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Cinememories
487 abonnés
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4,0
Publiée le 5 novembre 2020
De retour du Grand Nord et de Saint-Pétersbourg, avec son « Tout en haut du monde », Rémi Chayé nous propose d’explorer le Far West, régi par les hommes et des terres inhospitalières. Et au milieu d’un convoi égaré par la bêtise humaine, on se permet de conquérir autre chose qu’une nouvelle vie o un nouveau foyer. Il s’agit d’une mentalité progressiste, véhiculé par l’intrépide et audacieuse Calamity Jane en devenir. En développant de près son enfance, avec tout ce qu’il faut en récits épiques et tragiques, l’argument nous promet des changements, des fissures dans les codes féminins et masculins. De même, le réalisateur prend soin de présenter la différence entre l’adulte et l’enfant, qui ne tient qu’à une poignée d’endurance, que l’on satisfait soit mentalement, soit physiquement.
Pour Martha Jane, être une fille n’a pas d’importance du moment qu’elle puisse mettre à profit son savoir-faire. En avance sur son époque et ses semblables, elle n’hésite jamais à provoquer ; L’arrogance se dissout alors aisément dans le courage qu’elle entretient. Pourtant, elle reste une enfant, innocente et pure. Nous la découvrons bagarreuse et surtout engagée dans une société, qui ne permet pas d’ascension, si ce n’est en échange d’une virilité bien placée et bien perçue. Les mœurs s’enchainent et à travers le regard attentif et curieux d’un enfant qui embrasse la cruauté de son environnement. Si on la laisse peu gagner en responsabilité dans son cercle familiale ou dans sa meute, elle finira par en avoir durant sa quête initiatique, où sa malice sera de rigueur, en plus de son énergie. Ses rencontres, toutes aussi improbables que bénéfiques, nous renvoient aux références du western de John Ford, notamment.
En quoi cette invitation nous séduit-elle, au point de défier la pathologie de la différence ? Que ce soit au niveau du code vestimentaire ou ailleurs, Martha y trouve de la praticité et ne revendique rien d’autre d’une liberté qu’elle s’accorde. Il s’agirait, en plus de cela, un moyen pour elle d’exister dans cet univers trop patriarcal et limité pour son ouverture d’esprit. Il y a donc quelque chose de satisfaisant de la voir arracher ce prestige sous le nez des hommes si confiance de leur suprématie et cachés derrière leur uniforme. L’héroïne nous incite ainsi à dépasser ce constat et à le rendre pertinent, à la fois dans une touche burlesque et épique, qui donnera de quoi redresser la tendance d’hier comme d’aujourd’hui.
« Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary », c’est donc une relecture intéressante de la conquête de l’Ouest. L’aventure d’une jeune fille s’abreuve, sans crainte, d’une émancipation aux stéréotypes et autres portraits caractéristiques de la violence humaine. Elle parraine ainsi tout l’espoir d’une génération à assumer sa féminité ou sa masculinité. Rentrer dans le moule peut s’avérer douloureux, mais ça l’est moins si l’on se forge le sien, avec ce qu’il faut de justesse pour se révéler indispensable et complémentaire pour son entourage. On le démontre magnifiquement ici, à coup de peintures colorés, laissant la lumière s’exprimer et les ténèbres se dissiper. Avec Martha Jane, on célèbre un avenir réussi et le portrait d’une femme accomplie.
Super film d'animation. Un vrai western féministe avec des Grandes plaines, des caravanes et des chevaux. C'est assez marrant de se dire que c'est un film français qui parle si bien de l'Amérique... L'animation n'est pas extraordinaire mais le reste de grande qualité l'emporte haut la main sur l'ensemble.
Dessin animé très bien réalisé à l'ancienne. L'histoire de l'émancipation d'une ado pendant la conquête de l'Ouest au rythme soutenu. Les enfants qui m'accompagnaient sont sortis avec plein d'étoiles dans les yeux et moi aussi.
Voilà un véritable dessin animé traditionnel, sans 3D ni effets tapageurs, absolument charmant (images d'atmosphère et de paysage magnifiques, musique appropriée, sans aucune chanson niaise). La furieuse héroïne butch-drag, future goodou dite garçon manqué, ne recule devant rien ni personne (et jamais Disney ne se serait aventuré aussi loin). Ce portrait d'un mythe (alimenté par la dimension mythomaniaque du personnage historique) relate une aventure d'apprentissage divertissante, qui s'appréciera à tout âge, avec un bémol pour les tout petits puisque l'histoire s'avère également très dure voire cruelle mais c'est une question de contexte donc ça passe. Le plaisir de l'histoire, des dialogues comme de la beauté graphique aux airs nostalgiques l'emportent. Un conte attachant, avec beaucoup d'émotions, de violence et d'humour spoiler: et un joli happy end .
