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    Serre Moi Fort
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    107 critiques spectateurs

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    FaRem
    FaRem

    8 806 abonnés 9 643 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 juillet 2022
    Un matin, Clarisse s'en va en laissant ses enfants derrière elle. Qu'est-ce qui a pu pousser cette mère de famille à prendre cette décision ? Un drame, un besoin de se ressourcer ou tout autre chose ? Avec son nouveau film, Mathieu Amalric nous prend par surprise avec un récit alambiqué qui nous montre que tout est une question de perspective avec des fragments de vie éparpillés dans un récit volontairement confus au niveau de la temporalité. C'est intéressant, mais le mystère ne dure pas longtemps. Une fois l'histoire éclaircie, le réalisateur aurait dû simplifier et épurer son histoire surtout que ce style-là n'amplifie absolument pas les émotions ressenties. Oui, c'est ce qui le rend original, pour le temps que ça dure du moins, mais ça ne le rend pas meilleur. J'ai trouvé également les personnages peu attachants. Le plus intéressant est finalement ces « dialogues » avec la voix off et ce parallèle qui est fait entre deux scènes. Tout n'est pas à jeter, mais c'est un drame finalement assez froid et peu émouvant. J'ai toujours préféré Mathieu Amalric devant la caméra et ce film ne me fera pas changer d'avis.
    traversay1
    traversay1

    3 652 abonnés 4 879 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 septembre 2021
    Ne rien savoir (ou presque) d'un film avant sa projection n'est en rien un handicap, voire même une aubaine. Dans le cas de Serre-moi fort, cela se discute car impossible de ne pas patauger pendant un très long moment en se demandant ce qui peut bien relier des scènes qui appartiennent au présent, au passé, au futur, voire surtout au conditionnel. Une fois compris la vérité, le film n'en devient pas limpide pour autant, semblant avoir été conçu comme un puzzle existentiel, de la vie, de la mort et d'autres mondes flottant entre les deux. En gros, Serre-moi fort est le genre de film très cérébral qui est largement plus intelligent que la majorité des spectateurs sans qu'il y ait la moindre trace ludique puisque la tristesse et le deuil y sont dominants. Si le film était linéaire et compréhensible immédiatement, il aurait bien entendu perdu de son originalité et surtout de son opacité mais il aurait véritablement permis de s'intéresser de plus près à cette femme qui fuit et à éprouver ses sentiments sans le filtre imposé par la construction sophistiquée du scénario. Car l'émotion, en définitive, qui est à l'évidence recherchée dans ce mélodrame, comment pourrait-elle venir nous submerger dans ce malström de scènes juxtaposées dans un désordre si savamment organisé ? Tant pis pour Vicky Krieps dont le talent est irréfutable mais condamnée ici à errer dans une sorte de train fantôme.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 097 abonnés 3 970 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2022
    Serre-moi fort est un film très particulier parce que je me suis quand même fait chier pendant une bonne partie du film. Alors ça ne veut rien dire de la qualité du film, mais quasiment tout le film c'est une suite d'événements contradictoires, n'ayant pas nécessairement de sens et qui pourtant semblent avoir des liens entre eux. Comme si l'héroïne en quittant sa famille dans la scène d'ouverture imaginait tous les futurs possibles, mais semblait aussi regretter d'être partie. Et forcément, à ce moment on se demande juste pourquoi elle ne retourne pas simplement chez elle.

    C'est vraiment confus, on ne comprend pas grand chose à ce que l'on regarde et je dois avouer qu'après quelque chose comme cinquante minutes à ne rien piger de ce que je vois, de ne rien comprendre à quoi ça correspond, le film me saoulait. Et en fait la fin, qui elle est explicite et qui explique beaucoup de choses qui étaient incompréhensibles avant (cette histoire de journal intime que la mère absente semblait dicter à sa fille par exemple) est vraiment très belle.

