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Jean-François S
51 abonnés
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4,0
Publiée le 1 décembre 2006
Après avoir ressucité Frankenstein avec succès l'année précédente avec deux films ("Frankenstein s'est échappé" et "La revanche de Frankenstein"), Terence Fisher décide de s'attaquer à un autre mythe: Dracula. Il change à peine le scénario du roman, mais la grande nouveauté à l'époque c'est d'abord la couleur et l'intrusion de la touche d'érotisme chez les victimes féminines du comte. Terence Fisher a trouvé sa voie, il déclinera sa recette en revisitant tous les films d'horreur des années 30 jusqu'à la fin de sa carrière, qui comptera 4 films sur Dracula et 5 sur Frankenstein. Mais si on retient de Terence Fisher une filmographie homogène de série B, ses films en dépit de leurs moyens limités restent soignés en particulier aux niveau des décors. Son premier Dracula (le plus fidèle au roman de Bram Stoker) n'a pas à rougir face aux précedantes versions du roman, ni face à ses suivantes.
D'un romantisme baroque, le cinéaste Fisher a su creer en un formidable ensemble une esthétique nouvelle alliant poésie et épouvante, symphonie de couleurs et musique tonitruante faisant ainsi du Cauchemar de Dracula son chef d'oeuvre. Il est drole de constater que Dracula y exerce une forte attirance sur les femmes mariées qui l'attendent avec un regard langoureux... la morsure du vampire devenant dès lors une jouissance érotique...
Encore un film regardé en douce, étant gosse, cette fois ci un soir d'hiver sous une pile de couvertures...Résultat une pétoche d'enfer ...Je ne pense que l'on ait fait de meilleurs films de vampires à part peut être "les prédateurs" ou "entretien avec un vampire"...Un classique de cinéma...
Le fameux premier Dracula avec Christopher Lee, à l'époque une révolution (eh oui, en 58, les canines allongées et la froide inhumanité du monstre sont une nouveauté) devenue classique parmi les classiques... a tout de même bien vieilli. Dans les deux sens du terme : le rythme est bien lent et les plans-séquences sont longs comparés aux films d'horreur actuels, le scénario tourne un peu en rond, l'angoisse et l'horreur pure font défaut (moments "terrifiants" annoncés à grand renfort de percussions cinglantes, quelques giclées de sang et yeux exorbités, mouais... ça n'effraie guère). Mais le style inimitable des productions Hammer et la qualité de l'interprétation font de ce Dracula new generation un mètre-étalon : décors so british, soin extrême apporté à la mise en scène, lumière travaillée, costumes parfaitement choisis...le plus bel écrin pour l'immense Peter Cushing, parfait en scientifique aussi calme que déterminé. Il en vient à voler la vedette à Christopher Lee, dont le jeu très monolithique aurait sans doute mérité davantage de furie, notamment au moment du duel final où il reste pétrifié et bien naïf face à un Peter Cushing vif et particulièrement bondissant. Sans doute le contraste était-il voulu par le réalisateur. En ce sens, c'est une qualité supplémentaire à une oeuvre confirmant que c'est dans le plus petit détail qu'on reconnaît l'expert (Peter Cushing boutonne sa veste bien comme il faut et il ôte son gant pour se recoiffer après avoir éliminé le comte... quel gentleman !)