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velocio
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3,5
Publiée le 20 décembre 2019
Réalisateur de 4 court-métrages ayant été sélectionnés dans un grand nombre de festivals, premier assistant de Cristi Piui pour la réalisation de "Sieranevada", le quadragénaire Marius Olteanu réalise son premier long métrage avec "Après la nuit", un film présenté dans le cadre du Forum lors de la dernière Berlinade. Sur un sujet souvent traité au cinéma, un sujet universel, celui du couple qui doit affronter une crise après un certain nombre d’années passées ensemble, le réalisateur roumain Marius Olteanu apporte du nouveau avec la construction en 3 parties de son film et le jeu subtil qu’il propose en ce qui concerne le format, 1 : 1 dans les deux premières parties, variable dans la troisième. Ce premier long métrage est donc très prometteur.
Une question reste en suspens jusqu'au bout d'Après la nuit, premier long-métrage du roumain Marius Olteanu : d'où vient donc l'odeur de rôti qui flotte autour de l'appartement du couple "vedette" du film. Plus sérieusement, hormis cette énigme accessoire, le film se caractérise par une prétention formelle (format carré, division en 3 segments chapitrés) que contredit un scénario d'un intérêt très limité. D'une certaine manière, Après la nuit pourrait être une satire du cinéma roumain, quand on s'attarde sur certaines de ses constantes, mais encore eût-il fallu qu'il possède un minimum d'humour, ce qui est loin d'être le cas. Son interminable première partie, constituée d'un dialogue entre une jeune femme à moitié hagarde et un chauffeur de taxi à demi compatissant, donne le ton avec ses dialogues anodins et ses lenteurs exagérées. Rien ne viendra ensuite provoquer le moindre émoi autour du vague thème du vivre ensemble sous la pression sociale. Les deux personnages principaux, qui ne sont pas à plaindre, étant donné leur niveau de vie, ne suscitent aucune sympathie et leurs problèmes existentiels ne méritaient assurément pas qu'on leur consacre un scénario.
C’est l’histoire en trois volets d’un couple en train de se briser.
On suit d’abord Dana qui sort de la gare de Bucarest avec sa valise et qui prend un taxi. Descend-elle d’un train ou était-elle sur le point d’y monter ? On ne le saura pas. Dana est hagarde. Que vient-elle de découvrir ? On ne le saura pas non plus. Elle hésite à rentrer chez elle, croise un voisin dont la femme va accoucher, accompagne le couple à la clinique et finit par se raconter au chauffeur. On suit ensuite la même nuit Arthur. Bisexuel, il vient de rencontrer via une application Internet Alex et va passer la nuit avec lui. Mais les tocs de son amant compliquent leur rencontre. On retrouve enfin le couple au petit matin – c’est l’affiche du film. Entre eux, les non-dits se sont accumulés. Ils doivent assister au baptême d’une fille d’un ami, puis déjeuner avec la grand-mère d’Arthur qui harcèle Dana en lui reprochant de ne pas avoir d’enfant.
Si les gens heureux n’ont pas d’histoire, les couples en crise en ont une qui inspirent le cinéma. 2019 n’a pas échappé à la règle qui nous a donné son lot de films qui dissèquent la crise conjugale : "Midsommar", "Chambre 212", "Marriage Story", "Mon chien stupide", "Retour de flamme"…
En voici une version roumaine, qui n’est certainement pas la plus gaie, ni la plus convaincante, ni la plus réussie. Sauf à avoir lu le résumé qui précède, le spectateur non averti qui découvrira "Après la nuit" ne comprendra pas immédiatement ce dont il retourne. Son premier tiers est particulièrement déroutant qui suit Dana – dont on ignore qu’elle est mariée – dans son errance nocturne. Le deuxième l’est tout autant qui se concentre sur Arthur.
Marius Olteanu – cinéaste de la Nouvelle Vague roumaine qui avait assisté Cristi Puiu pour la réalisation de "Sieranevada" – joue sur le format de l’image. Les deux premières parties de "Après la nuit" sont dans une image carré 1/1 tandis que l’image s’agrandit en 16/9 dans le dernier tiers. Histoire de montrer l’isolement des deux protagonistes dans leurs univers solipsistes dont seul le couple peut les sauver ? Pas si sûr, car la troisième partie, intitulée « Les monstres » (c’est d’ailleurs le titre roumain du film dont on comprend mal pourquoi la traduction française s’est écartée), ne signe pas une béate réconciliation. Au contraire.
On aurait aimé aimer ce film exigeant. Mais, à force d’ellipses, de longueurs et de langueur, Après la nuit nous perd en chemin.
Vu en avant première au festival de La Rochelle en juillet, le film était présenté sous le titre "The Monsters". M' en reste un souvenir de scénario faible et d'un profond ennui.
C’est avec plein de mélancolie que Marius Olteanu raconte le couple après plus de dix ans de vie commune. Des années à construire une vie de famille pour se quitter du jour au lendemain, voici le destin de Dana et Arthur. Aujourd’hui ils ne partagent plus les mêmes idées, n’ont plus les mêmes envies. Pourtant ils ne veulent pas renoncer à ce qu’ils ont construit ensemble. Dans les rues froides de Roumanie, “Après la nuit” aborde avec justesse les notions de relations amoureuses et sexuelles. Si ce premier long-métrage est touchant et qu’il est facile de s’y reconnaître, le trop plein de pudeur nous en éloigne trop souvent. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com