Canción sin nombre : les secrets du tournage

Canción Sin Nombre se termine par une dédicace à Ismael León, le père de la réalisatrice. En 1981, ce journaliste a créé avec ses confrères La Republica, l’un des quotidiens les plus populaires au Pérou. Cette affaire de trafic d’enfants dont le film parle a fait la une du journal. « Mon père a participé à l’enquête. C’est lui qui m’a raconté cette histoire », confie la réalisatrice.

Afin de garder une distance prudente vis-à-vis des faits historiques, l'action a été déplacée en 1988 et des personnages fictifs ont été créés. Melina León explique : « J’avais besoin d’exprimer ma vision de l’époque telle que je m’en souvenais et d’avoir une marge de liberté dans l’écriture des personnages ».

Canción Sin Nombre est en noir en blanc et en format 4:3. Ce cadre étroit permet de restituer le sentiment d'enfermement et la contrainte ressentis par les personnages. « Par ailleurs, le format 4:3 correspond au format de la télévision à cette époque. Il nous semblait idéal pour transporter les spectateurs dans les années 1980 », précise la réalisatrice. Quant au noir et blanc, il est lié au souvenir que Melina León garde des photos dans les journaux des années 1980. Avec le directeur de la photographie Inti Briones, elle s'est inspirée des films de Béla Tarr, Andrey Zvyagintsev, Jia Zhangke et de Terre Jaune de Chen Kaige.

L'actrice Pamela Mendoza a pris 17 kilos pour coller à son rôle de femme enceinte.