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    France
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    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 août 2021
    Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes d'information en continu. Non que cet aspect ne sot pas présent mais il n'est que la toile de fond, souvent outrancière (voir le personnage déplaisant incarné par Blanche Gardin) d'un beau portrait de femme, portée au pinacle, entourée de courtisans, imbue d'elle-même et de son pouvoir jusqu'à ce qu'arrive la dépression. De cette femme un peu bipolaire, actrice de son propre malaise, avec ses reportages sur le terrain savamment mis en scène, Dumont traque une psychologie complexe, partagée entre gloire et douleurs. Triste et célèbre, France évolue dans un monde factice (son appartement est hallucinant) jamais traité de manière réaliste mais comme dans un univers parallèle au notre, selon la manière coutumière du cinéaste, qui s'exprime avec des scènes poussées au-delà de leur durée normale, par le jeu gauche de nombre de protagonistes secondaires ou encore via les longs gros plans sur le visage de son héroïne, souvent en pleurs, qui traduisent peut-être aussi le regard amoureux que pose Dumont sur une Léa Seydoux prodigieuse et finalement émouvante. Le réalisateur n'est pas adepte de la vérité, il cherche plutôt à créer une autre authenticité très personnelle, qui a déjà agacé ou séduit, comme par exemple dans Hadewijch ou même Jeanne. Outre la musique superbe de Christophe, France est aussi un exercice de mise en scène parfois jubilatoire, avec en particulier la scène de l'accident. Là, encore, elle dure plus que de raison, presque poétique dans la tragédie. Alors, ne voir dans France qu'une charge violente contre les pratiques douteuses des débiteurs d'information à la chaîne et omettre toute la richesse stylistique et psychologique du film ne serait-il pas une grave erreur, en oubliant à quel point le réalisateur de La vie de Jésus est un électron libre dans le paysage cinématographique français ?
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 095 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 janvier 2022
    Dumont s'exporte et ça lui réussit magnifiquement bien.

    France est peut-être, malgré les apparences, le film de Dumont qui se rapproche le plus de ce qu'il pouvait faire avant P'tit Quinquin, lorsqu'il a orienté son cinéma plus vers la comédie.
    On a là une Léa Seydoux dans son meilleur rôle (et sans doute son meilleur film), devant la Vie d'Adèle, qui est dans la directe lignée des héroïnes des premiers Dumont (notamment Hadewijch), ces femmes qui étaient habitées par force mystique, qui rayonnent à travers de l'écran.

    Dumont arrive à faire ça, je ne sais pas comment, mais à poser sa caméra sur un personnage et à nous faire ressentir toute sa force vitale. Je veux dire qu'on peut dire ce qu'on veut sur la critique des médias dans France (du bien, du mal, ça m'importe peu), moi ce qui m'a fondamentalement marqué, ému aux larmes c'est les plans sur Seydoux avec en fond la musique de Christophe. C'est absolument parfait, il n'y a rien à changer. Dumont arrive à capter l'invisible chez cette femme perdue dans son mode de vie absolument ridicule de grande bourgeoise cynique.

    Tout est ridicule, Blanche Gardin qui soutient Seydoux quoi qu'il arrive quitte à lui raconter absolument n'importe quoi, Seydoux qui fait un "accident" de voiture à 2km/h et qui se prend de pitié pour sa "victime", l'appartement du couple Seydoux/Biolay, les reportages totalement mis en scène qu'elle filme, on est dans quelque chose de totalement absurde. Le personnage a tout pour être détestable, coupé du monde, cynique, égocentrée, mais Dumont l'habille de plus en plus au long du film d'une force mystique qui la rend absolument fascinante. Elle dégage quelque chose.

    Finalement sa France, aussi détestable soit-elle, Dumont lui offre la même puissance qu'il a offert à sa Jeanne dans son film précédent et j'avoue que je ne sais pas quand c'est la dernière fois que j'ai vu un réalisateur poser un regard aussi bienveillant sur quelqu'un, qui encore une fois sur le papier est horrible. Le traitement du personnage est juste grandiose et il faut bien comprendre que ce n'est finalement pas l'intrigue du film, avec la chute de France, qui est au centre du film, mais bel et bien l’élévation mystique de son personnage.

