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    Nomadland
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    elriad
    elriad

    434 abonnés 1 859 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2021
    Lion d'or mérité au festival de Venise, ce " Nomadland" filmé sans pathos aucun pose sa caméra témoin au milieu de ceux qui ont tout perdu lors de la crise de 2008. L'immense comédienne Frances McDormand ( inoubliable dans " 3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance " ) prouve une fois de plus combien elle se fond littéralement dans ses personnages. Les amateurs de cinéma de Ken Loach pourront retrouver les thèmes chers au réalisateur dans ce road-movie austère et profondément humain, fait de rencontres, de choix de vie, et de doctrine anti-capitaliste. Un film sincère qui va droit au cœur.
    Missa
    Missa

    29 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juin 2021
    A la suite de la fermeture de son emploi et de la mort de son mari, une femme quitte sa maison et parcours les USA avec son camion aménagé. Sur sa route, elle va cumuler les jobs et les rencontres.
    J'avais peur en regardant ce film de tomber sur encore un film social et larmoyant. Si l'émotion est présente, je retiens surtout les rencontres, la dignité de cette femme et son jeu tout en intériorité, la beauté et la majesté des paysages.
    C'est un film un peu nostalgique et contemplatif sur des hommes et des femmes qui ont choisi une vie différente.
    Audrey L
    Audrey L

    638 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 avril 2021
    Après son magnifique The Rider (qu'on avait découvert au Festival d'Alès, une séance subjugante) Chloé Zhao revient à la charge avec son envie de nous faire partager le quotidien des ruraux américains, à présent celui des nomades en caravane ou camionnette aménagée au strict minimum. Encore une fois, on s'est fait embarquer dans le voyage. Il faut dire que Nomadland s'offre un casting fabuleux, avec ses vrais nomades filmés naturellement (le générique leur rend bien hommage) qui ont des personnalités fortes et adorables, et en dégainant Frances McDormand (que l'on tient, subjectivement, comme l'une des plus grandes actrices modernes) dans un rôle qui la met littéralement à nu pour nous, sans aucune vulgarité mais au contraire pour souligner tout le dénuement choisi de ce mode de vie et l'amour des choses simples (sentir l'eau d'une rivière sur sa peau). On découvre totalement la façon de vivre des nomades, allant de petits boulots en galères, de problèmes techniques en marchés au puces, de rencontres au détour d'une place de parking qui changent une vie... D'ailleurs, certains récits de vie (dont on devine sans effort le vécu) nous brisent le cœur, nous font revoir nos habitudes à l'instant (on se dit "je vais peut-être plus profiter du présent, de mes proches, des pécules, des passions restées en suspens..."), et ce n'est pas la mise en scène amoureuse des grands espaces qui nous dissuadera de le faire. Quand on voit ces ciels azurés et rosis par le crépuscule, qui découpent un cactus ou un rocher majestueux au détour d'un sentier, sur une agréable petite musique tout en légèreté, on sentirait presque l'air frais nous arriver, et l'on n'a qu'une envie : mettre le réveil du lendemain au plus tôt, chausser ses santiags (baskets, ça marche aussi), pour aller voir ça de nous-même, et peut-être faire une rencontre intéressante, à l'instar des personnes-personnages du film. On ne reste pas non plus insensibles à la critique du régime social américain, qui traite ses vieillards comme des abandonnés, ne leur alloue qu'une retraite de misère (les forçant à travailler très tard, parfois jusqu'au dernier souffle) et ne couvre pas leurs frais médicaux. On comprend alors ces gens qui ont tout plaqué après le décès d'un proche (le conjoint, pour le personnage principal de McDormand) dans l'indifférence d'un système qui les a vampirisé jusqu'aux quatre planches (on reste émus par les histoires au coin du feu). Les camionnettes sont aussi un moyen de montrer un ras-le-bol d'appartenir à un pays qui ne vous appartient pas en retour, et Chloé Zhao semble n'avoir eu qu'à poser sa caméra (même si l'on sait qu'il n'en est rien, preuve en est de sa belle photographie et montage son) et laisser les histoires fortes des nomades faire le reste. On s'est agréablement laissé embarquer aux côtés de Frances McDormand dans cette belle communauté aux valeurs si touchantes, et à présent on se promet de ne pas attendre le coin du feu pour s'apercevoir qu'on n'a pas vécu, allez on chausse ses santiags et on profite. Message reçu, Chloé.
    mat niro
    mat niro

