Qu'est-ce qui est arrivé à Taylor Sheridan, le réalisateur de l'épatant Wind River et excellent scénariste aussi pour les autres ? Rien d'autre qu'un film de commande, qu'il a écrit avec deux acolytes d'après un bouquin qui est peut-être passionnant mais rien n'est moins sûr. Toujours est-il que ce Those who wish me dead n'a pas beaucoup d'attraits, avec une histoire aussi peu plausible que possible, avec des ingrédients déjà vus mille fois ailleurs et des poncifs à la pelle : des méchants caricaturaux à l'excès, une héroïne qui n'arrive pas à surmonter un trauma ancien et un gosse poursuivi par des tueurs, entre autres choses. Il y a bien un feu de forêt comme personnage à part entière, très photogénique, mais qui semble se propager en dépit du bon sens, selon les directives du récit qui se veut brûlant mais manque sérieusement de flamme. Inutile de s'attarder sur les dialogues, ineptes, ou de la direction d'acteurs, indigente, avec une Angelina Jolie aussi expressive qu'une méduse. En d'autres temps, le film, même avec son matériau de départ, aurait fait une série B jouissive, comme ont pu en tourner Raoul Walsh ou encore Anthony Mann, à ses débuts, avec des budgets minuscules, des idées originales et un sens du rythme étourdissant. Rien de tout cela dans Those who wish me dead avec de temps en temps, malgré tout, quelques chouettes images de la nature, vierge ou en feu. Le fait est que l'on est désormais en droit de craindre le pire pour Sheridan, s'il poursuit dans cette veine impersonnelle. Déjà l'extinction des feux pour un supposé grand réalisateur en devenir ?