    Je crois que j'ai vraiment passé toute la dernière demi-heure du film en larmes. Et je ne sais pas si ça m'était déjà arrivé depuis que j'ai vu les Parapluies de Cherbourg (mais c'était pour d'autres raisons).

    Et puis tout à coup le film offre, sans prévenir, de manière aussi brutale que gratuite, ce qui est une des séquences les plus terriblement gracieuses qu'il m'ait été donné de voir, avoir toujours cette musique de Christophe. Vraiment, quelle rencontre artistique !!! Déjà dans Jeanne c'était sublime, mais alors là, ça dépasse tout.
    Dumont finit ensuite par retourner dans le Nord, filmer ses gueules, réinterpréter encore et toujours Bernanos et nous faire sentir la présence du mal, dans une séquence absolument glaçante, terrifiante et superbe, avec une vieille dame qui a vécu pendant 20 ans avec un violeur.

    C'est vraiment là que le personnage de Seydoux touche au sublime, on sent qu'elle est touchée par le mal qui l'entoure, mal que Dumont arrive à nous faire ressentir à nous spectateurs, comme il avait pu le faire avec Hors Satan. Sauf que là j'ai l'impression qu'il n'y a personne pour justement mettre le monde Hors Satan, que le mal existe, et qu'elle va tenter de devoir vivre malgré ça, malgré ce mal.

    La tendresse du dernier plan, en fait peut-être l'un des plus beaux plans au monde...
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 354 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 décembre 2021
    Je trouve ça assez terrible de se retrouver face à un film et de n’en voir que les ficelles.
    Et « France », pour moi, ça n’a quasiment été que ça.
    Des ficelles.
    Du fake.

    En même temps le film ne s’aide pas.
    Dès l’introduction il faut que Dumont fasse le choix de poser son personnage de journaliste-star en le faisant intervenir pendant une conférence de presse d’Emmanuel Macron.
    Forcément on sait que c’est fake – puisque ces images d’Emmanuel Macron sont évidemment des images détournées – du coup, au lieu de rentrer pleinement dans l’illusion, on s’interroge déjà sur les coutures, sur le « comment c’est fait »…
    …Et tout ça au final pour simplement se dire que ça a sûrement été beaucoup de contraintes pour pas grand-chose.
    C’est d’ailleurs tout le bilan que je tire au final de ce film : beaucoup de contraintes pour pas grand-chose.

    Pas grand-chose certes, mais un peu de quelque-chose tout de même…
    Parce que bon, contrairement à pas mal de ses homologues hexagonaux, au moins Dumont cherche-t-il encore à produire de l’image, de l’instant et de la singularité.
    Ici un échange de regards gênant. Là une gueule atypique sur laquelle on s’attarde. Ou bien encore à d’autres instants un cadre ou une situation insistante qui finit par installer une dissonance ou un malaise…
    Quand il fait ça, Dumont me parle. Et ce n’est pas un hasard en fin de compte parce qu’à bien le considérer, le cinéma de Dumont ça ne s'est souvent réduit qu'à ça.

    Je trouve même d'ailleurs dommage qu'alors que – pour une fois – le bon Bruno s’essayait à aller au-delà de la simple bizarrerie – qu’il a essayé de dire et de développer quelque-chose – toutes les coutures se soient mises à sauter et qu'elles soient apparues aussi ostensiblement à l’écran.
    Or le premier point sur lequel l'audace de Dumont n'a pas payée, c'est sur sa démarche satirique.
    Loin de moi de vouloir sauver le monde du journalisme, de la politique, ou de l’entre-soi bourgeois – loin de là – mais là, dans ce film, Dumont ne fait que mettre en image une simple caricature de « journalope » qui ne va pas bien loin, sans subtilité aucune.
    « Ah bah tiens, là on constate que France met en scène son reportage comme une réalisatrice au point de demander à des soldats de faire des poses… »
    « Ah et puis tiens, là, elle se met en scène tout le temps, se gardant bien de rester trop longtemps avec les migrants dont elle prétend pourtant suivre les turpitudes… »
    « Et puis là enfin, elle n’en a visiblement rien à carrer des situations de guerre, des victimes et de son personnel tant que, elle, elle peut retourner se dorer la pilule dans son hôtel à l’arrière du front… »

    spoiler: …Mais bon, le pompon ça reste quand-même ce « diner du siècle » où elle se retrouve au milieu de la haute-bourgeoisie qui est en train d’expliquer son plan démoniaque pour diriger le monde (« mouhahahaha ! » manquait-il à la fin de chaque phrase.) Ça, pour le coup, c’était vraiment consternant.


