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mancelos
1 abonné
24 critiques
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3,5
Publiée le 17 novembre 2024
Ce qui frappe dès les premières images ce sont la maigreur et la jeunesse du célèbre écrivain bouffé par la tuberculose. Le coup de foudre sur une plage du nord pour cette réfugiée juive polonaise en mal de théâtre est aussi une tentative de s’émanciper de l’emprise paternelle qu’il ne parvient cependant pas à maintenir à distance. Pas davantage que l’amour que cette Rosa Luxembourg lui témoigne. Toute cette ambiance morbide se fait aussi le miroir de la crise en devenir. Le médecin ne veut pas se faire payer en marks et la locataire annonce que le loyer va passer à un million. En 1923, il ne faisait déjà pas bon vivre à Berlin. En voyant ce jeune acteur incarner Kafka, j’ai beaucoup repensé à Raphaël Personnaz dans Boléro le glamour en moins.
Un film profond et tragique, présent la vie d'un grand auteur du XXe siècle, qu'est Kafka. Mais le film n'est au final qu'une simple histoire d'amour tragique.
Franz Kafka, eu égard à ses écrits et à sa renommée, n'est pas tout à fait l'exemple que l'on choisirait en premier pour symboliser l'idée d'un joyeux drille. Le film de Judith Kaufmann et de Georg Maas a pour mérite principal de dépoussiérer l'image de l'homme, sinon de l'écrivain, spoiler: dans l'ultime année de sa vie (oui, cela va au-delà d'un dernier été ). C'est la métamorphose... amoureuse de Kafka, sans aucun procès ... d'intention, auquel nous assistons, avec une jeune femme dont le nom de Dora Diamant (jouée par la remarquable Henriette Confurius) raconte déjà toute une histoire. Voir Kafka enfourcher une moto, offrir des fleurs ou ... éplucher des pommes de terre n'est assurément pas ce que l'on attend pour caractériser l'auteur de La colonie pénitentiaire. Si on le voit peu au travail, ses démêlés avec sa famille sont bien présents dans le film, de même que la progression de sa maladie. En revanche, sa relation sentimentale avec Dora reste dans un registre purement romantique, accentué encore par le peu d'audace de la mise en scène. Pourtant, entre l'écrivain au monde intérieur particulièrement agité et sa dernière compagne, militante communiste de culture yiddish, nul doute qu'il y avait matière, dans la République de Weimar, à des dialogues un peu moins conventionnels.