Un polar plutôt surprenant. Une vraie chasse à l'homme entre un homme désespéré et revanchard de la mort de sa femme. Et qui va se faire poursuivre malgré lui par une bande de chauffeur de taxi devenus justiciers de leur collègue injustement tué par cet homme . Lino Ventura prouve tout son talent une nouvelle fois.
Très bon polar qui nous entraîne dans un Paris nocturne au rythme de la cavale d'un Lino toujours aussi charismatique et de la vie des radios taxis de la capitale.
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4,0
Publiée le 10 mai 2021
Un témoin dans la ville est un très divertissant thriller de chat et de la souris où un mari vengeur l'incomparable Lino Ventura tente de tuer le témoin d'un meurtre. Par sa photographie monochrome dépouillée, sa bande-son cool jazz, ses décors nocturnes l'accent est mis sur les mécanismes élaborés de l'intrigue et le fait qu'il privilégie un outsider peu aimable. Le film rappelle Melville le méchant ne fait que répondre à un cercle vicieux de transgression et d'injustice et sa détresse devient une allégorie de l'étranger solitaire exclu d'une société conformiste. En quittant la scène de son crime un meurtrier rencontre un chauffeur de taxi qui pourra l'identifier. Pendant le reste de l'histoire le tueur traque le chauffeur qui devient un personnage important. Avec de superbes séquences de conduite et de poursuites dans le Paris nocturne et des personnages hauts en couleur. Ventura qui doit jouer sans beaucoup de dialogues est très bon tout comme Franco Fabrizzi et Sandra Milo qui apparaissent tous deux de manière significative dans les films de Fellini...
Personnellement j'adore. Une série B comme on n'en fait plus et qui a la particularité, tout comme TERMINATOR, ENRAGE (Russel Crowe),COLLATERAL (Tom Cruise) , d'avoir un personnage principal jouer le rôle du méchant. Et ça, vous conviendrez que c'est pas courant. parlant de COLLATERAL, vous constaterez que l'on retrouve ici le schéma du tueur - peut-être pas à gages, 'en conviens - donc du tueur confronté dans sa "mission" avec un chauffeur de taxi. Lino Ventura dans le seul rôle de méchant de toute sa carrière, je parle de vrai bad guy, même si au départ c'est un citoyen comme vous et moi , mais qui part en sucette, comme les criminels de COLUMBO, en somme. Non, j'adore ce film, car il ne ressemble à aucun autre. Mais le corollaire à cet élément, est que les films qui innovent peuvent aussi apporter quelque chose d'assez improbable. C'est là le prix à payer pour de l'audace. Si on reste dans les clichés pantouflards, on finit par s'ennuyer. Il faut savoir ce qu'on veut.
J'essaye de regarder "le plus de Ventura" possible, et bien celui-ci commence très bien avec une musique Jazzy envoutante, et des splendides images nocturnes...fantastique ombres et lumières. Ce polar plus que pour l'intrigue, vaut pour la manière dont il été filmé, et bien sûr pour Lino !
Une ambiance nocturne qui rappelle le Meville de Bob le flambeur ou du Doulos, mais avec cette fausse bonne idée de vouloir à tout prix sonner juste et etre dans le vrai de l'époque par des dialogues au cordeau,le film ne décolle pas du label Qualité Française et la post synchro n’arrange rien. Reste le témoignage du Paris à l'aube des années 60 , et la trompette de Kenny Dohram
Lino et son charisme légendaire. Lino traque et finira traqué de tous (police et chauffeurs de taxi). Sa faute??? S'en etre pris au seul quidam, chauffeur de taxi de surcroit qui aurait pu l'identifier, le jour ou il a accompli sa vengeance sur l'assassin de sa femme.
Tout s'agite autour de Ventura. Lui stoïque est comme un chat. Il attend dans le noir. Patiemment. Quand on sait pourquoi il attend, on a du mal à s'attacher à ce personnage froid et déterminé. Un film noir très Melville qui gagne dans sa deuxième partie une tension presque animale avec les jeux d'ombre sur les visages ou les longs plans de ville sans bruits quand les voitures roulent, la traque inversée et cette chasse à l'homme au milieu des rapaces. Très bon.
Molinaro fait partie des cinéastes français à faire découvrir aux générations nouvelles, il est rare de s'ennuyer à un de ses films, sa mise en scène est toujours parlante. C'est exactement le cas ici ou les images en disent plus long que le héros. '' un témoin dans la ville '' possède de nombreux atouts : une vision de Paris de 1960 qui est un pur document avec ses bars, ses voitures dont la 2 chevaux portée aux nues, la simca aronde super utilisée et ses étonnants radio taxis, son métro avec poinçonneuse et carte hebdomadaire, une passage au jardin d'acclimatation inoubliable, un Lino Ventura dans un rôle qu'il affectionne en tant que solitaire et malchanceux,un coté fantastique très réussi avec ces dizaines de 403 (celle de Colombo) qui forment une ronde nocturne infernale. Le scénario signé par les deux compères Boileau-Narcejac est très soigné, il est en plus agrémenté par l'humour de Gérard Oury. Le style polar français et la musique à la mode du temps (jazz) complètent le beau noir et blanc des scènes nocturnes. Plus d'une vingtaine d'acteurs s'en donnent à coeur joie dans cette fantaisie policière sans aucune prétention psychologique. Je n'ai qu'une critique, le jeu maladroit de Sandra Milo qui semble fonctionner par à-coups différents. C'est un Molinaro à posséder pour les cinéphiles et à voir ou revoir pour tous les parisiens nés avant 1945.
Il est probable que Boileau et Narcejac étaient en petite forme, tout comme les scénaristes qu’ils ont inspirés, car cette histoire rocambolesque n’essaie même pas d’être crédible. Après les taxis de la Marne, voici les nouveaux héros : les radio-taxis parisiens ( nec plus ultra de la technologie pour l’époque) constitués en milice pour suppléer la police. Comme de surcroît, le film baigne dans la caricature du début à la fin : caricature des films noirs des années quarante, caricature de Lino Ventura par lui-même, avec force grimaces et boiteries simulées, caricature du chauffeur de taxi irrésistible tombeur, caricature toujours avec la serveuse du bistrot qui expédie au tapis son catcheur de patron et bien d’autres encore, il ne choisit jamais son style, ni comique, ni tragique, mais simplement ridicule. Fort heureusement, Lino Ventura trouvera quelques années plus tard un rôle à sa mesure dans Le deuxième souffle, grâce à un vrai cinéaste, Jean-Pierre Melville.
Présence impressionnante de Lino Ventura. On suit son périple à travers la ville avec appréhension et angoisse. La question est , va-t-il réussir ? Film maîtrisé de bout en bout, impeccable et implacable...... Le héros méritait-il cette fin ? Je pense que non.......saloperies de circonstances.....
Ce film m'a plu d'abord pour son ambiance., le Paris de nuit des années 50-60, la traque. Le film se base sur un fil conducteur simple, avec une mise en scène efficace qui nous tient en haleine jusqu'au bout. Les acteurs sont très bon et j'aime beaucoup le jeu de Lino Ventura qui est beaucoup moins marqué, plus sobre que certains autres films très populaire qu'il a pu tourné. Un bon moment.