    Tout ça n’a rien de neuf.
    Tout ça n’a rien de subtil.
    La démonstration est insistante. Grossière. Réduite à une surface évidente.
    ...Presque timorée.

    Dès lors, au lieu de suivre une fiction, on a davantage l'impression de contempler une simple dissertation mise-en-image, et c’est assez triste.
    Or l'autre problème qu'il y a avec ça c’est que, même formellement, Dumont patine pas mal.
    En termes de montage et de rythme il y a clairement à revoir.
    Combien de scènes se mettent à s’étendre dans le temps alors qu’on en avait justement compris l’enjeu ?
    Combien de fois Dumont manque la coupe au moment opportun pour continuer à illustrer et illustrer encore ?…

    spoiler: L’accident de Fred et de Jo est pour moi tout un symbole de ces scènes qui multiplient inutilement les plans et se dilatent bien trop dans le temps.


    Même chose au niveau de l’intrigue d’ailleurs.
    2h13 tout de même.
    Deux heures et treize minutes qui n’en finissent pas.
    Deux heures et treize minutes parce que le film décide de continuer à raconter ce qu’on a déjà vu, compris, assimilé depuis un petit moment…
    Autant d’errances qui font qu’en permanence les ficelles sont là. Tout le temps. Toujours…

    Du coup, bon-an-mal-an, je me suis raccroché à ce que j’ai pu.
    Je me suis raccroché à ces fameux instants dont je parlais tout à l’heure.
    Ces instants de suspension où rien n’est dit mais où pourtant le film m’a parlé.
    Pour ma part j’ai bien plus ressenti le fake quand, dans un repas entre amis, Fred fait savoir à France qu’il a entendu le « coussi-coussa » qu’elle a répondu à son amie qui lui demandait discrètement comment ça allait dans son couple.
    « Coussi coussa… » répète-t-il alors à voix haute, armé d’un regard froid comme pour l’accuser.
    « Coussi coussa… » riposte-t-elle avec davantage d’assurance, elle aussi avec le même œil accusateur.
    On sent l’explosion possible. Souhaitable. Souhaitée.
    On sent que chacun à envie de mettre des mots sur la situation.
    Elle de lui dire à quel point il n’est finalement obnubilé que par la promotion de son livre qui n’intéresse pas autant le petit monde qu’il ne l’aurait espéré.
    Lui de répondre qu’elle ne vit que pour entretenir son image et sa gloire au travers de ses reportages.
    Et puis soudain les volontés de passage à l’acte s’annulent.
    Fred se sait autant fautif que l’est France et vice-versa. Et ni l’un ni l’autre n’a finalement envie de concéder quoi que ce soit sur son obsession personnelle.
    Alors on regarde l’autre avec colère, mais on ne dit rien. On ne va pas au-delà.
    On sait de toute façon que pour aller au-delà il faudrait tout envoyer voler ; tout ce cadre bourgeois fait de satisfactions artificielles et d’allégresses dopées au moi.
    Et comme personne ne le veut autour de cette table, alors personne ne le fait.
    Accepter l’aigreur est le prix à payer pour tout ça. Alors continuons de faire semblant et convainquons-nous qu’on est heureux de ça quand bien même on ne l’est pas.

    Pour le coup c’est ça c’est filmer le fake et ne pas en faire soi-même.
    Dans des moments comme celui-là, Dumont excelle…
    Mais ces moments sont malheureusement bien rares dans cette grande pelote de ficelles.
    …Pelote dans laquelle les acteurs peinent à faire autre chose que les acteurs alors qu’on aurait pu espérer d’eux qu’ils parviennent à camper un temps soit peu des personnages.