    354 abonnés 1 826 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 juin 2021
    "Nomadland" est un portrait sans concession des classes défavorisées aux Etats-Unis à travers le parcours en Van de Fern (Frances McDormand) à travers le pays. Chloé Zhao ("The rider") montre bien la solidarité des nomades passant d'un petit boulot à un autre suite à la crise économique. McDormand est une nouvelle fois exceptionnelle, n'hésitant pas à s'enlaidir pour les besoins du film. Le bémol de cette oeuvre réside peut-être dans le fait de filmer à outrance les paysages, au demeurant magnifiques (on sent l'influence de Terence Malik). C'est plus le portrait d'une femme en errance, avec le poids de son passé à porter qui m'a séduit dans ce film sur l'Amérique des laissés-pour-compte.
    garnierix
    garnierix

    231 abonnés 455 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 juin 2021
    Nomadland est un film où il ne se passe rien, du moins pour les consommateurs d’action. Il se passe que les gens qu’on y croise sont en train de suivre un chemin qu’ils ont pris bien avant : leur chemin à eux, pas n’importe quel chemin —ça c’est déjà fort dans un monde où l’on nous impose tout. D’ailleurs c’est un film dédié "à la mémoire de ceux qui ont dû partir", ces mots indiquant bien que la vie les y a forcés (usine qui ferme, maladie qui vous tombe dessus, mort qui vous laisse brisé). Donc, qu’on ne s’attende pas à un film drôle. C’est un film extrêmement triste —dès la première minute, avant même qu’un mot n’ait été prononcé. Mais c’est un film qui dégage une spiritualité. Et pour cela, les moyens y ont été mis (réalisateur, acteurs), malgré l’absence (apparente) d’action. Sa beauté est faite de laideur et d’ordinaire —ce n’est pas si facile à faire ! On éprouve d’ailleurs comme un soulagement de voir le talentueux David Strathairn passer du rôle de l’amiral explosif dans Godzilla et à celui de gentil cuisinier pour une chaîne de hamburgers du Dakota du sud. —On voudrait au passage que l’homme sorte impétueusement la femme de son cercle vicieux, c’est ce que nous voulons, mais tel n’est pas le film. C’est un film, au contraire, où l’on ne sort pas de son cercle vicieux ; on fait même tout pour y rester —ce faisant, si cela rend heureux, autant que faire se peut, pourquoi pas ? Mais dans ce film, les gens qu’on croise sont surtout des gens qui se croisent : leurs chemins se croisent ; leurs vies s’enrichissent de ses croisements ; ils se donnent aussi le mot pour honorer la mémoire d’un tel ou d’une telle qui disparaît —parmi eux, on est sûr de ne jamais vraiment mourir, on va toujours "se retrouver". C’est curieux comme tout cela rejoint certains aspects de la culture aborigène. A.G.
    ATHMOS.ONER
    ATHMOS.ONER

    151 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juin 2021
    Effectuer un road trip dans l’immensité des étendues sauvages Américaines est souvent lié à une exploration touristique. Pourtant, il est de ceux qui n’ont d’autres choix que de tailler la route pour aller de petits boulots précaires à des travaux saisonniers. Bien entendu, vacanciers et travailleurs profitent tous deux des magnifiques paysages aux couleurs à couper le souffle. Cependant, les touristes seront des tâches hautes en couleurs et souvent bruyantes alors que nos travailleurs de l’ombre s’apparenterons plus à des fantômes d’une conquête de l’Ouest devenue conquête de travail partout sur le territoire.
    Ils passent le long des routes et vivent dans leur Vans aménagés, loin des quartiers huppés et des cités dortoirs.
    Avec « Nomadland », Chloé Zhao prouve une fois de plus qu’elle connait bien l’Amérique profonde. Pas celle des caricatures, non ; celle d’un esprit d’exploration, de courage, de partage et de liberté.
    Les laissés pour compte devenus, bon gré mal grés, nomades, se croisent, font du troc, échangent des bons plans et font un pied de nez à l’American Dream, même s’ils doivent travailler durement pour obtenir quelques dollars.

    Bercé par les superbes compositions de Ludovico Einaudi, charmé par la beauté formelle des images de Joshua James Richards et totalement convaincu par la réalisation et le souci d’authenticité de Chloé, nous ne pouvons que savourer ce road movie atmosphérique et poignant.

