Un thème fort pour un film assez étrange au final . Il prend son temps pour nous faire entrer dans ce courant fasciste assez abominable et à la fois on peut comprendre comment l héroïne se laisse embriguader. Malheureusement la fin est bâclée et ratée.
Un film intéressant, mais certes un peu caricatural, sur l'embrigadement politique, et spécialement pour l'extrême droite. Une fois de plus, le réalisateur ne sait pas finir son film. D'où un sentiment d'inachevé assez désagréable.
On attendait avec impatience un tel film -ou plutôt cette leçon de morale et d'éducation civique- avec impatience. Heureusement ce bijou de la propagande allemande (destiné prioritairement aux ados plus aptes à recevoir le message providentiel et irréfutable de la pensée unique) arrive à point nommé sur nos écrans. De quoi s'agit il ? spoiler: Eh bien, on nous montre d'abord de bonnes âmes qui introduisent clandestinement un migrant en Allemagne. Ne soyons pas choqués puisque la charité prime sur la justice cela va de soi et puis c'était certainement pour lui éviter d'user ses souliers puisque l'on voit une colonne de ses semblables qui affluent vers une frontière passoire. spoiler: Pourquoi le font-ils ? ce n'est nullement pour profiter des avantages sociaux comme disent les mauvaises langues mais pour nous sauver des méchants comme cela sera démontré à la fin. Ce titre en français "Je suis Karl" vous a certainement intrigués comme nous...eh bien le net nous apprend que c'est une allusion au mouvement "Je suis Charlie". Un mouvement dangereusement fasciste qui, selon le réalisateur, à l'aide de bougies et de peluches, incitait sournoisement à la haine envers les auteurs de l'attentat et plus largement envers leur communauté. Il faut comprendre que les victimes ne l'étaient pas tout à fait puisqu'ils avaient publié des dessins très ironiques. Bref, ils avaient mérité leur sort... Mais, (ça on s'en doutait moins) spoiler: une scène du film nous fait comprendre que les agresseurs n'étaient en fait pas ceux que l'on croyait mais des fachos déguisés qui ne s'appelaient pas Kouachi mais plutôt Durand, Dupont ou Martin. Et quand on pense que les médias se sont rendus coupables de cette intox consistant à faire croire que les tueurs étaient étrangers, ça fait froid dans le dos non ? Maintenant que nous sommes au parfum nous comprenons, bien sûr, que pour les attentats du Bataclan et de l'hypercasher c'était certainement le même scénario. Les familles des victimes seront ravies et soulagées d'apprendre ce qu'on leur avait caché jusqu'ici... Plus tard on voit que les fachos gangrènent tous les milieux, ils ne se cachent même plus...les jeunes naïfs participent à des séminaires internationaux, bref, on ne sait plus comment leur échapper. Même les black-blocs ne sont certainement pas ce qu'on croyait. Le problème avec toutes ces révélations c'est que tu commences à flipper grave. Les extraterrestres au moins on les reconnaît à leur petit doigt qu'ils ne peuvent pas plier mais les fachos, eux, comment les déceler ? Notre voisin avec son sourire poli, il fait peut-être partie de la secte...? On dirait qu'il sait qu'on le soupçonne... spoiler: Heureusement à la fin on apprend que c'est une jeune femme qui tire les ficelles de cette machination diabolique : une française c'est un comble ! On n'ose pas dévoiler son vrai nom mais on a tous compris de qui il s'agit...on est pas des naïfs. On se doutait bien que ça ne pouvait pas être une allemande, nos voisins seraient incapables d'une telle duplicité...Le film se termine, nous voilà convaincus, par la clairvoyance, l'honnêteté et l'impartialité de cette démonstration...pas vous ?
Aïe aïe aïe malheureusement on n'y croit pas une seconde à cette démonstration surréaliste... c'est même contre-productif. On apprend surtout que le réalisateur est fasciné par la beauté de son héros-monstre. Mais c'est pas la beauté le danger, c'est le reste. Il fallait montrer que des gens ordinaires peuvent être séduits par ces idées (pour des raisons qui ne sont pas fabriquées de toute pièce par leurs promoteurs!). Pas que des gens beaux et hors sol les promeuvent, et que c'est parce qu'ils sont beaux que les idées séduisent. C'est complètement idiot ce parti pris. Très mal pensé ce film. De belles images et des moments intéressants.
Très bon film qui met en avant les dérives politiques graves. Il est remarquable de noter les rouages de ce mouvement extrême qui fait de la propagande et du prosélytisme efficace. Ca fait peur et cependant ça reste une possibilité d'une certaine réalité. A voir pour ce rendre compte de la dangerosité de certaines relations qui semblent bien lisses amis qui cache un jeu très dangereux pour la société.
