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2,5
Publiée le 10 septembre 2021
Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va.
C’est une réalisation de l’acteur Mathieu Amalric dont le dernier long-métrage Barbara avait été primé aux Césars et à Cannes.Il adapte cette fois-ci une pièce de théatre jamais jouée, écrite par Claudine Galea en 2003, Je reviens de loin. Serre Moi Fort a été présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2021 sous le label Cannes Première.
J’ai été attiré par la présence de Vicky Krieps mais finalement j’ai trouvé le tout moyen.
Je sens un potentiel car le thème abordé est fort. Une femme qui fait ses valises et quitte sans qu’on sache pourquoi le domicile familial. Seulement voilà, les apparences sont peut-être trompeuses. Alors qu’au départ tout semble clair et net, au fur et à mesure une nébuleuse vient s’installer pour mettre le trouble dans nos esprits. Et si finalement on avait faux depuis le départ. Difficile de savoir quoi croire tant les images s’emmêle.
Je dois avouer que ça m’a semblé un peu brouillon au bout d’un moment. Certes, ça va s’éclaircir largement et devenir très compréhensif. Cependant, on ressent toujours comme cet aspect un peu vague. Une manière de faire très conceptuel à laquelle je n’ai pas accroché.
Ce qui est dommage, c’est que le film détient un concept, mais que les cartes sont dévoilées beaucoup trop tôt. À partir du moment où l’on comprend bien le pot aux roses. L’axe père/enfant n’a plus du tout le même intérêt. On les regarde évoluer passivement sans que cela ne fasse réagir. Résultat, les émotions avaient beaucoup de difficultés à passer. Pas idéal pour un drame. Pourtant, le final va être quand même assez touchant.
Il faut dire que Vicky Krieps est fantastique dans ce rôle. C’est sa troisième belle performance de l’année après Bergman Island et Old. La luxembourgeoise est de plus en plus active pour mon plus grand plaisir. Je pense que dans la seconde partie du film, l’attention aurait due plus être portée sur elle. Quant au Belge Arieh Worthalter se débrouille bien lui aussi.
"Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va." Un beau matin d'hiver, Clarisse (Vicky Krieps) prend sa voiture et quitte sa maison, son mari (Arieh Worthalter) et ses deux enfants, Louise et Paul, pour dit-elle "rouler vers la mer". Mais bien vite la narration se brouille et les questions surgissent, entretenues par les paroles de Clarisse, "Ce n'est pas moi qui suis partie, j'invente" : qui quitte qui ? qui rêve qui ? qui pleure qui ?
On l'aura compris : "Serre moi fort" est un film sur la séparation et sur la perte. On n'en dira pas plus pour ne pas révéler le ressort sur lequel tout le film repose, même si le réalisateur lui-même n'en fait pas mystère et le dévoile dans ses interviews. Une accumulation d'indices minuscules le laisse augurer jusqu'à ce qu'il s'éclaire, au milieu du film environ, sans pour autant être expressément nommé.
Tout l'art de "Serre moi fort" est dans ce lent dévoilement. Si un film doit recevoir le César du meilleur montage, une récompense souvent décernée sans qu'on en comprenne vraiment les motifs (qu'y avait-il de si original dans le montage des "Misérables", de "Jusqu'à la garde" ou de "120 bpm" pour que ces oeuvres là soient récompensées ?), c'est bien celui-là, qui entrelace avec un art achevé flashbacks et flashforwards, souvenirs et projections.
Il est aussi dans le talent des interprètes, au premier chef de sa tête d'affiche, l'étonnante Vicky Krieps qui mène depuis sa révélation dans "Phantom Thread" une carrière étonnante. On l'a vue récemment dans "Bergman Island", dans "Old". Elle y était déjà remarquable. On la verra bientôt dans "The Survivor", un film hollywoodien du vétéran Barry Levinson. 2021 aura décidément été son année.