    Nous suivons les péripéties de France McDormand qui campe superbement une anti-héroïne très digne malgré sa situation instable, libre, déterminée et résolument courageuse.
    On pouvait s’attendre à une vie solitaire et désemparée, on découvre un groupe en marge, très conscient et terre à terre, on savoure de la douceur entre les douleurs.
    Contemplation, rires et larmes sont au programme, comme lors d’une soirée intense autour d’un feu de camp où l’on découvre de magnifiques leçons de vie.
    Christoblog
    Christoblog

    828 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 juin 2021
    Tous les films de Chloé Zhao possèdent plusieurs qualités en commun : une extrême attention aux protagonistes, une connexion à la nature qu'elle partage avec peu de cinéastes, et une mise en scène souple et déliée.

    Le résultat est ici tout à fait convaincant, comme l'étaient ses deux premiers films. Je craignais que sa collaboration avec une actrice de la renommée de Frances McDormand nuise aux qualités quasi-documentaires de son travail, mais il n'en rien. L'actrice multi-oscarisée se fond avec un naturel stupéfiant au milieu d'un casting où les personnages jouent leur propre rôle.

    Le résultat est d'une humanité rare. Le moindre geste d'attention (offrir un briquet, toucher la main, partager un feu) prend des proportions de sainteté, alors que la descente vers le Sud des Etat-Unis se transforme en une sorte d'épiphanie des marges.

    Bien sûr le film montre la pauvreté en lisière du rêve américain, comme le faisaient ceux de Chaplin et de Ford, et certains le verront probablement principalement sous cet angle, mais il est aussi (et pour moi surtout) une formidable ode à la liberté absolue, entre grâce et dénuement, trivial et sublime.

    La mise en scène de Zhao est confondante de beauté, enchaînant travellings inspirés, montage rythmé et gros plans émouvants, le tout dans des tonalités bleutées et grisâtres.

    Nomadland mérite tous ses prix, mais il est plus qu'un gagnant, il est un passeur.
    PLR
    PLR

    466 abonnés 1 560 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 14 juin 2021
    Force est de relever que ce film a accumulé des récompenses prestigieuses et mis à part Venise (étonnant car c’est d’ordinaire une valeur sûre), attribuées par l’élite cinématographique américaine. Regard sur une partie de la société telle qu’elle est ou auto-flagellation bien pensante ? Je ne sais même pas s’il y a un message engagé comme un Ken Loach ou un Michael Moore par exemple auraient pu le faire passer sur un registre similaire. Non, à la réflexion il n’y a pas de message ou alors il est subliminal ! Pour les spectateurs de nos salles, il ne restera qu’un rappel (si on a oublié ou si on l’ignorait) qu’il y a des pauvres vieux aux U.S.A., même si ici c’est encore dans la catégorie sociale qui somme toute a les moyens de bourlinguer en van, forme de réminiscence de la vague hippie, au prix tout juste parfois de quelques petits boulots alimentaires ici ou là au gré des saisons et d'un semblant de vie en communauté, mais en pointillé seulement. Et des images de la profonde Amérique, la plus laide qui soit, sur le plan des paysages. Ennuyeux et soporifique au possible ! Vraiment désolé.
    alex C.
    alex C.

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 14 juin 2021
    Mortel ennui. Si vous voulez vous ennuyer pendant deux heures ce film est hautement recommandé. Sinon, fuyez! Pas d'histoire, pas d'intrigue, rien à part peut être un jeu d'actrice, une belle musique, de belles prises de vue, circonstances appréciées par la critique mais très insuffisante pour faire un bon film.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 220 abonnés 7 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 juin 2021
    Après l’effondrement économique de la cité ouvrière d’Empire au Nevada et le décès de son époux, Fern décide de tout plaquer et prendre la route au volant de son van aménagé en camping-car. Elle devient alors une « nomade de l’emploi » en sillonnant les routes US à la recherche du moindre job.

    A l’image de la crise de 2008 (la crise des subprimes) où des milliers d’américains se sont retrouvés sans boulot, voir sans domicile, obligés de vivre dans leur propre voiture ou camping-car, Fern incarne parfaitement toute cette frange de la population de l’Amérique profonde et de laissés pour compte, dont on ne parle pas. Devenant ainsi des nomades économiques, qui se battent jour après jour pour tenter de survivre à une époque où le nomadisme devient pour certains une raison de vivre, non pas par choix mais par obligation.

    La cinéaste Chloé Zhao (The Rider - 2018) adapte ici avec brio le roman éponyme de Jessica Bruder et en retranscrit un très beau drame sociétal. Nomadland (2020) n’est pas simplement un road-trip, mais aussi et surtout, une quête vers la liberté sous la forme d’une transhumance où des milliers de chômeurs se retrouvent en plein désert à bord de leurs vans, jonglant d’un job à l’autre, d’une mission chez Amazon (le "Picking", les petites mains qui préparent les commandes) en passant par divers petits boulots trouvés ici et là (chez l’épicier du coin ou le resto-routier).

