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Votre avis sur La Poison ?
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A partir de l’histoire du couple Braconnier, Paul (Michel SIMON, prodigieux et auquel le réalisateur lit une dédicace lors du générique), horticulteur près d’Evreux (Eure) et Blandine (Germaine REUVER), alcoolique, qui ne se supportent plus au bout de 30 ans de mariage, et dont chacun souhaite la mort de l’autre (
spoiler:
Blandine a acheté de la mort-aux-rats
), Sacha Guitry réalise un film anarchiste [dans l’esprit de « Monsieur Verdoux » (1947) de Charlie Chaplin], anticlérical et grinçant sur la justice (inspiré par ses ennuis judiciaires à la Libération) et la radio.
), Sacha Guitry réalise un film anarchiste [dans l’esprit de « Monsieur Verdoux » (1947) de Charlie Chaplin], anticlérical et grinçant sur la justice (inspiré par ses ennuis judiciaires à la Libération) et la radio.
Fêtons le cinéma
À l’heure de la médiatisation galopante des homicides, de l’héroïsation paradoxale des tueurs en série comme en témoigne la floraison d’émissions et de séries consacrées à ces sujets sur les chaînes télévisées ainsi que sur les différentes plateformes, revoir La Poison rappelle à quel point le geste artistique de Sacha Guitry, théâtral et cinématographique, résonne avec notre actualité. Le film condense de façon magistrale des thématiques aussi complexes que les relations entre les hommes et les femmes, l’opposition entre ruralité provinciale et urbanité parisienne où les mondanités voilent la cruauté des gestes et des mots campagnards, l’influence des médias dans la représentation et la banalisation du crime.
En effet, le cinéaste veille à entremêler deux intrigues a priori distinctes, celle d’un avocat renommé dont l’interview radiophonique marque les esprits et suscite de nombreuses polémiques, celle d’un horticulteur n’en pouvant plus de son épouse alcoolique, sale et revêche ; la convergence a lieu dans spoiler: le projet du meurtre
, lors d’une séquence d’aveux qui s’avère être en réalité une séquence truquée puisque rien n’a encore eu lieu. Un tel stratagème, digne du théâtre de boulevard – qui repose essentiellement sur les faux-semblants au sein d’un microcosme bourgeois, ici incarné par l’avocat, qui aussitôt implose et révèle sa nature hypocrite –, produit un retournement de situation d’autant plus sulfureux qu’il se fait renversement des forces en présence : ce n’est plus maître Aubanel qui, du haut de son expérience, de sa notoriété et de sa fortune, dirige un client considéré comme brave et mal dégrossi, mais bien ce dernier qui se joue des apparences pour prendre le pouvoir. La séquence au tribunal montre un Paul Louis Victor Braconnier plus éloquent encore que le juge, « braconnant » les jurés si ce n’est tout l’espace judiciaire, et qui obtiendra gain de cause par ses propres moyens ; son avocat apparaît au second plan, visiblement dépassé par ce parvenu. spoiler: Le triomphe du coupable compose
une clausule immorale, renforcée par un montage vif alternant les plans de plaidoirie et ceux redoublant cette dernière par des enfants en train de jouer. Daniel Auteuil semble s’en être souvenu en réalisant Le Fil (2024).
D’une intelligence rare, La Poison laisse le champ libre aux comédiens, en particulier à Michel Simon, impeccable dans les ambiguïtés demandées par son rôle. Sa noirceur tonale et son cynisme trouvent, à n’en pas douter, leur source dans l’état de Sacha Guitry au moment de la conception : la maladie et le souvenir douloureux d’une incarcération de deux mois succédant à la Libération nourrissent un désir de subversion que l’artiste explicite dès le début par ses propres mots – il a reconstitué la cellule de la prison d’après nature… Une œuvre brillante.
En effet, le cinéaste veille à entremêler deux intrigues a priori distinctes, celle d’un avocat renommé dont l’interview radiophonique marque les esprits et suscite de nombreuses polémiques, celle d’un horticulteur n’en pouvant plus de son épouse alcoolique, sale et revêche ; la convergence a lieu dans spoiler: le projet du meurtre
, lors d’une séquence d’aveux qui s’avère être en réalité une séquence truquée puisque rien n’a encore eu lieu. Un tel stratagème, digne du théâtre de boulevard – qui repose essentiellement sur les faux-semblants au sein d’un microcosme bourgeois, ici incarné par l’avocat, qui aussitôt implose et révèle sa nature hypocrite –, produit un retournement de situation d’autant plus sulfureux qu’il se fait renversement des forces en présence : ce n’est plus maître Aubanel qui, du haut de son expérience, de sa notoriété et de sa fortune, dirige un client considéré comme brave et mal dégrossi, mais bien ce dernier qui se joue des apparences pour prendre le pouvoir. La séquence au tribunal montre un Paul Louis Victor Braconnier plus éloquent encore que le juge, « braconnant » les jurés si ce n’est tout l’espace judiciaire, et qui obtiendra gain de cause par ses propres moyens ; son avocat apparaît au second plan, visiblement dépassé par ce parvenu. spoiler: Le triomphe du coupable compose
une clausule immorale, renforcée par un montage vif alternant les plans de plaidoirie et ceux redoublant cette dernière par des enfants en train de jouer. Daniel Auteuil semble s’en être souvenu en réalisant Le Fil (2024).
