‘Army of the dead’ est un énorme projet pour Netflix, qui sort de son échelle budgétaire habituelle pour toucher du doigt la sphère du Blockbuster...et il amorce également le retour aux affaires de Zack Snyder après le drame familial qui l’a frappé. Histoire de frapper fort dès l’ouverture, le générique est du pur Zack Snyder, comme on n’en avait plus vu depuis les ‘Watchmen’, virtuose dans son approche graphique échevelée et son choix sonore tarantinesque, gore et sarcastique à souhait...et semble être d’excellent augure pour ce qui va suivre. Cependant, on retirera un sentiment un peu plus partagé du film considéré dans son ensemble, qui conjugue la touche qu’on adore chez Snyder et des choix nettement plus discutables. ‘Army of the dead’ n’est pas raté : en terme de divertissement, il se révèle même plutôt solide par rapport aux standards de qualité en vigueur sur Netflix...mais si on peut apprécier le mélange d’humour potache, de violence qui tâche et les quelques traits décochés à l’actualité et à l’inconscient collectif américain, on sera plus réservé sur les quelques velléités dramatiques du scénario (la relation père-fille est d’une banalité à toute épreuve) ou sur la détermination (teintée d’inconscience) de bouleverser les caractéristiques du mort-vivant plus radicalement que tout ce qui a été tenté depuis ‘28 jours plus tard’. On peut cependant l’expliquer par le constat que ‘Army of the dead’ n’est peut-être pas le film que l’on croit : autant le fondateur ‘Dawn of the dead’ méritait d’incarner le mètre-étalon du film de zombies des années 2000 (et en plus, c’était un remake modèle), autant ‘Army of the dead’ n’est pas un film de zombies...mais plutôt un film d’action avec des zombies. Znyder ne s’en cache d’ailleurs même pas, lui qui accumule les références à des classiques ultra rabachés : ‘New York 1997’ et ‘Ocean’s Eleven’ sur le principe, ‘Le seigneur des anneaux’ ici et là et surtout, ‘Aliens’, que ce soit par la caractérisation des mercenaires ou même par le comportement de leurs adversaires. Au final, on a surtout l'impression d’assister à un intense recyclage de la pop-culture des 40 dernières années, ce qui n’est pas un gros problème en soi, si ce n’est que le réalisateur n’y va jamais avec le dos de la truelle. Cette fois au moins, vu que cette mission-suicide s’étale gaillardement sur près de deux heure et demie, ce qui donne tout le temps d’accumuler toutes sortes de péripéties, de plus haletantes aux plus dispensables, et de traiter les personnages avec autant de soin que le méritent des barbouzes qui tirent d’abord et posent les questions après, Zack Snyder a pu faire valoir son Director’s cut du premier coup !