    Alors bon, c’est bien gentil après ça de donner [des leçons au monde du cinéma lors de ses interviews][1], cher Bruno, mais je trouve qu’à un moment donné il faut aussi savoir adopter une posture qui tienne un minimum la route par rapport à ce qu’on critique.
    Parce qu’autant je ne ferais clairement le reproche à Dumont de dire ce qu’il dit – qu’un auteur sorte de la langue de bois et des auscultations de nombrils, moi je trouve que ça fait du bien – autant je trouve qu’il y a quand-même quelque-chose d’assez cocasse à vouloir imposer une vraie éducation à l’art auprès de la population – à vouloir sortir des spectacles simplistes de bas-étages afin d’élever la populace – et de soi-même proposer quelque-chose qui ne vaille guère mieux.
    …Cocasse également de faire un film qui critique l’autosuffisance et l’esprit de domination de la bourgeoisie tout en se comportant soi-même comme un vrai bourgeois qui cherche lui aussi à imposer ses codes à la plèbe.

    Mais bon, au moins Bruno Dumont essaye, lui.
    C’est toujours ça de pris. Et c’est à son honneur...
    Et même si son cinéma pue le fake, au moins aspire-t-il à devenir et rester du cinéma…
    …Faute de mieux, contentons-nous déjà de ça.
    Francis S.
    Francis S.

    26 abonnés 112 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 août 2021
    Ce film fait un grand écart permanent entre la critique, assez bien vue, du monde des médias et la dépression personnelle de présentatrice star d'une chaîne d'info en continu.
    Autant le premier aspect est sans concession et acéré sur le petit monde de la presse parisienne, autant le second confine au roman photos ou à la bluette.
    Outre les spectateurs, Léa Seydoux, même toujours aussi envoûtante, est la première victime de ce grand écart. Elle pleure à tout bout de champ (mais comment fait-elle ?), grimace, prend la pause. La performance est réelle mais déphasée. C'est la conséquence d'un scénario, d'un montage,de dialogues et surtout d'une conduite d'actrice mal conçus.
    Blanche Gardin, gouailleuse à l'excès comme d'habitude, fait le job.
    Bref on peut s'en passer. Dommage, car le dessous des cartes du prime time était bien démonté.
    Juan 75
    Juan 75

    63 abonnés 372 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 septembre 2021
    Plus qu'une critique de notre monde et de sa médiatisation, car finalement Bruno Dumont n'est pas si loin de la réalité, c'est un magnifique portrait de femme qu'il livre. Léa Seydoux sert ce portrait d'une journaliste en prise avec des démons et les méandres d'un métier et d'une société dont elle se sert et qui font également son malheur, avec un talent fou. Elle tient la dans doute son meilleur rôle et aurait pu décrocher un prix d'interprétation à Cannes tant elle est subtile, puissante et émouvante dans ce rôle. Blanche Gardin est parfaite dans le rôle de l'attachée de presse cynique et antipathique. La musique de Christophe, des acteurs secondaires en relief et une mise en scène de génie servent le tout. Dumont excelle quand il filme les gens du monde réel comme cette scène magnifique avec Daniele ou dans les reportages à l'étranger de l'heroine. Il sait créer l'étrangeté et l'ambiguïté. Un chef-d'œuvre à côté duquel est passé le jury de Cannes.
    Kla
    Kla

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 août 2021
    Tout sonne faux, comme si Dumont avait fantasmé le monde du journalisme et n'avait jamais pris le temps de faire des recherches sur ce milieu. Trop de sujets bâclés, la satire ne fonctionne pas alors qu'il y aurait beaucoup beaucoup de choses à redire sur le milieu journalistique.
    tixou0
    tixou0

