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traversay1
3 645 abonnés
4 878 critiques
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3,5
Publiée le 19 octobre 2021
Le conflit israélo-palestinien, parce qu'il est aussi bien tragique qu'absurde ou inextricable, peut être montré de bien des manières, ce que le cinéma de la région ne cesse de faire, avec souvent bien du talent et de l'originalité. C'est le cas pour Il y eut un matin où Eran Kolirin retrouve un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis La visite de la fanfare. Dans la description d'un village palestinien soudainement isolé par un barrage de l'armée israélienne, le film s'intéresse avec une gravité mélangée d'ironie à un territoire préoccupé : par les coupures de courant, l'absence de réseau téléphonique, la pénurie de vivres, etc. C'est un moment charnière qui révèle aussi des crise latentes : de couple ou de famille ou encore entre des populations arabes aux intérêts divergents : profiteurs, modérés ou même illégaux. Ce petit monde en autarcie, Kolirin le scrute avec une certaine tendresse mais n'épargne pas les mauvais comportements. Mais, au-delà de ce village, c'est tout un système d'exploitation et d'ostracisme que pointe le film. Ce n'est pas nouveau, peut-être, le cinéma palestinien ne se privant pas de la rappeler mais Et il y eut un matin est un film sous bannière israélienne et par là même, sacrément courageux. Présenté au festival du film de Haifa en septembre 2021, il représente officiellement Israël aux Oscars 2022. On ne peut qu'applaudir.
"Même si Et il y eut un matin" n’atteint pas tout à fait le niveau d’excellence de "La visite de la fanfare" du même réalisateur, on est quand même en face d’un des films les plus marquants de ce début d’année. Au point qu’on est désagréablement surpris que ce film ait dû se contenter de la sélection Un Certain Regard lors du dernier Festival de Cannes alors qu’il avait largement sa place dans la compétition officielle.
c'est un nouveau regard sur le conflit israélo-palestinien...Ici des arabes israéliens sont coincés dans un village par l'armée israélienne. Le film s'intéresse particulièrement à l'un d'eux, Sami....Sa femme le questionne sur son couple, ses amis sur ses intentions politiques....C'est un film dont j'ai apprécié la lumière et l'humour feutré, ainsi que l'émotion désabusée des héros....On suit Sami, dans le village essayant de soudoyer les soldats israéliens, ou de soutenir un de ses amis aux relations amoureuses complexes....Le film est sobre et subtil, la fin un peu longue, mais cela reste du bon cinéma, et un autre regard sur Israël .....Je conseille sans insister....
Ce joli film israélien présente beaucoup de qualités et constitue une très jolie découverte.
L'idée de départ est très maline : un arabe qui habite Jérusalem et qui méprise son milieu d'origine reste bloqué dans son village natal où il est venu assister à un mariage, suite à un blocus inexpliqué mis en place par l'armée israélienne.
S'en suit une suite de mésaventures tour à tour comiques, émouvantes, tendres, et dramatiques. Notre personnage principal n'a plus accès à internet et va devoir communiquer avec sa famille, ses amis du passé et sa femme !
Le film est très composé (le scénario est remarquable) et riche en thématiques (la situation politique, les factions palestiniennes, les sans-papiers, le courage, la déliquescence d'un couple).
La mise en scène de Kolirin est intelligente et inspirée, à l'image de ses coeurs palestiniens qui chantent lorsque la ville est privée d'électricité. Et il y eut un matin est à la fois un beau film politique et une chronique délicate de nos lâchetés quotidienne : le film est à découvrir.
J'ai bien aimé ce film qui traite de choses graves avec légèreté... On voit la vie « impossible » imposée aux palestiniens qui résident ou travaillent en Israël. Tout déplacement peut devenir tout à fait aléatoire…..Du coup pour respecter ses engagements professionnels ou vie privée, rien n’est sûr…..au point de perdre son boulot…..
Et pourtant, il ya toujours plus « persécuté » que soi…..
