J'ai clairement préféré les deux premiers films de Chloe Zhao, que j'avais adorés, et qui étaient, disons: plus folkloriques, folklorique ne devant pas être pris ici dans un sens péjoratif! Nomadland étant, disons, moins aimable.
Nous pénétrons, dans Nomadland, dans l'univers d'une étrange communauté qui se croise, se sépare, se retrouve, avec un extraordinaire sens de l'entraide et du partage: ce sont pour la plupart des personnes âgées dont la ridicule retraite ne permet pas l'acquisition ou la location d'une maison: alors ils vivent dan leur van, plus ou moins bien aménagé, migrant d'un camp à un autre au hasard de leurs envies ou de la possibilité d'un petit boulot.
Après la fermeture de l'usine d'Empire (Nevada, je ne soupçonnais pas que les hivers dans le Nevada puissent être aussi froids!), qui signe la mort de la petite ville, usine où travaillait le mari de Fern, après la maladie et la mort de celui ci, elle prend la route; elle n'a pas d'argent, rien qu'une retraite minable après une vie de travail; et surtout, elle n'envisage pas de s'enraciner ailleurs que là où elle a été heureuse avec son mari. Alors elle prend la route, s'installe dans des campings pour mobil home, travaille chez Amazon (un cauchemar ces kilomètres de colis!!) puis comme gardienne d'un autre camp dans les Badlands, le Dinosaur camp, évidemment, puis à la cuisine d'un fast-food, et fait de belles rencontres pleines d'amour de la vie, comme Linda (Linda May), ou d'acceptation de la mort, comme Swankie (Charlène Swankie). Il y a bien aussi, parmi tous ces amis, un homme qui ferait bien un peu de route à ses côtés, Dave (Daid Strathairn). Mais non: Fern continuera à tracer sa route.
Finalement, cet univers est bien plus dépaysant que celui des rodéos ou des amérindiens, et comme c'est étrange qu'il ait été réalisé par une si jeune femme.... Miss Zhao a une belle carrière devant elle! Quel talent!
Il y a la beauté de ces routes au milieu de nulle part, entre des chaines de collines ou de montagnes arides, qui nous émerveillent tant quand on roule à l'ouest des US où on a l'impression que la nature est plus vaste qu'ailleurs.
Frances McDormand est de tous les plans, acceptant de s'enlaidir avec un courage rare, si naturelle et si expressive qu'elle nous épatera toujours, et qui mérite tous les Oscars du monde!