    708 abonnés 2 002 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 août 2021
    Je connais peu l'oeuvre de Bruno Dumont, n'en ayant vu, avant ce "France", que "Camille Claudel, 1915" (2013) et "Ma Loute" (2016). Ces deux films avaient en commun de vraies qualités esthétiques, grâce au travail remarquable du directeur de la photographie, Guillaume Deffontaines. Rien de tel ici - la photo, signée David Chambille, n'a rien d'esthétique - sauf si l'on vise une esthétisation de la laideur.
    Pour la 3e fois consécutive, Dumont scénarise sur Péguy. Ce qui coulait de source avec "Jeannette" et "Jeanne" (2017 et 2019) - d'Arc ! Mais là, d'emblée, on s'étonne, car le propos est contemporain, et il s'agit de la vie (par tableaux) d'une créature des médias ! Le (très) posthume - publié en 1952 (quand CP est mort, au combat, en septembre 1914 - une des premières victimes de la Grande guerre), "Par ce demi-clair matin", est ici adapté - par l'intellectuel Dumont.
    "France De Meurs" (Léa Seydoux) est une présentatrice vedette d'une chaîne du cable, dont la spécialité est d'animer une émission hebdomadaire, où elle diffuse des reportages réalisés par elle, suivis d'un débat. Son thème de prédilection étant la guerre et ses drames humains, pendant et après (dont les "crises migratoires" incessantes, découlant des conflits).
    Où est Péguy là-dedans ? Quand on sait que le recueil de manuscrits inédits jusqu'au début des années 50, source revendiquée d'inspiration du cinéaste, est pour partie constitué de deux suites de "Notre Patrie" (1905), on fait le lien avec l'héroïne journaliste, qui se prénomme... "France". La jeune femme vit une vie de carton-pâte, dans des décors de carton-pâte, verse même des larmes de carton-pâte... Elle est, en montre permanente du fait de sa notoriété de carton-pâte, emblématique de notre société factice, superficielle, en trompe-l'oeil. Jusqu'à ce que la mécanique bien réglée de cette existence vide vienne à se gripper spoiler: (un premier accident - elle renverse un jeune homme ; elle démissionne ; elle part se "resourcer" en Suisse, façon "Montagne magique" et y vit une passion ; qui n'est qu'illusion, le séducteur étant un chasseur de scoops ; elle reprend, avec peine, ses activités ; un deuxième accident - ses mari et enfant y périssent...), jusqu'à la rédemption, forcément doloriste..
    Comme c'est du Dumont, c'est très long (inutilement, d'au moins 30 min sur 2 h 20). Ce n'est pas d'un abord facile, non plus (entre satire, drame - et même cocasserie farcesque, façon "Ma Loute" : dans la posture du "choeur", dans cette tonalité, Blanche Gardin, en assistante personnelle - réjouissante - le tout articulé et monté sans agrément particulier pour le spectateur)... De "France de Meurs" à "France (notre patrie), demeure".
    Au global, déconcertant, voire agaçant ! Mais incontestablement cohérent, et même roboratif et décapant.
    D'aucuns, qui n'ont pas spécialement aimé, cherchent à sauver au moins Mlle Seydoux (de la plupart des plans) - pour ma part, je ne l'apprécie décidément pas, et son jeu d'actrice est au contraire un net bémol, pour moi !
    M J-W
    M J-W

    2 abonnés 1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 26 août 2021
    On est sur un ratage total, à l'exception de la performance Lea Seydoux mais ca ne rattrape pas le tout. Ce film est incohérent dans l'histoire et la réalité qu'il présente, ce qui rend impossible de s'y plonger. On se retrouve à rire à des moments à priori non voulus.
    Je vous propose deux exemples avec de gros SPOILER :
    - la famille de l'accidenté qui est sensé etre démunie avec un salaire seulement pour tenir financièrement, vit dans un superbe pavillon de deux étages et large pièce avec grand jardin. J'imagine que l'absence de piscine et le fait qu'il ne vivent pas en plein Paris permet de justifier ce dénuement évoqué.
    - l'accident de 2 personnages du film tourne au sketch des simpsons. Ils ne peuvent pas simplement faire un accident et tomber dans le ravin, non non il faut qu'il se fassent trainer par un camion qui les fera tomber dans ce ravin et ce a quoi on ajoute un incendie au cas où on avait pas compris qu'ils étaient morts avec des plans sur les deux personnages pendant cette chute, post chute et apres incendie.
    Boronia
    Boronia