En pleine conquête de l'Ouest, Martha Jane Cannary est une petite fille de dix ans comme tant d'autres qui avec son père, son petit frère et sa petite sœur, traverse dans une caravane de pionniers les plaines immenses du Midwest. Quand son père se blesse, la responsabilité de conduire le charriot incombe à la jeune Martha qui a appris en cachette à monter à cheval, à lancer le lasso et à porter des pantalons. Ses nombreuses enfreintes au règlement lui valent le surnom de "calamité" et l'hostilité de l'austère chef du convoi qui, lorsqu'un vol est commis, en prend prétexte pour mettre Martha aux arrêts. La petite fille s'enfuie et se jure de retrouver l'auteur de ce vol pour prouver son innocence. C'est le début d'aventures étonnantes et de rencontres surprenantes.
Le producteur Henri Magalon est mon ami depuis la maternelle. Même Balladur et Chirac ne pouvaient se revendiquer d'une amitié aussi ancienne ! Sa société "May Be Movies" a produit depuis une quinzaine d'années des petits bijoux. On lui doit "Ernest et Célestine", "Zombillénium"... Il retrouve Rémi Chayé dont il avait produit le premier film d'animation en 2015, "Tout en haut du monde".
"Calamity" présente beaucoup de ressemblance avec ce premier film. D'abord la beauté de son dessin : des grands à-plats de couleurs vives sans contour de ligne. Ensuite des paysages grandioses pour raconter des destins historiques : "Tout en haut du monde" évoquait l'exploration arctique, "Calamity" la conquête de l'Ouest. Enfin et peut-être surtout son thème sous-jacent terriblement contemporain : l'émancipation des filles et la lutte contre les stéréotypes de genre.
Les deux films ont pour héroïnes des jeunes filles qui se battent contre le machisme de la société de leur temps. "Calamity" porte des pantalons et revendique le même rôle que les garçons. Le parcours initiatique plein d'embûches qu'elle suivra tambour battant est un récit d'émancipation où elle croisera quelques figures tutélaires, notamment une chercheuse d'or au tempérament bien trempé - qui parle avec la voix bien reconnaissable d'Alexandra Lamy.
Cristal du meilleur long métrage au dernier festival d'Annecy, accueilli par une critique dithyrambique et un public enthousiaste, "Calamity" se regarde dès six ans. Dépêchez vous d'aller le voir avec vos enfants/neveux/filleuls avant que les vacances ne se terminent et que les salles ne referment !
PS : "Henri, tu n'oublie pas de me filer la petite enveloppe que tu m'avais promise"
Film Franco-danois, donc pas une super grosse boîte american de film d'animation. C'est super ! On se prend tout de suite dans l'histoire. Les dessins simplistes sont vraiment très réussi. À recommander vraiment, pour petits et grands.
un film animé esthétique et pertinent, où parents et enfants apprennent à déconstruire les stéréotypes à travers le récit d'un bout du périple de vie de Mary Jane, dite Calamity; La bande son est particulièrement soignée, tout concourt à en faire un grand film ! allez y!
Je mets autant car je n'y ai vu aucun défaut et je suis sortie avec la banane ce qui, vus les bons moments que nous traversons, est quand même un signe. Les aplats de couleurs sur les grands horizons sont magnifiques...c'est bien la première fois que je pense à faire des clichés des images d'un film. L'histoire est sympathique (genre tom sayer mais une fille), la complexité des gens et de l'endroit où ont été les femmes dans le passé sont bien exposés...Je n'aime pas les westerns mais j'ai franchement kiffé de ouf...j'étais une des seuls adultes sans enfants mais que cela ne vous prive pas de cette bulle de couleur et de légèreté et qui prône l'égalité entre les genres et non un féminisme sectaire.
"Calamity" est un très beau film d'animation qui empreinte une légende pour parler d'un sujet bien actuel : l'égalité homme-femme. Dans la conquête du territoire américain, cette adolescente décide d'enlever sa jupe pour mettre un pantalon car tout est plus facile en pantalon pour travailler, une révolution à l'époque. Rien de mieux pour s'adresser aux plus jeunes ! Le style graphique est bien trouvé et permet aux aplats de couleur de créer de magnifiques paysages. La réalisation est bien rythmée, on ne s'ennuie jamais. Et le casting vocal est super. Une bien belle réussite.