D’une intelligence rare, La Poison laisse le champ libre aux comédiens, en particulier à Michel Simon, impeccable dans les ambiguïtés demandées par son rôle. Sa noirceur tonale et son cynisme trouvent, à n’en pas douter, leur source dans l’état de Sacha Guitry au moment de la conception : la maladie et le souvenir douloureux d’une incarcération de deux mois succédant à la Libération nourrissent un désir de subversion que l’artiste explicite dès le début par ses propres mots – il a reconstitué la cellule de la prison d’après nature… Une œuvre brillante.
Une comédie qui démarre doucement mais qui ensuite devient grinçante. Michel Simon est truculent et les autres acteurs dans la même tonalité. Les dialogues piquants et bien écrit (normal c'est du Sacha Guitry). La mise en scène théâtrale mais cela ne se ressent pas tant que ça. Les dernières 20 minutes avec les scènes du procès sont décapante avec un humour noir et vicieux.
Thème très bien exploité et dialogues amusants. Déçue par la fin trop rapide mais vaut le coup d'œil !
J'ai fait les choses dans le désordre, en commençant par voir le remake, "Un crime au paradis". A l'époque, je considérais que ce film était un navet. Eh bien aujourd'hui je l'affirme avec encore plus de conviction. Quel sacrilège de massacrer un grand film comme "La poison". Le début est certes quelque peu pantouflard. Mais les choses deviennent jouissives à partir de la première entrevue de Michel Simon avec son avocat. Et le sommet, c'est le procès. Un pur régal. Michel Simon est sensationnel. Les dialogues de Sacha Guitry sont aussi pour beaucoup dans la réussite du film. On peut simplement regretter que ce dernier soit trop inégal.
Un couple se deteste au point de vouloir la mort l'un de l'autre. De son côté, l'homme essaye de trouver le moyen idéal pour eliminer sa femme, le tout traité sur un ton léger, et de redecouvrir la campagne de la vieille France des années 50.
Mais sur la forme, ça a quand même beaucoup vieilli, d'où un ennui certain pendant le film.
Mais sur la forme, ça a quand même beaucoup vieilli, d'où un ennui certain pendant le film.
Il y a plusieurs années j'ai vu et apprécié Un crime au paradis. Cependant je savais qu'il s'agissait d'un remake et je voulais voir l'original. J'ai été ravi Criterion l'a ajouté récemment a sa collection et il s'est avéré être tout aussi bon que le remake peut-être même un peu meilleur. Le début du film est très inhabituel. Le scénariste et réalisateur Sacha Guitry présente les acteurs et l'équipe et il y a un petit discours de remerciement pour chacun d'entre eux. Michel Simon est marié à Germaine Reuver et ils se détestent et il se plaint d'elle à tout le monde en ville. Un soir il entend Jean Debucourt à la radio. Debucourt est un avocat qui a remporté son centième acquittement et qui est interviewé sur le sujet. Guitry fait pétiller le poison dans les échanges de tension entre Paul et sa femme Blandine jouée par une formidable Germaine Reuver jusqu'aux allers retours fulgurants entre Paul et l'avocat de la presse Maitre Aubanel. Michel Simon qui dira plus tard que c'est l'expérience la plus agréable qu'il ait eue en faisant un film donne une remarquable performance à Paul enveloppant chaque réplique sombrement comique avec une délectation joyeuse servie avec du poison...
Le film met un peu de temps à démarrer mais c'est pour mieux préparer le 2eme acte qui explose. Excellent film d'humour noir qui prend son temps.