Il y a un autre acteur à part entière dans "Serre moi fort" : la musique omniprésente que joue au piano la petite Louise, à laquelle Clarisse imagine un brillant avenir de soliste. On aurait aimé qu'il s'agisse d'une fugue de Bach pour filer la métaphore. Il s'agit surtout de pièces de Rameau, mais aussi de Beethoven ou de Debussy. Elle n'en pare pas moins ce film d'une élégance à couper le souffle.
Seule réserve très subjective, qui pourrait être de taille et qui explique d'ailleurs les réserves de nombreux spectateurs. Le sujet du film aurait pu, aurait dû m'émouvoir jusqu'au tréfonds. Car il est de ceux qui me font sangloter. Pourtant, j'y suis resté extérieur. Je n'ai pas été touché.
Quelques réticences de départ parce que le film commence par le départ inopiné d'une femme abandonnant sa famille, ce qui n'a manqué de me rappeler le "Gens de la Pluie" de l'immense Coppola (donc une référence difficile à égaler) d'autant que quelques tics de mise en scène sont communs. Mais en réalité le film prend une direction tout à fait différente et mène sa barque d'une main de maître. Malgré une certaine froideur du personnage principal, excellente actrice mais qui n'a pas un charisme extraordinaire, le spectateur se laisse entraîner dans cette ronde faite de moments parfois superposés, toujours imbriqués, et se référant à des périodes distinctes. Parfois difficile à suivre donc, mais c'est bien le but du cinéaste que de fondre l'ensemble dans la tête du spectateur jusqu'à un retournement de scénario intégré de manière extrêmement fluide dans le déroulé du film. On ne peut qu'être bouleversé par cette histoire, d'autant que les enfants sont excellents, et que le fil rouge du piano permet d'atteindre des moments paroxystiques aussi bien dans l'attitude (quelle belle scène lors de la livraison du piano dans la maison familiale !) que dans la bande-son et l'atmosphère qui en découle. La couleur est en quelque sorte annoncée avec le générique de début. Bravo cher Mathieu !
Serre-moi fort est un excellent film de Mathieu Almaric. Il est beau, sensible et touchant. On ne peut pas trop résumer ce film sans le spoiler. Vicky Krieps interprète à merveille son rôle dans ce drame et Arieh Worthalter y est tout aussi bon. Rien à redire sur ce film qui vaut vraiment un coup d’œil... La musique, grande partie du film donne un effet merveilleux à cette belle histoire. Serre-moi fort est un film à aller voir !
Mathieu Amalric nous fait une fois de plus la démonstration de sa mise en scène penible, lourde et bordélique. Points positifs, une bonne bande son, une bonne actrice, et, cerise sur le gâteau, Amalric ne joue pas dans son film, c’est toujours ça de gagné. Bref, j’ai passé une mégalopole mauvaise soirée, à oublier d’urgence.
Film très compliqué par ses actions du présent et ses retours dans le passé, autre difficulté entre le réel et les pensées pour finir dans un autre présent et une autre réalité de quelqu'un de torturé par ce qui est arrivé dans sa vie. .. difficile à suivre ...
Après les excellents Tournée, La chambre bleue et Barbara, nouveau film de Mathieu Almaric réalisateur. L’histoire est complètement éclatée, aucune scène n’a de rapport avec la précédente et la suivante. On ne sait pas si on est dans le présent, le passé, le futur, si le personnage rêve ou fantasme. Quand enfin on comprend à peu près ce qu’il s’est passé et le propos du film, c’est trop tard on est complètement largué et on a décroché depuis longtemps. Les protagonistes ne sont pas du tout attachants, on reste constamment à distance. Vicky Krieps est nommée meilleure actrice aux prochains César, je ne vois pas trop là. Un film trop hermétique, prétentieux et sans aucune émotion malgré le thème. J’ai détesté.