Un peu comme dans les films d’Elie Suleiman; on ne sait plus trop, s’il faut en rire ou pleurer !
Bien au-delà du couple de Sami et Mira, le film compte un grand nombre de personnages importants, tous très "abîmés" par l'histoire politique israélo-palestinienne. La crise qui déclenche l'histoire révèle la piètre image que chacun a de lui-même dans son for intérieur. Ceci épargne peut-être un peu les femmes, mais concerne toutes les générations... Le film montre aussi de façon précise et efficace la politique israélienne qui vise à diviser les palestiniens en créant des statuts différents, au-delà de l'effet du zonage géographique... Une politique d’antiapartheid avec un grand nombre de cases distinctes. Eran Kolirin ne nous raconte pas une seule histoire, mais celle d'au moins une dizaine de personnages que l'on croise et dont on mesure les fêlures...
Peu connue, souvent caricaturée, la situation des arabes israéliens (certains de ces citoyens de l'état hébreux préfèrent se définir comme palestiniens) n'est pas si souvent montrée au cinéma.
J'ai donc découvert avec un vif intérêt ce film alternant avec bonheur séquences burlesques et d'autres plus grinçantes et amères. Le propos, jamais caricatural, montre bien le poids d'ennui et de souffrance pesant sur une petite communauté enfermée dans son propre village par l'armée, mais aussi les tensions, les lâchetés ordinaires. Et quelle belle galerie de personnages, depuis un jeune homme, sans doute le pire soldat de toute l'armée israélienne, jusqu'à un petit garçon au caractère bien trempé, en passant par un chauffeur de taxi inconsolables, et la brochette de notables veules tout prêt à sacrifier leurs 'frères" moins bien loti qu'eux!
Alors que les colombes du mariage refusent obstinément de quitter leur cage, les habitants n'ont eux pas d'autres choix que de rester dans leur petit village qui a été encerclé par l'armée israélienne. Pour Sami, qui déplore la durée des mariages arabes, c'est une très mauvaise surprise. Alors qu'il attendait impatiemment de retourner à Jérusalem, le voilà bloqué avec sa famille qu'il ne supporte pas, avec sa femme qu'il ne regarde plus et avec son passé qu'il pensait avoir laissé derrière lui... "Vayehi Boker" est donc un huis clos à ciel ouvert, un drame tragi-comique avec des personnages coincés dans une relation, dans un mensonge ou dans un engagement. Pour Sami, c'est tout à la fois. Ce dernier n'est pas le type le plus expressif ou aimable, mais les différentes relations que ce soit avec sa femme, sa mère ou son ami Abed ont toutes quelque chose d'intéressant par rapport à l'érosion d'une relation ou la perception de la réussite. Une histoire également pleine de symboles pour un film finalement agréable à suivre.
Sami est un Palestinien qui a tourné le dos à ses origines pour s'intégrer à la société israélienne. Le temps du mariage de son frère cadet, il a accepté de revenir dans son village natal, avec sa femme et son fils. Il s'y retrouve enfermé par le blocus des forces israéliennes.
Assigner à "Et il y eut un matin" une nationalité n'est pas chose aisée. C'est l’œuvre d'un réalisateur israélien, Eran Kolirin, dont le premier film, "Le Voyage de la fanfare", racontait avec une ironie tendre l'errance d'une fanfare égyptienne dans le désert du Néguev. C'est l'adaptation d'un roman écrit en hébreu par un auteur palestinien, Sayed Kashua. C'est un film qu'Israël a retenu pour la représenter aux Oscars au titre du meilleur film en langue étrangère mais dont la sélection à Cannes dans la section Un certain regard en juillet 2021 comme film israélien a été boycottée par la distribution palestinienne.
On réconciliera tout le monde (ou personne !) en disant que ce film israélo-palestinien raconte avec beaucoup d'intelligence la vie suspendue dans une enclave arabe. Le blocus qu'y impose l'armée israélienne pour un motif mystérieux qui s'éclairera brutalement avec la dernière image du film, s'il éloigne Sami de son travail à Jérusalem et de sa maîtresse, lui donne l'occasion salvatrice de reconsidérer l'échelle de ses valeurs. Toutes choses égales par ailleurs, on pourrait dire la même chose du confinement que nous avons tous subi en 2020.