    1 abonné 6 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 août 2021
    C'est INTERMINABLE , les personnages ne suscitent aucune empathie , le sujet intéressant au demeurant aurait mérité un trait plus beaucoup plus fin , on se lasse vite .
    A voir si vous êtes fan de mode Vuitton dont Léa Seydoux est une des égéries : vêtements, sacs, chaussures , bijoux ,malles tout y passe ...
    velocio
    velocio

    1 319 abonnés 3 151 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 août 2021
    Un cinéma atypique : qu’on aime ou qu’on n’aime pas le cinéma de Bruno Dumont, atypique est le qualificatif sur lequel tout le monde pourra se retrouver. Lui qui, en 1977, à l’âge de 19 ans, n’a pas réussi à intégrer l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), a commencé la réalisation par des documentaires et des films d’entreprise. C’est en 1996 qu’il réalise "La vie de Jésus" son premier long métrage de fiction, un film qui obtient le prix Jean Vigo en 1997 ainsi qu’une mention à la Caméra d’or de Cannes 1997. "L’humanité", son 2ème long métrage, reçoit le grand prix du jury du festival de Cannes 1999. Il en sera de même pour "Flandres" en 2006. Très longtemps, Bruno Dumont a privilégié une région, la sienne, le nord de la France, et l’absence de grandes figures du cinéma dans ses castings, préférant travailler avec des non-professionnels. Toutefois, en 2013, Bruno Dumont a fait appel à Juliette Binoche pour interpréter le rôle de Camille Claudel dans "Camille Claudel 1915". « J’ai toujours fait d’un paysan un paysan et d’une artiste une artiste. L’artiste Juliette Binoche m’aide à cerner l’artiste Camille Claudel », explique-t-il. Dans "Ma loute", en 2016, on retrouve Juliette Binoche, ainsi que Fabrice Luchini et Valeria Bruni Tedeschi. Pour "France", en compétition au Festival de Cannes 2021, Bruno Dumont a de nouveau fait appel à des « stars », Léa Seydoux, Blanche Gardin, Benjamin Biolay, mais aussi Juliane Köhler, très connue de l’autre côté du Rhin. C’est un film à charge contre une certaine forme de télévision que Bruno Dumont a réalisé pour ce film plus « normal » que les précédents. Malheureusement, le résultat n’est pas assez sévère en ce qui concerne le fond et beaucoup trop exagéré en ce qui concerne la forme, tout particulièrement concernant le jeu de Léa Seydoux et de Blanche Gardin.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    702 abonnés 3 053 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 août 2021
    Si Bruno Dumont compose une satire féroce de l’information-spectacle avec, dans le viseur, la recherche frénétique du scoop et du spectaculaire impliquant une reconstruction de la réalité, il semble tout autant intéressé par les médias que par le medium de façon plus générale, comprenons « le milieu », « l’intervalle ». La figure de France est en effet au cœur des préoccupations : présentatrice-vedette du journal, elle occupe le premier plan lors des investigations menées dans des zones sinistrées ; c’est elle qui donne à son équipe le ton, le rythme, le cadrage souhaités, c’est elle qui met en scène le reportage à la manière d’une réalisatrice. Dumont perçoit alors son personnage comme un double non de sa personne mais de sa condition de cinéaste et invite le spectateur à se défier des images qu’il crée ; règne un doute initial sur l’authenticité des réactions de France lorsqu’elle interagit avec son entourage ainsi qu’avec nous-mêmes : est-elle sincère ? interprète-t-elle un rôle ?

    Pourtant, cette suspicion tend à se lever à mesure que la présentatrice se voit rattrapée par une détresse intérieure contre laquelle elle ne peut lutter. Un accident de la route, et la voilà en larmes sur un plateau ou sur le terrain, sans pouvoir rien y faire. Comme si elle venait brutalement de se rendre compte qu’elle alimentait moins les médias qu’elle n’en était devenue un elle-même, un medium, un intermédiaire artificiel – puisque télévisé – entre une information et un public, un être fictif que l’on aborde sans gêne dans la rue pour des photos et des autographes. Une scène magnifique montre France assise sur un banc en train de pleurer : un couple l’aborde, obtient d’elle un souvenir puis l’homme l’interpelle à voix haute en lui demandant pourquoi elle pleure. Sur un ton de reproche. Comme si cela était interdit. Parce que les larmes ne coïncident pas avec le statut d’icône, hors de portée de l’humain. France prend conscience qu’elle est un moyeu vide autour duquel gravitent des individus sans scrupules, qu’elle ne croit en rien d’autre qu’en elle-même ; en cela, elle offre une déclinaison à un autre personnage féminin cher au cinéma de Bruno Dumont, à savoir Jeannette, qui fixait le Ciel pour chanter son appel à l’aide.