    En fait je pense que j'apprécierais plus le film en le revoyant, parce que j'aurais moins l'impression de voir un truc décousu et vide de sens où je suis forcé de suivre les élucubrations d'une femme qui fout le camp sans savoir ce qui est réel ou non.

    C'est pour ça que je me demande si le film n'aurait pas été meilleur en commençant à être plus explicite et à faire comprendre au spectateur plus tôt ce qui se passe réellement. Disons que ça donnerait une autre saveur aux scènes qui défilaient et qui n'avaient pour moi à l'époque aucun intérêt.

    Reste que malgré tout, on a quelques scènes qui fonctionnent vraiment bien, même si on arrive pas à savoir à quoi elles correspondent réellement : je pense notamment à la scène dans la boîte de nuit où le couple semble se rencontrer pour la première fois.

    Je suis donc assez partagé, parce que sur le final j'ai profondément été ému et c'est ce qu'on recherche, mais en même temps, cette émotion arrive après plus d'une heure d'incompréhension où mon intérêt pour le film allait déclinant.
    En tous cas c'est un film singulier et déroutant et on en voit trop peu.
    ffred
    ffred

    1 730 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 30 janvier 2022
    Après les excellents Tournée, La chambre bleue et Barbara, nouveau film de Mathieu Almaric réalisateur. L’histoire est complètement éclatée, aucune scène n’a de rapport avec la précédente et la suivante. On ne sait pas si on est dans le présent, le passé, le futur, si le personnage rêve ou fantasme. Quand enfin on comprend à peu près ce qu’il s’est passé et le propos du film, c’est trop tard on est complètement largué et on a décroché depuis longtemps. Les protagonistes ne sont pas du tout attachants, on reste constamment à distance. Vicky Krieps est nommée meilleure actrice aux prochains César, je ne vois pas trop là. Un film trop hermétique, prétentieux et sans aucune émotion malgré le thème. J’ai détesté.
    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 154 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 10 septembre 2021
    Si quelqu'une ou quelqu'un vous affirme avoir absolument tout compris dans le film de Mathieu Amalric, regardez la ou regardez le avec respect : c'est une ou un génie. Rectification : c'est plus probablement une ou un mytho qui cherche à se faire mousser ! Vous voulez un semblant de preuve : dans 2 critiques positives du film, on rapporte que, à son début, la protagoniste quitte sa maison située dans un environnement de montagnes. Sauf que la dite maison se trouve dans les Charentes Maritimes. Une région très montagneuse, tout le monde le sait. Il y a bien des scènes qui se déroulent en pleine montagne, mais c'est ailleurs dans le film. Si, par ailleurs, une personne prétend avoir pris du plaisir à la vision de ce film, l'ayant ou non compris, pas de doute, c'est une masochiste : ce film est non seulement incompréhensible pour le commun des mortels, il est aussi prétentieux, irritant, désagréable et d'un ennui ... mortel. Ce film est l'adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre qui, parait-il, n'a jamais été jouée, probablement parce qu'elle était injouable. En fait, le meilleur moment du film, le seul bon moment, d'ailleurs, c'est quand on entend la chanson "Cherry" de JJ Cale accompagnant le générique de fin. Plutôt que d'aller voir "Serre moi fort", écoutez la chanson, c'est sur l'album "Troubadour" !
    Yves G.
    Yves G.

    1 500 abonnés 3 518 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 septembre 2021
    "Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va." Un beau matin d'hiver, Clarisse (Vicky Krieps) prend sa voiture et quitte sa maison, son mari (Arieh Worthalter) et ses deux enfants, Louise et Paul, pour dit-elle "rouler vers la mer". Mais bien vite la narration se brouille et les questions surgissent, entretenues par les paroles de Clarisse, "Ce n'est pas moi qui suis partie, j'invente" : qui quitte qui ? qui rêve qui ? qui pleure qui ?