Tout part d'un terrible drame puis vient un sentiment de culpabilité, de vulnérabilité et de colère. Après avoir perdu presque toute sa famille dans un attentat, Maxi est bouleversée, mais aussi en colère contre ceux qui n'ont pas su les protéger. Alors qu'elle est fragilisée par ce drame, mais qu'elle a également envie d'agir, Maxi trouve ce qu'elle cherche auprès de Karl, un leader d'un mouvement de jeunesse qui est en réalité un groupe d'extrême droite voulant protéger l'Europe des "envahisseurs". Sur un scénario de Thomas Wendrich, Christian Schwochow nous propose une immersion au sein d'un mouvement fasciste. "Je Suis Karl", dont le titre n'est pas dû au hasard, n'a pas vocation à nous apprendre des choses, mais il nous montre comment ce genre de groupe opère pour semer la peur afin de l'instrumentaliser. Comme une secte promettant une nouvelle vie et une famille, Maxi va se laisser avoir par ces belles paroles sans se rendre compte qu'elle se rend bien volontiers dans la gueule du loup responsable de tous ses maux. Tout ce qui est extrême représente quelque chose de dangereux et ce film a quelque chose d'effrayant par rapport au parallèle qui peut être fait avec la vie réelle, mais ça reste un film plutôt bien fait et réaliste même si certaines choses sont exagérées. Par contre, il y a un peu trop de choses inutiles comme le côté jeunes gens qui font la fête alors que ce sont des terroristes en puissance. J'aurais aimé une immersion plus détaillée sur leurs activités ainsi qu'un développement plus approfondi du personnage de Karl pour comprendre d'où lui viennent ces idées. "Je Suis Karl" aurait pu être encore plus puissant, mais le film est déjà pas mal.
J’ai beaucoup aimé ce film parlant de sujet d’actualité même si c’est vrai que ça aurait été bien de garder le suspens plus longtemps autour de l’auteur de l’attentat car la suite du film est assez prévisible. Néanmoins les sujets abordés sont intéressants et le jeu des acteurs, notamment Luna Wedler, est bluffant
Quel ennui ! Le scénario ne tient qu'à une idée assez pauvre et tombe rapidement dans le complotisme manichéen. Pour le reste, la mise en scène est erratique, la photo de mauvaise qualité, caméra branlante à l'épaule, et le jeu d'acteur plutôt médiocre. Jannis Niewöhner s'était sorti des films à minettes après ses bonnes prestations dans "L'affaire Collini", le TV film "Marie de Bourgogne et Maximilien", et la série "Beat", ici c'est raté ! Seule Luna Wedler tire son épingle de ce mauvais jeu !
Difficile de ne pas tomber dans le manichéisme lorsque l'on s'attaque à des sujets politiques, et encore plus lorsque l'on entreprend de les dénoncer. " Je suis Karl " part d'un bon sentiment. Et ce genre de choses existe, on l'a vu et entendu, mettre le feu pour ensuite jouer les révoltés. Ces pompiers pyromanes comme des militants FN qui incendiaient les voitures en dénonçant les voyous par exemple Et lorsque l'on voit ces petites gueules d'anges avec des airs de premiers de la classe prêts à tuer et mettre des bombes, on navigue dans l'horreur. A l’instar des jeunes de Génération identitaires, si propres et lisses sur eux. Ou la nouvelle génération des jeunes du RN ou de Z. Le problème dans ce métrage est que la caricature n'est jamais loin et le film manque cruellement de subtilité et de mesure. Sans parler de la fin où l'on a le sentiment que le réalisateur ne savait pas comment s'en sortir. A l'arrivée, " je suis Karl" laisse un goût d'inachevé, et derrière son pamphlet dénonciateur, manque de corps et de matière. Dommage.
Après un attentat une rescapée fait connaissance du mystérieux Karl ... enfin le mystère n est pas si épais... l intrigue est assez mince on perçoit de manière assez rapide la trame. Autant la jeune et son père ont un jeu assez crédible autant le Karl n est pas franchement surprenant. Ce film néanmoins attire l attention sur la manipulation basée sur le ressenti, intéressant. À côté de cela pas grand chose sur une romance assez convenue pour le reste.
Terrifiant même si on peut juger les rouages exagérés. Mélanger les idéaux de jeunesse aurait pu donner un très grand film : l'accueil des migrants face à l'obscurantisme extrémiste. Le père tiraillé entre la douleur et l'horreur est frappant de vérité. Le film contient de belles scènes bouleversantes caméra à l'épaule : après l'attentat, identification des objets, foulard de la mère, foule en délire attisée par des discours de haine, mélopée d'amour arabe,... Déstabilisant!
Christian Schwochow est loin d'être un réalisateur négligeable (De l'autre côté du mur, Paula, La leçon d'allemand) et sans doute avait-il l'intention de frapper un grand coup avec Je suis Karl, en éveillant les consciences face à la résurgence du fascisme dans les jeune générations. Le film est une sorte de dystopie, au même titre que Nouvel ordre de Michel Franco, et sur une base thématique qui rappelle Chez nous de Lucas Belvaux. Conçu comme un thriller, le long-métrage fonctionne assez bien dans sa première partie, autour du travail du deuil impossible d'un père et de sa fille après un attentat terroriste commis à Berlin. Mais tout le suspense est rapidement dilapidé après un flashback qui révèle l'auteur de la tuerie et se concentre sur l'embrigadement chez les extrémistes de la jeune femme, amoureuse d'un garçon beau comme un fasciste et dont elle semble assez peu consciente des idées toxiques (?). Je suis Karl fait montre d'une grande maladresse dans le portrait psychologique de son héroïne même si l'on peut concevoir sa confusion après la tragédie qu'elle a vécue. Dans sa représentation de la nouvelle extrême droite européenne, dont tous les leaders rivalisent de séduction physique, le film s'enferre dans une démonstration sur la manipulation des masses qui laisse circonspect. Je suis Karl voulait bien faire mais s'y prend vraiment mal sur le plan didactique.