Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
AlphaWolf
75 abonnés
825 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 1 février 2022
Un drame desservi par sa narration alambiquée qui rend le récit complètement hermétique, on reste à quai face à cette succession de scènes décousues durant lesquelles on passe son temps à chercher des liens, à tenter de comprendre dans quelle temporalité on se situe et si ce qui nous est servi est réel ou fantasmé.
Je n’avais rien lu ni entendu sur le film. Dommage cette fois-ci. La chronologie désordonnée ajoutée à la confusion entre le réel et le rêvé m’ont perdue trop longtemps. Quelques clés apparaissent, mais elles sont tellement ténues qu’elles m’ont échappé pour la plupart. Je le vois comme une coquetterie et un manque d’empathie d’Amalric pour le public. L’intellect agit au détriment de l’émotion qui n’est pas au rendez-vous. Par ailleurs, la réalisation est magistrale. Elle sauve le film, et cela reste incontestablement le mérite d’Amalric, tout comme les acteurs, tous, jusqu’au plus petit rôle. La musique fait partie de la narration de manière délicate et j’ai aimé le lien rêvé avec Martha Argerich. Il ne s’agissait pas d’en faire une histoire linéaire mais un peu de simplicité aurait nourri la sincérité. Amalric s’est regardé virevolter, assez narcissiquement. Le film se bonifie avec le recul, sans occulter ses défauts. Dommage, il était très près du chef-d’œuvre.
La narration est audacieuse mais hélas trop évanescente et laisse le spectateur perplexe au départ. Puis, à mi-chemin, la révélation vient remettre de l'ordre dans ces scènes passées, présentes, imaginées, sans pour autant vraiment sauver le tout. La poésie bien que présente n'opère qu'à moitié et quelques dialogues off viennent confirmer l'agacement possible : - Comment tu fais toi? - Je sais pas. À quoi je ressemble ? Hein, à quoi je ressemble ? Ou encore: - Marc, tu peux venir me chercher ? - Ok mais t'es où ? - Partout... Pour couronner le tout, la bande originale piano est assez usante. Malgré quelques belles qualités, bilan mitigé donc.
Est-ce qu'on peut mettre 3,5 = bien même si on n'a pas compris l'histoire ? Le film est très agréable (images magnifiques, bande-son dingue, acteurs au top) mais il a fallu que je cherche le synopsis après avoir vu le film. Pour ceux qui n'ont pas plus compris que moi, voilà un spoiler que j'ai obtenu auprès de quelqu'un qui avait l'air très informé : une femme perd ses enfants et son mari dans une avalanche et plutôt que d'affronter cette horreur elle s'imagine qu'elle a quitté le domicile et les voir vivre et grandir sans elle. Tout s'éclaire une fois qu'on a lu ça mais pas en regardant le film. Dommage car le reste est parfait.
Un chef d'œuvre absolu, d'une virtuosité remarquable et inédite. Des inventions formelles géniales qui nous font ressentir au plus profondément l'inqualifiable et l'inexprimable, ce qui est le plus dur à représenter : l'absence.
Film labyrinthe, courageux, virtuose, qui engage son spectateur dans un parcours difficile. Le début nécessite de s'accrocher un peu , on sent bien qu' il s'agit de séparation, d'acceptation oui mes lesquelles ? Puis les choses s’éclairent et la subtilité du propos et surtout de la mise en scène apparaissent. Magnifique travail du chef op et du monteur. On découvre une mécanique du deuil telle qu'on ne nous l'a jamais racontée. C' est certes assez cérébral, très travaillé mais le corset se libère peu à peu vers un final émouvant sans jamais tirer vers le pathos Saluons aussi la belle interprétation du couple principal et cette forme de noblesse qu'a Amalric à honorer tous ses personnages par un veritable regard, de beaux plans qui jamais ne sacrifient ses rôles secondaires. Oui, il y a beaucoup d'amour dans tout cela.
Je suis d’accord avec les critiques négatives, c’est un film incompréhensible, ennuyeux et les personnages principaux ne transmettent aucune émotion, heureusement il y la musique mais cela ne sauve pas le film et on est au cinéma pas dans une salle de concert. Bref grosse déception !!!spoiler:
Il y a des restaurants sur Marseille (ou ailleurs) où vous mangez comme nulle part ailleurs justement - ils ne sont pas hors de prix, vous y êtes bien, pas guindés, authentiques - et le vin est toujours excellent ... Vous ne cherchez pas à comprendre comment ont été faits les mets que vous dégustez ; vous avez juste une idée du thème, de la trame, et restez malgré tout surpris voir émerveillés par les saveurs. Vous n'y allez pas tous les jours car cela deviendrait commun. Et vous en ressortez avec un réel sentiment de plénitude gastronomique. Avec Serre-moi fort, on (je) en ressort avec un vrai sentiment de plénitude cinématographique. Certes, cela peut aider dans la 1ère partie de comprendre l'articulation des scènes (lisez d'autres critiques vs spoiler si besoin, cela vous en facilitera peut être la digestion éventuelle de l'entrée. Et même si il s'agit d'un drame, difficile, le plaisir est vraiment là. Ce n'est pas du surgelé, c'est du fait main, avec la patte d'un vrai chef ; et le goût vous reste sur les papilles, un long moment ...
Un désordre complet du montage qui enlève tout intérêt au film et empêche toute émotion car on se préoccupe tout du long de décrypter l'histoire vraie et l'histoire imaginée et de replacer les événements dans l'ordre afin de comprendre et peut-être de ressentir ce que vit cette femme ! Par exemple on ne sait pas pourquoi elle se saoule donc on ne sait pas si c'est par ennui ou pour s'émanciper et en sortant du film on se dit : " ah! c'est à cause du chagrin, j'aurais dû être émue, mais c'est trop tard !!!!
Effectivement, ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va. Dans un récit totalement désynchronisé, d'abord par le son, puis dans la narration, on semble comprendre que ce sont son mari et ses deux enfants qui sont morts en montagne et qu'elle s'imagine s'en être allée. C'est déroutant, passionnant et porté par une excellente Vicky Krieps ainsi qu'un montage magnifique de François Gedigier. Amalric conseille de le revoir pour en comprendre tout le sens. Ça tombe bien, il est déjà disponible en VOD.
Film et de très bonne facture, fracture avec le cinéma tout simplement, le real ne tombe pas dans le patos, touchant, tranchant, confusant, beaucoup moins accessible qu'un Inception, Shutter Island, à ne pas regarder avant un enterrement. Les acteurs sont formidable. J'aimerai énormément pouvoir lire le scénario, je m'attaque à la pièce de théâtre dont le film est inspiré..
Voici un film bouleversant. Face à un deuil impossible, une femme, une mère, n'a d'autres choix que de s'inventer des trajectoires imaginaires. Nous sommes perdus avec elle, meurtrie avec elle, pris dans le tourbillon d'un imaginaire qui ne peut plus complètement se raccrocher au réel (enfin à un réel dit de cinéma, bien linéaire et ficelé). Le jeu des acteurs est magnifique (Vicky Kreps en tête évidemment), le talent d'Amalric (malgré quelques petites affèteries ici ou là) subtil et puissant. La rencontre improbable entre un mélo à la Douglas Sirk et un montage à la Resnais (époque Je t'aime Je t'aime). Et tout fonctionne parfaitement, tout est juste et puissant.