    On l'aura compris : "Serre moi fort" est un film sur la séparation et sur la perte. On n'en dira pas plus pour ne pas révéler le ressort sur lequel tout le film repose, même si le réalisateur lui-même n'en fait pas mystère et le dévoile dans ses interviews. Une accumulation d'indices minuscules le laisse augurer jusqu'à ce qu'il s'éclaire, au milieu du film environ, sans pour autant être expressément nommé.

    Tout l'art de "Serre moi fort" est dans ce lent dévoilement. Si un film doit recevoir le César du meilleur montage, une récompense souvent décernée sans qu'on en comprenne vraiment les motifs (qu'y avait-il de si original dans le montage des "Misérables", de "Jusqu'à la garde" ou de "120 bpm" pour que ces oeuvres là soient récompensées ?), c'est bien celui-là, qui entrelace avec un art achevé flashbacks et flashforwards, souvenirs et projections.

    Il est aussi dans le talent des interprètes, au premier chef de sa tête d'affiche, l'étonnante Vicky Krieps qui mène depuis sa révélation dans "Phantom Thread" une carrière étonnante. On l'a vue récemment dans "Bergman Island", dans "Old". Elle y était déjà remarquable. On la verra bientôt dans "The Survivor", un film hollywoodien du vétéran Barry Levinson. 2021 aura décidément été son année.

    Il y a un autre acteur à part entière dans "Serre moi fort" : la musique omniprésente que joue au piano la petite Louise, à laquelle Clarisse imagine un brillant avenir de soliste. On aurait aimé qu'il s'agisse d'une fugue de Bach pour filer la métaphore. Il s'agit surtout de pièces de Rameau, mais aussi de Beethoven ou de Debussy. Elle n'en pare pas moins ce film d'une élégance à couper le souffle.

    Seule réserve très subjective, qui pourrait être de taille et qui explique d'ailleurs les réserves de nombreux spectateurs. Le sujet du film aurait pu, aurait dû m'émouvoir jusqu'au tréfonds. Car il est de ceux qui me font sangloter. Pourtant, j'y suis resté extérieur. Je n'ai pas été touché. 
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 septembre 2021
    Comme souvent chez Amalric, on ne comprend d'abord rien à ce qu'on voit.

    Si on ne connait pas le synopsis du film, ce qui était mon cas, il faut attendre une petite heure pour commencer à saisir de quoi il est question. Amalric malaxe dans son creuset poétique sons, images, temporalités, vivants et morts, souvenirs et rêves. C'est le plus souvent exaspérant, et parfois beau.

    De cette sophistication inutile, on ne retient au final pas grand-chose, si ce n'est quelques éclairs lancés à travers le jeu de Vicky Krieps, malheureusement un peu bridée dans un rôle dans lequel elle ne peut pas faire grand-chose d'autre que la "veuve éplorée qui rêvasse en triant les photos". Quand les acteurs peuvent se lâcher un peu (la scène de la boîte de nuit et quelques autres), Serre-moi fort prend une toute autre dimension, moins doloriste et plus sensible. Ces moments sont malheureusement trop rares.