    Une très belle immersion, avec un côté docu-vérité qui transparait à chaque instant et pour cause, bon nombre des figurants dans le film sont de véritables nomades ayant dû faire face à la crise économique. Il en résulte un très beau drame, tout en sobriété, touchant et sincère (couronné par un Oscar du Meilleur film & de la Meilleure actrice), brillamment interprété par Frances McDormand.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    Maximus28
    Maximus28

    41 abonnés 131 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 juin 2021
    Film social mais Je n'ai pas accroché. Rythme lent et peu passionnant .
    On a du mal à rentrer dans le film il ne se passe pas grand chores ...Bref bien ennuyeux !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 363 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juin 2021
    C’est après avoir tout perdu lors de la crise économique mondiale de 2008, que Fern, une sexagénaire reprend sa vie en main en aménageant une camionnette pour y vivre. Sur la route, elle adopte une vie de nomade et multiplie les rencontres dans une communauté solidaire et incroyablement amicale. Pour pouvoir payer ses frais quotidiens, Fern fait quelques contrats dans les champs de betteraves ou chez Amazon. Avec “Nomadland”, la réalisatrice chinoise Chloé Zhao nous fait découvrir une Amérique hétérogène du Dakota du Sud au désert du Nevada. Comme à son habitude, l’actrice Frances McDormand nous offre une prestation touchante et juste, sans jamais tomber dans le pathos et ce, malgré une bande originale qui frôle la corde sensible à chaque instant.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    632 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juin 2021
    Au vu des nombreux prix que "Nomadland" a reçu, encensé de toutes parts, je m'attendais à recevoir une grosse claque. Visuellement, y'a pas à dire, ce road-movie dans l'Amérique des laissés-pour-compte offre un lot de panoramas magnifique et la réalisation de Chloé Zhao, mêlant intimement fiction et réalité, s'avère être un cinéma-vérité pur et fort. Mais pour ce qui est du reste, je suis resté quelque peu sur ma faim et j'avoue que "Nomadland" a su éveiller en moi que peu d'émotions. La faute sans doute à un côté américano-centré qui ne m'a pas trop parlé et à une interprétation quasi-documentaire, sans fulgurances ni débordements. Ceci se reflète également dans le scénario qui ne suis pas une trajectoire classique mais rend simplement compte d'un présent fait de hasards, de rencontres, d'introspection. Les rebondissements relèvent de l'intimité la plus enfouie, servi par le prisme authentique de ces acteurs qui partagent leurs véritables bagages de vie. On ne peut reprocher à cette plongée au coeur d'une réalité sociale de ne pas être plus spectaculaire que ce qu'elle n'est... Ce serait dénaturer tout le propos. Mais bon, pour ma part, bien que j'ai apprécié traverser ce morceau de vie de nomade marqué par la fatalité et la résilience, je n'ai pas été saisi ni ému au point de le considérer comme un chef-d'oeuvre. Ensuite, c'est pas bien de comparer, mais l'incarnation de Frances McDormand, étonnement, m'a nettement moins emballé que celle de Carey Mulligan dans "Promising Young Woman". Je m'attendais à autre chose sûrement, sur beaucoup de points. Mais je garderai tout de même en mémoire "Nomaldand" comme une ode à la liberté, un regard sur l'humanité oubliée des déserts américains, riche de sagesse et d'humilité.
    Cinememories
    Cinememories

    482 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2021
    Les outsiders et de nouveaux les invisibles de la société continuent aussi bien d’enrichir le glossaire de Chloé Zhao que son poème de l’Amérique profonde, qui prend de plus en plus d’ampleur à chaque route empruntée par l’héroïne. Sur la base du livre de la journaliste Jessica Bruder, nous sommes dans la continuité des œuvres précédentes de la réalisatrice, le Dakota du Sud étant son point de départ. En accompagnant la démarche sociologique des hobos, vagabonds et travailleurs épisodiques dans un no man’s land de désespoir, le recueil se veut avant tout empathique et bienveillant à l’égard d’une communauté qui puisse de la chaleur et du réconfort chez son voisin de fortune. Le sujet esquisse ainsi de nombreux instants de contemplation et de peine, mais garde toujours un œil de lynx sur l’espoir qu’on entretient en restant en transit.

