Bien moins pire que ce que je craignais après lectures des critiques les plus négatives.
Le plus problématique dans ce film est un mélange des genres qui nuit sérieusement à l'immersion.
On a en définitive 6 genres interpénétrés : La critique de mœurs, le film d'action, le fantastique, la romance et le pastiche
( pour la scène finale, en tout cas, lorsqu'elle arrache à la Van-Dam sa manche à moitié déchirée sur son bras - malheureusement trop peu athlétique pour que ça ait vraiment du sens - pour aller rosser à elle seule une bête à la musculature sèche, aux dents plus longues que celles d'un requin et aux griffes aussi longues que celles d'un raptor... Tout ça pendant que les "mâles" restent en fond, en faire-valoir potiches s'occupant du bébé. Une inversion des rôles pastichant à l'évidence les films masculinistes / virilistes des années 80, 90 etc... ).
Chaque genre, pris indépendamment, reçoit un traitement somme toute correct, mais le mélange m'a laissé un peu perplexe :
► La critique de mœurs ne m'a pas semblé exagérée ( oui, les machos des années 40 dans l'armée étaient clairement comme ça, je n'ai pas trouvé le trait grossi à cet égard ) contrairement à ce que certains négationnistes laissent à lire ici ou là dans les commentaires... D'ailleurs, du coup, ça confère un réalisme plutôt immersif, mais qui est presque immédiatement abîmé par des scènes d'action invraisemblables, et par le pastiche final qui a certes un mérite militant, mais dénote, du coup avec le réalisme précédemment distillé.
Les scènes d'actions sont certes invraisemblables, mais assez spectaculaires et plutôt bien réalisées ( même les CGI ne sont pas si mauvais que ça, surtout pour un petit budget )... Alors, à la limite, si tout le film avait été comme ça, on aurait pas plus tiquer devant les invraisemblances que dans un Die Hard ou un X-men, ou qu'en lisant une BD...
Le problème est que l'on commence ici par une longue séquence à-la-Gravity qui se veut plutôt réaliste (/ intimiste), doublée d'une critique sociale redoutablement affûtée, et cet aspect est plus ou moins perdu en route au profit d'un spectacle cheesy... Jusqu'à cette conclusion par un clin d’œil pastiche au cinéma viriliste, qui nous éloigne encore plus du réalisme de départ, car en reproduisant les mêmes codes ridicules que dans les films d'action pour mecs, mais à l'inverse, histoire de bien montrer à quel point cela peut-être ridicule ( et insultant ), on obtient certes un acte militant très réussi, et très bien réalisé en tant que tel, mais... en route... on a torpillé l'objet filmique lui-même, les promesses d'évasion par immersion qui sont faites au début du film... En fait, on a ici davantage un "spectacle" ...qu'un film. ◄
Au final, je mets quand même une note très correcte parce que j'accepte de mettre de côté l'aspect dérangeant de ce mélange des genres dans la mesure où je prends le film pour ce qu'il semble vouloir être : Un pamphlet féministe, et non une oeuvre de fiction pour s'évader. En ce sens, je le trouve plutôt réussi. On pourrait faire plus subtile ? En tant que réponse à un cinéma ultra-viriliste, pas sûr que le bourrin ne soit pas justement la réponse la plus subtile.