    Beau, mais froid.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 389 abonnés 4 224 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 juin 2022
    Ce long-métrage de Mathieu Amalric suit la comédienne Vicky Krieps dans le rôle d’une épouse et d’une mère qui semble fuir sa famille. Burn out ? On semble le croire et on semble penser que les regrets viennent hanter son esprit. Et pourtant, ce que l’on semble penser n’est qu’hypothèses. Le montage déconstruit la chronologie de l’intrigue pour un film à puzzle dont seule la fin nous fait comprendre les véritables maux. Si l’idée est touchante, le rythme léthargique frôle avec une mise en scène fastidieuse.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    637 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 septembre 2021
    Faisant partie du dernier cru du festival de Cannes, cette nouvelle réalisation signée Mathieu Amalric s'agence autour d'un personnage de femme en fuite. Cette adaptation de pièce de théâtre s'articule dans une temporalité volontairement confuse où l'absence de l'un devient une présence fantomatique pour l'autre. Est-ce réel ? Ou bien le fruit de l'imaginaire des personnages ? Se sont-ils séparés ? Pourquoi ne partagent-ils que si peu de scènes ensemble ? Tant de questions se posent face à ce ballet tourbillonnants de scènes disparates, tantôt joyeuses, tantôt exposant une solitude douloureuse. Personnellement, j'ai trouvé ce montage fragmentaire très particulier et rebutant car j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire et à percuter les émotions des personnages. Beaucoup de situations s'enchainent sans logique et les comportements du mari et de la femme paraissent souvent incongrus et bizarres. J'ai l'impression, du coup, d'être passé à côté de l'essence même du film et de la puissance de jeu de Vicky Krieps... Le procédé narratif de ce puzzle mental m'a très vite lassé et prend beaucoup trop de place face à la force poétique du récit. Là, "Serre moi fort" est un exercice de style très formel qui m'a beaucoup interrogé sur l'oeuvre théâtrale d'origine et sur l'accessibilité de ce parti-prix. Je reconnais qu'il s'agit sans doute d'une question de sensibilité car j'ai vu de nombreuses belles critiques à propos de ce film. Mais pour moi, c'est nébuleux, redondant et au bout d'un moment, agaçant, car on flaire plutôt facilement où la tonalité mélodramatique veut en venir... D'ailleurs, la scène clef du film se porte garant pour rétablir une logique à toutes ces bribes sans queue ni tête. Mais bien qu'elle soit cruciale, elle n'a véhiculé que peu d'émotions. Et c'est dommage car cette fresque intime, au bord du précipice, me parle beaucoup du point de vue de ses thématiques universelles...
    ferdinand75
    ferdinand75

    565 abonnés 3 898 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 juin 2024
    Un film un peu compliqué ; beaucoup de flash back , de récits emmêlés , mais avec un fil conducteur ténu. Une jeune femme décide de tout quitter, soudainement, mari et enfants, sans prévenir. On ne sait plus, ou pas encore, les raisons de cette rupture avancée. La voilà « on the road » , voulant aller au bord de la mer ,avec beaucoup de galère , de cuites ,et de solitude. On comprend par les flash backs, qu’il y a eu des crises et des drames dans sa vie . Difficile parfois de reconstituer le puzzle. On s’y perd. En revanche une excellente prestation de l’actrice principale Vicky Kreips, touchante et très investie. Le film est imprégné d’une vraie poésie originale, comme toujours chez Almaric
    Audrey L
    Audrey L

    649 abonnés 2 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 septembre 2021
    Avancer, sans oublier. Avant-première cannoise, on trouvait qu'on était étonnamment bien placé dans la salle Debussy (soit la salle où, si on vous attribue une place médiocre, vous pouvez sortir les jumelles), et pour cause : on s'est retrouvé avec Vicky Krieps et Mathieu Amalric juste devant. On a donc pu profiter des quinze minutes d'ovation finales pendant lesquelles le réalisateur faisait le pitre en se voyant en direct sur le grand écran (avec votre serviteur qui tente de se cacher sous le siège derrière). Sacré Amalric, qui sait être farfelu comme très sérieux et poignant, comme le prouve son Serre moi fort, une plongée vibrante dans l'enfer du deuil impossible, de la reconstruction après une lourde perte, de la difficulté de se sentir capable d'avancer malgré tout. Du fait de son montage complexe (pour ne pas dire carrément en bazar), qui mêle les flashbacks au présent, les rêves à la réalité, on n'est pas bien certain d'avoir tout saisi, ou d'avoir interprété les scènes comme il se devait, mais la force des émotions ne nous a pas échappé. Vicky Krieps est convaincante en mère terrassée par le deuil, et porte le film à elle seule, on sait pourquoi Amalric dit qu'il a écrit le rôle uniquement pour elle, tant elle semble une évidence ici. Le titre est tiré d'une chanson d'Etienne Daho (La Nage Indienne), flirte souvent avec la sensibilité de ses paroles, et dont le réalisateur excuse une orthographe qui nous étonnait jusque-là (où est le tiret de l'impératif entre "Serre" et "moi" ? L'oubli est volontaire : il représente l'impossible rapprochement des êtres, les liens brisés qui ne se refont jamais... Bernard Pivot n'aura plus rien à redire, à présent). On ressort de Serre moi fort avec le cerveau en ébullition d'avoir cogité pour suivre toutes scènes qui semblent se suivre de façon décousues (on pense le revoir, pour être sûr d'avoir tout compris), mais aussi avec le cœur bien certain d'avoir capté toute la puissance des sentiments qu'Amalric et Krieps, ensemble, sont capables de transmettre de chaque côté de la caméra.
    Michel C.
    Michel C.

