Le piège était grand de comparer Army à Dawn of the dead, tous deux réalisés par Zack Snyder, alors qu'hormis la déclinaison "...of the dead", rien ou si peu les rapproche. Le temps fera peut-être son travail et donnera une seconde chance au produit Netflix, dont la communication très colorée (les affiches, le lettrage du titre) et un générique ironique devraient nous alerter sur la direction donnée par Snyder.
En l'état, hormis donc ce générique détonnant qui résume une invasion et une mise en quarantaine et pose ses principaux personnages en moins de 5mn, l'ensemble paraît totalement foutraque et s'embarrasse peu et de l'histoire, parfaitement pitché en 10 mots par un des personnages (un casse dans un Las Vegas dévastée par des zombies), et de ses personnages. Snyder, scénariste en plus ici, caractérise ses héros à la truelle, leur donne un background éculé, et il faut bien dire qu'avec un tel casting, il ne faut pas s'attendre à des miracles - là, on tape dans le Z le plus total (qui a décidé que Dave Bautista pouvait être un acteur ???). Les lignes de dialogue sont souvent insipides.
Heureusement, du dialogue, y en a pas trop, et Snyder, qui n'est pas un manche, se rattrape sur l'action, sur une générosité marquée par une durée inédite pour une thématique zombie, même si c'est de toute évidence trop long de 30 mn au moins. Générosité dans le gore, dans les idées sympas (la hiérarchisation des zombies) qui, pour le coup, auraient mérité un meilleur développement.
D'une manière générale, Snyder semble se prendre les pieds dans le tapis, tenter un blockbuster tellement outrancier dans tous ses aspects qu'il explose la notion même de cinéma Z. Army of the dead fait donc très maladroit, facile (que vient faire là-dedans la chanson Zombie des Cranberries sinon pour son simple titre, ce qui démontrerait l'ignorance crasse de sa réelle signification ?), mais de telles approximations assumées cachent, à mon sens, un discours que l'attente engendrée a fini par court-circuiter.
On verra si une suite, déjà en chantier, viendra éclairer ce faux brouillon, ou si le film est condamné à l'oubli.