Ca commence par un générique vraiment original où le Maître présente ses collaborateurs. C’est ensuite une farce sur la relativité de la justice où il étale son inventivité, son esprit et sa malice avec un texte savoureux et des points forts comme l’interrogatoire de l’avocat…
j'avais vu, il y a très longtemps, le trésor de cantenac de sacha guitry, bien que je ne me souvienne plus du tout du sujet, je me rappelle que j'avais trouvé ce film très drôle de par l' histoire et surtout de par la manière dont il était fait, je retrouve cela aussi dans la poison, du pur sacha guitry, où les dialogues sont nettement plus importants que la trame ou la manière dont tout cela est filmé, en effet ce qui compte dans les films de guitry c'est qu'il fait dire à ses personnages, lui-même étant une personne pleine d'esprit qui manie les jeux de mots avec brio, il est donc normal que ses films en soient emprunts,
il y a pas mal de maladresse dans le film la poison, des détails comme par exemple les dates de la fleuriste qui changent tous les jours et où l'on voit qu'un 10 novembre les enfants jouent en tenues estivales alors qu'à cette époque de l'année il est normal d'être plus chaudement vêtus, évreux n'est pas une ville du sud de la france que je sache, une scène où l'on voit la femme de michel simon attablée à côté d'elle une bouteille vide, le plan suivant la bouteille contient encore un fond de vin alors que cela est censé se passer au même moment, détails qu'importe, les scènes de michel simon sont de petits bijoux du cinéma, celles avec le curé, puis l'avocat et enfin au tribunal donnent toute sa valeur à ce film qui a vieillit bien-sûr, comme tous les films de guitry, mais les répliques elles n'ont pas vieillit, à remarquer quelques apparitions d'un inconnu alors, un certain louis de funés
il y a pas mal de maladresse dans le film la poison, des détails comme par exemple les dates de la fleuriste qui changent tous les jours et où l'on voit qu'un 10 novembre les enfants jouent en tenues estivales alors qu'à cette époque de l'année il est normal d'être plus chaudement vêtus, évreux n'est pas une ville du sud de la france que je sache, une scène où l'on voit la femme de michel simon attablée à côté d'elle une bouteille vide, le plan suivant la bouteille contient encore un fond de vin alors que cela est censé se passer au même moment, détails qu'importe, les scènes de michel simon sont de petits bijoux du cinéma, celles avec le curé, puis l'avocat et enfin au tribunal donnent toute sa valeur à ce film qui a vieillit bien-sûr, comme tous les films de guitry, mais les répliques elles n'ont pas vieillit, à remarquer quelques apparitions d'un inconnu alors, un certain louis de funés
Il y a, en somme, peu de choses à dire d'un tel film, qui est d'ailleurs très bon, même au sein de la filmographie de Guitry qui est en soi exceptionnelle. La poison est l'histoire d'un couple où chacun s'apprête à tuer l'autre, moins par intérêt d'ailleurs, que par une insondable haine. Michel Simon est inénarrable dans son personnage et plusieurs scènes l'impliquant donnent une saveur particulière au film : la scène avec l'avocat, dans laquelle il se fait suggérer le crime parfait en prétendant l'avoir déjà commis est délicieuse ; la scène du procès qui clôt le film est un morceau de bravoure qui démontre, s'il en était besoin, l'étendue de son talent d'acteur et son talent oral. Plusieurs péripéties ajoutent du sel au tout et nous nous retrouvons avec une comédie savoureuse, ingénieuse, bien écrite -quoique l'on puisse s'attendre à une plume plus classique chez Guitry, et bâtie autour d'un scénario solide.
Ce film est un exploit. Et de taille !
Que ce soit les dialogues, toujours aussi brillants, les comédiens prodigieux ou l'élégante maîtrise cinématographique de Guitry, la cruauté des rapports humains n'a jamais été aussi bien retranscrite dans cette comédie macabre réjouissante et audacieuse. L'ensemble dégage une parfaite harmonie.
C'est là que l'exploit arrive, le film a été tourné en onze jours avec une seule prise par plan !!!
Guitry avait du talent, et irréfutable en plus.
Que ce soit les dialogues, toujours aussi brillants, les comédiens prodigieux ou l'élégante maîtrise cinématographique de Guitry, la cruauté des rapports humains n'a jamais été aussi bien retranscrite dans cette comédie macabre réjouissante et audacieuse. L'ensemble dégage une parfaite harmonie.
C'est là que l'exploit arrive, le film a été tourné en onze jours avec une seule prise par plan !!!
Guitry avait du talent, et irréfutable en plus.
Une comédie originale et pleine d'humour avec un excellent Michel Simon entouré par de bons acteurs,on rit bien surtout sur la scène du tribunal ou on retrouve un magistral Michel Simon. Je mettrais à ce film un 16,5/20.
un grand film de monsieur. Sacha Guitry, avec un immense Michel Simon,au sommet de son art, avec aussi un louis de fumes soit dans un petit rôle, mais ont desceller déjà son comique.
La partie du procès est particulièrement irrésistible. Même si le film est un peu daté, il est représentatif d'un époque ou la province rurale était une réalité pour autant le film évite les écueils de la caricature, vraiment je le recommande
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