Un braquage de la Banque Nationale d'Espagne, avec une bande de voleurs triés sur le volet, avec un bonhomme aux commandes par casque et micro depuis une planque à l'extérieur... Non, on ne parle pas de La Casa de Papel, mais de Braquage Final. Il faut bien dire qu'on pensé à la série, entre les décors de la banque que l'on avait découvert avec les Dali voleurs (et que l'on retrouve à l'identique) et le scénario qui lorgne dessus par moments. Et si l'on ne connaît pas la série, pas de panique, les personnages de Braquage Final citent plusieurs fois les films Ocean's, pour que vous puissiez faire la comparaison. Ou comment se tirer une balle dans le pied. Selon votre faculté à passer l'éponge sur les incohérences criantes de ce braquage, vous passerez un bon moment devant un film d'action bien rythmé (on peut au moins lui accorder cela) et avec des effets spéciaux pas trop mauvais (à part le ravin sous l'échelle qui fait archi-faux), ou vous pouvez sortir le Synthol pour soulager votre front de vous l'être autant frappé de la main à chaque situation abracadabrante. On remonte à la nage un tuyau qui déverse des tonnes d'eau (Sam Riley a des gros bras, mais quand même...), on commande 300 litres d'azote liquide pour le lendemain et cela passe comme une commande Deliveroo, on sort d'avoir fait trempette mais le maillot de foot sous le survet' est tout sec, on nous fait croire que la flic est assez bête pour ne pas remarquer que le gamin aux écouteurs l'a entendu l'appeler (en ne criant pas très fort) mais n'entendait pas l'alarme bien plus puissante, on fait de la tyrolienne au-dessus de milliers de gens et on se balade sur les toits sans que personne ne voit rien (pas même les caméras de sécurité), on nous fait le coup du "il manquait 200 grammes pour
faire basculer la balance
, sur des centaines de kilos" (ça tombe vraiment bien, alors)... Inutile de le dire : le scénario nous prend pour des gogos finis. Mais si l'on aime le foot, vous revivrez peut-être quelques grands moments de nostalgie devant ces récap' de la Coupe du Monde 2010 (subjectivement : pas fan, mais l'accompagnateur s'est transformé en commentateur passionné). Cela nous a au moins fait oublier le casting en dents de scie : si Famke Janssen n'est pas mal en braqueuse intrépide, Freddie Highmore en braqueur intello n'arrive pas à nous convaincre, dommage. Si l'on arrive à fermer les yeux sur les improbabilités flagrantes du scénario, et qu'on aime bien le ballon rond, Braquage Final sera un divertissement rythmé. Pour les autres, on a des références série et ciné plein la tête, en mille fois meilleures. Loin d'être un hold-up.