Fred Hampton visait plus loin avec une réunion de tous les citoyens opprimés. Même si vous n'êtes pas enclin à ce genre de film, celui-ci peut vous faire changer d'avis sur la question. D'autant plus que ce n'est pas de la fiction. La portée n'est que plus puissante.
Ce drame ne va cependant pas être uniquement une histoire de luttes des classes. On va avoir une seconde trame.
Il y aura une bonne partie de l'intrigue qui sera consacrée à la trahison de William O’Neal envers le BPP. Comment il a réussi à rentrer dans le système et la façon dont il a rapporté les informations au FBI. J'aime qu'au-delà des grandes idées politiques, nous ayons aussi une histoire humaine. Cela rajoute une dose émotionnelle différente que celle de la révolte envers le système. La palette est donc complète.
Surtout que le travail sur les personnages est complet. Fred Hampton va montrer toute sa rage et ce qui le pousse à vouloir se sacrifier pour le peuple. Quant à William O'Neal, on va s'apercevoir de son tiraillement. Ce n'est pas juste un "Juda", il a une conscience et sa propre vision de la situation.
C'est là que vont se démarquer Daniel Kaluuya et Lakeith Stanfield. La prestation des deux acteurs est tout simplement fantastique. Aucun doute qu'ils étaient faits pour ce rôle. L'acteur Britannique Daniel Kaluuya aura même gagné un Golden Globes, un BAFTA Awards et un Oscars pour cela. Je suis aussi content pour Lakeith Stanfield qui peut continuer à se révéler.
Le casting secondaire n'en est pas moins impressionnant avec notamment Jesse Plemons en agent du FBI et Ashton Sanders en militant du BPP.
Je retiendrai donc toute l'énergie ressortant de ce Biopic et ces quelques scènes puissantes, faisant passer en un clin d'œil ces 2 heures.
Didactique sur les Black Panthers. 2 fils rouges nous guident : l'interview TV du Judas en 1989, et les entretiens réguliers avec le gars du FBI. Fred le leader est joué à la perfection par un acteur au charisme évident. Les discours harangueurs portent le film. La fin du biopic se termine trop classiquement par les images d'archives...