Une panoplie de personnages secondaires l'entoure dans son petit village : un beau-frère collabo convaincu que le blocus serait levé si tous les travailleurs illégaux étaient raflés, un frère immature qui n'a pas le courage d'honorer son épouse, un ami d'enfance conducteur de taxi qui rêve de reconquérir l'amour de la femme qui vient de le quitter, un caïd qui profite du blocus pour faire régner sa loi....
L'ensemble est attachant. Il rappelle le cinéma d'Elia Suleiman et son humour volontiers absurde. Son faux rythme un peu atone le dessert même s'il peint admirablement la fatigue sinon la désespérance d'un peuple palestinien privé d'espérance.
Loin d'être aussi original que " la fanfare", on a là un scénario bancal entre l'histoire en marche et les conflits personnels. Le personnage principal est falot, hésitant sans cesse, mentant, il l'avoue au mitant du film. La fin, symbolique et hélas proche de la réalité palestinienne, ne sauve pas l'ensemble.
Adapté du roman éponyme de Sayed Kashua, ce film traite avec gravité mais aussi humour du conflit israélo-palestinien. Après un mariage en territoire arabe, Sami et sa famille se voient dans l'obligation de rester sur place, la faute à un barrage de l'Armée à la frontière. Oeuvre remplie de réflexions sur la famille, les racines et la folie des hommes, Eran Kolirin n'oublie pas de glisser des idées contradictoires pour renforcer l'ambiance de chaos régnant dans la population. Constat amer de la situation au Proche-Orient, ce film m'a fait découvrir un cinéaste engagé et je vais me ruer sur sa précédente oeuvre : "La visite de la fanfare".
On suit pas à pas le cheminement de la résistance passive ou non ... On suit les incertitudes, les doutes, les hésitations. Un huit clos au grand air d'où l'importance du premier plan séquence. Ce point de vue des colombes en cage-prison est d'une métaphore saisissante. Ce refus de s'envoler, préférer rester ensemble, cloîtrer, jusqu'au jour où même l'oiseau refuse de voler, quitte à en mourir . Tout est dit . Importance des musiques, mouvements dansés, moyens de communiquer dans ce monde d'apparence, de silence, d'instropection . Même les sourires sont tristes. A resituer dans un contexte politique collectif autant qu'individuel et le film prend toute sa valeur. La qualité du casting dans son ensemble, et surtout la judicieuse idée du vrai /faux couple Mira (Juna Suleiman) et Sami ( Alex Bakri) permet de donner une réelle épaisseur aux personnages, une crédibilité et une densité . Ce sont tous ces choix qui m'ont permis d'adhérer plus pleinement au film malgré des longueurs.
Sami qui vit a Jereusalem se retrouve bloqué dans son village d’enfance en Palestine où il s’était rendu pour un mariage. Il va tenter de mobiliser le reste du village pour résister et se libérer de ce piège. Un beau film qui raconte la guerre sous un angle original.
Il s’agit là d’un nouveau film ayant pour cadre le conflit israélo-palestinien autant absurde qu’inextricable. Dans ce film, le réalisateur nous raconte l’histoire d’un couple d’origine palestinienne travaillant et vivant en Israel qui reviennent en Palestine à l’occasion d’un mariage familial dont ils ne peuvent plus repartir suite à la fermeture des routes par l’armée israélienne. Cette situation de crise provoque des remises en cause à la fois politiques et personnelles qui vont évoluer durant cette période. C’est assez bien rendu au niveau de la réalisation mais le film manque un peu d’ampleur.
Un beau moment de cinéma avec cette histoire au coeur du conflit israélo-palestinien mais aussi tellement universelle sur notre inertie personnelle et collective, la difficulté à faire face à l'ordre des choses imposé, à se mobiliser et se réunir..