    278 abonnés 1 476 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 septembre 2021
    Un drame, oui c'est bien ça !! Façon puzzle - et dans un beau désordre... Mathieu Amalric s'est sans doute employé à concocter le fruit de sa cogitation que l'on sait féconde. C'est du cinéma "hors piste" ou transgenre.... qui risque d'en décevoir plus d'un, à commencer par moi. Une des seules bonne note, réside dans la musique, ces morceaux de piano très présents et intenses ! Pour le reste, un cocktail de tristesse et d'ennui, qui ne vous laissera pas un souvenir impérissable, sauf si les reconstitutions compliquées sont votre '"truc" ....!!**
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 janvier 2022
    Nous le sentions de plus en plus inspiré dans la manière d’aborder son cadre, mais surtout sa narration. Mathieu Amalric l’a dernièrement prouvé à travers la remarquable autrice-compositrice « Barbara ». Le comédien de métier ne s’efface pas pour autant derrière la caméra et on ressent un désir de lier toutes les expériences bénéfiques qui l’ont porté jusqu’ici, à l’image de ses rôles instables. Il faut le voir pour en témoigner. La justesse poétique qu’il met en scène transpire de douceur, autant qu’il transpire d’ivresse. Il ne s’arrêtera donc pas à de simples archétypes complexes, car il propose à ses personnages, notamment à son héroïne, une présence forte. C’est tout cela qui viendra renforcer l’atmosphère si singulière de cette femme qui part à la recherche d’elle-même.

    La question est de savoir pourquoi Clarisse se perd ainsi et de connaître la destination finale de sa route. Vicky Krieps lui donne le parfait cachet, entre le remord qu’elle éprouve, en laissant le domicile familial derrière elle, et le désir de surmonter une vérité qui la libérera enfin. L’absence frappe son jeu et pourtant, elle ne s’éloigne jamais très loin du champ, comme pour signifier un soupçon d’espoir dans ce qu’elle traverse. Cette mère, et épouse, fuit ainsi ses responsabilités, mais toute la symbolique du titre vient dérouler la confusion, servie par un montage méticuleux et qui convoque pleinement l’émotion. Quelques partitions de Mozart, Chopin et Ravel consolideront l’expérience, en plus d’imprégner l’esprit mélancolique de Clarisse.

    On associera le son à sa fille, pour qui le piano canalisait son caractère féroce, puis le trait de dessin du fils cadet, pour enfin revenir aux caractéristiques des trains, dont le mari est ingénieur. C’est une forme d’harmonie, que l’on devine anéanti dès la première scène évoquant la rupture. Et ce sera grâce à chaque supposition, bien-fondé ou quelque peu évasive, que le récit gagne à emporter le spectateur dans le même tourment que l’héroïne. Cette prise de conscience s’installe ainsi, parallèlement à nos découvertes et aux enjeux d’acceptation, qui poussent Clarisse à modérer ses habitudes et à exister dans un monde qui ne voit plus que son fantôme. L’espace qu’elle occupe semble alors tenir d’un surréalisme, dès lors qu’elle se retranche derrière un doute, qui nous interpelle également sur la manière de conter un deuil impossible.

