Dans la famille Pastié, il y a d'abord eu le fondateur. Chacun de ses fils ayant eu à son tour un enfant unique, "Pierre" (Vincent Lindon) pour l'un et "Adrien" (François Damiens) pour l'autre, se suivant en âge, ils étaient comme deux frères, bien que cousins germains.
Mais un accident handicapant Pierre, alors qu'il sauvait Adrien,
la vie (et le ressentiment de l'aîné) vont séparer les deux ados. Quand Pierre reprend, à 25 ans, (et développe) les affaires familiales (leader sur le marché des spiritueux), Adrien se marginalise, jusqu'à devenir passablement zinzin sur les bords, se contentant d'encaisser ses dividendes de copropriétaire à 50 % du groupe, entre deux séjours en maison de "repos". Pierre voulant acheter un prestigieux vignoble bordelais, il doit obtenir la signature d'Adrien : l'occasion de le revoir pour la première fois depuis 5 ans. Rien ne va se passer comme escompté par l'homme d'affaires - Adrien étant imprévisible, et désespérément en quête d'affection. Voilà pour la première partie de "Mon Cousin", qui enchaîne, souvent sans invention (au fond), ni fluidité (dans la mise en scène), les péripéties de l'équipée Paris/Gironde des deux cousins. Un gaguesque et drolatique plutôt, au global, poussif. Le propos gagne cependant en intérêt avec les développements de la (courte) deuxième partie, où le potentiel (mutatis mutandis) de cette sorte de "Rain Man" qu'est Adrien
(surdoué de la prémonition)
, permet d'en faire un deus ex machina improbable des finances du groupe Pastié, et
signera la réconciliation définitive des deux cousins.
VL et FD font le job, avec conviction, en Pierre et Adrien - et c'est bien le meilleur atout de ce film gentillet, qu'on s'étonne de trouver signé d'un Jan Kounen, qu'on a connu nettement plus incisif !