Un cinéma atypique : qu’on aime ou qu’on n’aime pas le cinéma de Bruno Dumont, atypique est le qualificatif sur lequel tout le monde pourra se retrouver. Lui qui, en 1977, à l’âge de 19 ans, n’a pas réussi à intégrer l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), a commencé la réalisation par des documentaires et des films d’entreprise. C’est en 1996 qu’il réalise "La vie de Jésus" son premier long métrage de fiction, un film qui obtient le prix Jean Vigo en 1997 ainsi qu’une mention à la Caméra d’or de Cannes 1997. "L’humanité", son 2ème long métrage, reçoit le grand prix du jury du festival de Cannes 1999. Il en sera de même pour "Flandres" en 2006. Très longtemps, Bruno Dumont a privilégié une région, la sienne, le nord de la France, et l’absence de grandes figures du cinéma dans ses castings, préférant travailler avec des non-professionnels. Toutefois, en 2013, Bruno Dumont a fait appel à Juliette Binoche pour interpréter le rôle de Camille Claudel dans "Camille Claudel 1915". « J’ai toujours fait d’un paysan un paysan et d’une artiste une artiste. L’artiste Juliette Binoche m’aide à cerner l’artiste Camille Claudel », explique-t-il. Dans "Ma loute", en 2016, on retrouve Juliette Binoche, ainsi que Fabrice Luchini et Valeria Bruni Tedeschi. Pour "France", en compétition au Festival de Cannes 2021, Bruno Dumont a de nouveau fait appel à des « stars », Léa Seydoux, Blanche Gardin, Benjamin Biolay, mais aussi Juliane Köhler, très connue de l’autre côté du Rhin. C’est un film à charge contre une certaine forme de télévision que Bruno Dumont a réalisé pour ce film plus « normal » que les précédents. Malheureusement, le résultat n’est pas assez sévère en ce qui concerne le fond et beaucoup trop exagéré en ce qui concerne la forme, tout particulièrement concernant le jeu de Léa Seydoux et de Blanche Gardin.