    Les interrogations se multiplient et valorisent une traversée qui promet une réponse à chacune d’elles, avec la même caresse que Clarisse recherche, peut-être en vain, ou alors à raison. Mathieu Amalric confirme un certain zèle dans la réalisation et élève l’adaptation d’une pièce (jamais jouée) de Claudine Galéa, à un haut degré d’émotions. « Serre Moi Fort » se distingue sans tiret, comme pour isoler chaque entité de cette phrase, qui réclame pourtant une complémentarité. C’est là toute la subtilité du récit d’une femme qui s’échappe, pour finalement retomber sur ses racines.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    365 abonnés 1 814 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 septembre 2021
    Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va.

    C’est une réalisation de l’acteur Mathieu Amalric dont le dernier long-métrage Barbara avait été primé aux Césars et à Cannes.Il adapte cette fois-ci une pièce de théatre jamais jouée, écrite par Claudine Galea en 2003, Je reviens de loin. Serre Moi Fort a été présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2021 sous le label Cannes Première.

    J’ai été attiré par la présence de Vicky Krieps mais finalement j’ai trouvé le tout moyen.



    Je sens un potentiel car le thème abordé est fort. Une femme qui fait ses valises et quitte sans qu’on sache pourquoi le domicile familial. Seulement voilà, les apparences sont peut-être trompeuses. Alors qu’au départ tout semble clair et net, au fur et à mesure une nébuleuse vient s’installer pour mettre le trouble dans nos esprits. Et si finalement on avait faux depuis le départ. Difficile de savoir quoi croire tant les images s’emmêle.

    Je dois avouer que ça m’a semblé un peu brouillon au bout d’un moment. Certes, ça va s’éclaircir largement et devenir très compréhensif. Cependant, on ressent toujours comme cet aspect un peu vague. Une manière de faire très conceptuel à laquelle je n’ai pas accroché.



    Ce qui est dommage, c’est que le film détient un concept, mais que les cartes sont dévoilées beaucoup trop tôt. À partir du moment où l’on comprend bien le pot aux roses. L’axe père/enfant n’a plus du tout le même intérêt. On les regarde évoluer passivement sans que cela ne fasse réagir. Résultat, les émotions avaient beaucoup de difficultés à passer. Pas idéal pour un drame. Pourtant, le final va être quand même assez touchant.

    Il faut dire que Vicky Krieps est fantastique dans ce rôle. C’est sa troisième belle performance de l’année après Bergman Island et Old. La luxembourgeoise est de plus en plus active pour mon plus grand plaisir. Je pense que dans la seconde partie du film, l’attention aurait due plus être portée sur elle. Quant au Belge Arieh Worthalter se débrouille bien lui aussi.
    Loïck G.
    Loïck G.

    341 abonnés 1 677 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 septembre 2021
    Mathieu Amalric n’en finit pas d’interroger le cinéma , sa grammaire et sa raison d’être. Ce qui rend ce nouvel opus attrayant, les réponses apportées ne laissant filtrer que des éléments cinématographiques de première importance. Sur le fil d’un départ inexpliqué, une famille se retrouve à vivre sans la mère. Ce qui parait ne pas compliquer le quotidien du mari et de ses enfants, quand la femme prise entre ses souvenirs et son propre cheminement, mène une quête secrète et solitaire. Mathieu Amalric mixe de manière fulgurante l’avant et l’après. La lumière est douce, le cadre attentiste au moindre mouvement. L’attente est manifeste dans ce décalage temporaire ou le désordre parait conduire une impalpable logique. Le souvenir est devenu une abstraction à l’image de cette mise en scène qui retrouve une tonalité véritablement concrète sur le final qui à mon avis échappe à l’esprit du film. Loin de conclure sur ce vide jamais comblé, Mathieu Amalric nous confie les clés de son histoire. Ca m'a un peu chagriné. Mais les acteurs sont magnifiques. Et le film aussi .
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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