    Sans emploi, sans époux et sans identité, Fern s’engage sur une voie jonchée de facteurs inconnus et aux activités les plus spontanées possible. De la même manière, c’est de cette façon que nous recevons les émotions, abruptes et sans concessions. À bord du Vanguard, fraîchement baptisé par la sexagénaire, la femme ne s’abandonne pas à la ruine, sachant son maigre état des lieux. Bien au contraire, elle s’octroie le permis d’aller plus loin qu’auparavant et de préserver légitimement la liberté qui lui ouvre ses portes. Néanmoins, cela ne se fait pas sans un tribut à payer. Frances McDormand nous livre avec une grande authenticité les fractures d’une vie piétinée par la masse visible et invisible de l’industrialisation. Elle se situe ainsi, toujours sur cette frontière, entre le documentaire et la fiction, toujours dans un dilemme qui lui rendrait l’opportunité de l’installer définitivement auprès d’une famille pour d’un Dave (David Strathairn), qui ne la laisse pas insensible. Tant d’épreuves s’accumulent avec la force croire en une vérité pure, que la cinéaste arrache avec de la courte focale et de la patience.

    On prend son temps d’établir un camp provisoire, mais on n’en perd pas pour autant dans les interactions qui dispersent les charges physiques et morales, enracinées dans l’esprit et le cœur de guerriers de la route. Différents intervenants n’apparaissent pas en vain, en pensant notamment à Charlene Swankie, pour qui les souvenirs de sa fin de vie développent toute la symbolique derrière le récit. En filmant la nature avec une distance des plus saine et des plus évocatrice, l’humanité est remise à sa place primaire et le film resserre son intérêt quant à l’apprivoisement d’une vie épanouissante, quand bien même les sacrifices peuvent être conséquents. Que faut-il pour réellement hériter de l’indépendance ? Est-elle exclusivement à arracher ou encore à troquer ? Comment l’assumer ? C’est un nouveau rodéo de fascination, qui passe par des généralités, que l’on éclipse trop rapidement. C’est pourquoi les images parlent d’elle-même, non pas comme une source de distractions, mais bien comme une inspiration, profonde, élégante et salvatrice.

    Cela fait un moment que l’on reconnaît une certaine vertu à Zhao, qui a su mettre en valeur ce patrimoine américain délaissé par le nouveau système, où la réussite des zones urbaines prive d’autres contrées de leur propre richesse et parfois de leur humanité (Les Chansons que mes frères m’ont apprises, The Rider). « Nomadland » ne se détourne pas de cette voie et pose un nouveau testament sur une tragédie moderne et omniprésente. Le deuil est une toile de fond qu’il convient de dépasser et c’est ce que propose le film avec une franche affinité avec les sensations les plus simples, les plus engagées et les plus nostalgiques. Et en trouvant un peu plus de nuances dans la spirale des souvenirs, le film avance et ne s’arrête jamais à l’horizon qu’il s’est fixé.
    vidalger
    vidalger

    321 abonnés 1 250 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juin 2021
    Beaucoup d'emballement pour un film certes sympathique mais sans véritable scénario ni exceptionnelle maîtrise technique. L'histoire de cette femme au bord de la vieillesse qui, après le deuil de son mari et la fermeture - quel autre mot ? - de la ville industrielle sans intérêt dans laquelle elle a habité l'essentiel de sa vie dans un pavillon sans charme, prend la route à bord d'un van bricolé en caravane, ressortit davantage au genre du pseudo-documentaire qu'au film de fiction. On découvre la solidarité de ce petit monde de prolétaires de la route qui vadrouillent dans une Amérique de l'ouest éloignée des zones touristiques, qui vivotent en travaillant dans les centres Amazon, dans les parcs ou en ramassant des betteraves, tous, petits boulots mal payés et peu considérés. Souvent âgés, malades, désabusés, mais parfois se forgeant une philosophie positive, ces nouveaux (?) pauvres sont la face cachée d'une Amérique mythique, d'un pays où tout le monde a sa chance. Lointains reflets de ces chercheurs d'or épuisés ou des pionniers en chariots du 19eme siècle, ils ne sont que le produit, voire le résidu du capitalisme échevelé qui est peut-être le fondement de la première puissance économique mondiale.
    On peut comprendre que les habitants actuels des USA voient cette image avec l'effroi ou avec la sympathie que peut leur inspirer la crainte de tomber un jour à cette extrémité de devoir tout abandonner pour survivre.
    D'où sans doute la pluie de récompenses qui s'est déversée sur un film très moyen et sur une actrice loin du glamour hollywoodien.
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