Que veut on faire passer dans ce film ? C est bordélique, on ne comprend rien, les acteurs sont étranges dans leurs réactions, enfin bon un film qui ne sert à rien ... dans lequel on est tellement perdu qu on s y ennuie ... tiendrez vous jusqu'à la fin ? Peut-être par curiosité pour le comprendre mais j en doute
À l’origine, il y a une pièce de théâtre de Claudine Galea, Je reviens de loin. Mathieu Amalric en a tiré un excellent scénario puzzle – mystérieux, beau et douloureux – qui épouse la subjectivité du personnage féminin central, mêlant sans frontières bien distinctes le passé, le présent et le futur, la réalité et l’imaginaire, les vivants et les morts. Remarquable travail de montage – image et son – pour donner forme à cette matière subjective, incertaine, pour laisser deviner une ligne de fuite, en zigzag. Après quelques dizaines de minutes (peut-être Amalric aurait-il pu maintenir l’ambiguïté plus longtemps), on comprend ce que l’héroïne a vécu et ce qu’elle invente. On avance alors avec elle, au cœur de sa dépression, au bord de la folie. Le film évoque joliment le recours à l’imagination pour continuer à vivre avec une souffrance indépassable, pour survivre. L’actrice Vicky Krieps, formidable, porte l’histoire sur ses épaules et sur son beau visage ravagé. Cependant, malgré toutes ces qualités, le film peine à diffuser fortement l’émotion. Est-ce le morcellement narratif, le zapping permanent entre différentes strates de vie ou l’approche mentale qui empêchent le flot émotionnel de se déverser pleinement ? Quoi qu’il en soit, l’inspiration est belle et originale. Il y a beaucoup de cinéma et de subtilité dans chaque détail du film. Jusque dans l’écriture du titre, où l’absence de trait d’union entre “Serre” et “moi” a son importance symbolique.
Magnifique portrait d'une femme qui se sauve. Un film plein de délicatesse, de vie, une réalisation délicate et inventive. Toujours sur le fil.Une histoire déchirante . Une fois de plus Quel talent Mathieu amalric !!
Nous sommes allés voir ce film "au pif" au Louxor il y a une semaine et nous sommes ressortis scotchés ! Ok c'est un film d'auteur, avec ses longueurs, mais c'est un film qui mérite d'être vu au cinéma ; les images sont très belles et les scènes au piano sont intenses. Perso, les enfants portent le film !
Sans évoquer le scénario pour vous laisser le plaisir de la découverte, "Serre Moi Fort" a été une expérience de cinéma assez forte à vivre, en devenant (enfin) le premier film de Mathieu Amalric dont je sors heureux du plaisir cinématographique que je viens de vivre, ce qui a été difficilement été le cas avec ses films passés.
"Serre Moi Fort" brouille constamment les pistes, nous fait rapidement douter de ce qui appartient à la réalité pour mieux nous raconter un parcours, une histoire blessée. Adapté de la pièce "Je reviens de loin" de Claudine Galéa, il faudra un certain temps pour comprendre ce qu'Amalric a tant aimé dans cette histoire.
Vicky Krieps dans le rôle de la femme, d'une femme, de la mère est pour la troisième fois de l'année après "Bergman Island" et "Old" absolument magnifique, toute en force et en justesse, et se révèle définitivement être une actrice à suivre de très très près. Si sa performance porte le film, elle est aidée avec maestra par la réalisation de Mathieu Amalric notamment avec le travail effectué avec son directeur de la photographie Christophe Beaucarne, le film est visuellement sublime, tout simplement.
J'ai vu très peu de films français aussi beau que celui-là cette année, "Gagarine" et "Oss 117" notamment. Travaillant constamment sur des associations de couleurs en justesse, sur une lumière naturelle douce et sur des profondeurs de champ extrêmement réduites afin de créer un flou aussi complexe que magnifique, le film est un plaisir à regarder, à écouter également, et à déconstruire vu qu'il me faudra sûrement un deuxième visionnage pour comprendre toute la complexité de la structure.
Opposant la chaleur et l'amer, l'espoir et le désespoir, "Serre Moi Fort" est un des plus beaux films de cette année, et à mes yeux encore une fois le meilleur film de Mathieu Amalric. Une expérience cinématographique qui colle, qui marque, qui se retient.