    Les larmes raccordent France à cet état de dépouillement et de fragilité extrême devant l’existence, elles altèrent son visage et placent l’ombre de la mort sur ses paupières, elles lui font ressentir le besoin de croire auquel se heurte une vision sceptique et désabusée, transmise en partie par la société française contemporaine. « Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit pendant qu’on me dit sans cesse : Où est ton Dieu ? » (verset tiré des Psaumes, 42:3). Ce tiraillement enferme davantage encore France dans la solitude, une solitude qui ne se partage pas, même auprès des psys en tout genre, une solitude qui s’éprouve également au contact de ceux qui ont la foi, en l’occurrence ici cette épouse éplorée dont le mari, autrefois condamné pour viols, a emporté la vie d’une jeune fille. Elle répète que « tout le monde peut changer », que c’est là le fondement de la croyance. France lui oppose un air de mépris teinté de désespoir, à jamais incapable de se défaire d’un costume médiatique qui lui colle à la peau.

    Un grand film sur la détresse du numérique qui « appuie fort pour y voir plus clair », une caricature plus subtile qu’il n’y paraît campée par une Léa Seydoux sublime – elle tient là l’un de ses meilleurs rôles.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 27 août 2021
    Pour bien situer le décor, j'ai quitté le film avant la fin, et à 40 ans passés, c'est une grande première pour moi! Je m'interroge sincèrement à l'idée que certaines personnes puissent mettre 2 étoiles à ce film, alors 5... C'est comme si rien n'allait dans ce film. Le personnage principal n'est absolument pas crédible, il n'y a aucun exemple dans l'histoire de la télévision d'une journaliste terrain pouvant tour à tour se faire tirer dessus dans une ville bombardée, puis présenter en tenue bariolée un talk show politique s'appuyant sur ses propres reportages bidonnés de toute pièce. Les acteurs sont faux, les dialogues sont faux, la rythmique est fausse. Il ne se passe rien, si ce n'est une brutale et inexplicable descente aux enfers à cause d'un accident bénin. Les hommes semblent tous castrés dans ce film, même les engueulades sont insipides. Peut être que le réalisateur ne s'est jamais engueulé? Je vais tout faire pour entrer en contact avec lui car je jnimagine plus vivre sans avoir l'explication nécessaire à la compréhension de cette petite histoire dont la morale, à 45 minutes de la fin du film était toujours : même si on est belle, riche et célèbre, on peut être dépressive. Bon pas la peine de faire un film pour s'en rendre compte. Je me demande d'ailleurs si des gens sains d'esprit peuvent vivre dans un tel appartement. Ça aussi, ça m'interpelle. Tout comme des allemandes qui demandent un selfie à une journaliste française qu'elles ont reconnue malgré lunettes de ce soleil, et bonnet. En fait c'est probablement un vrai chef d'oeuvre, tiens je suis certain que Télérama l'encense.... J'ai une pensée pour France qui se mange un râteau mémorable par Abdul. Magique.
    SUZY AND MEE
    SUZY AND MEE

    142 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2021
    Ce n'est pas un film comme les autres et l'actrice est tellement plus belle que les autres ! J'ai adoré le thème, j'ai adoré le sourire cassé et les tenues de Léa Seydoux, j'ai adoré la scène des migrants dans le bateau, Léa en cure, Léa en France profonde, Léa à la montagne...!
    une demi étoile en moins pour le choix de son amoureux : non Léa ne tomberait pas pour un type pareil , mielleux et sans intérêt ...!!
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    365 abonnés 1 814 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 août 2021
    France de Meurs est une journaliste vedette de la télévision française. Sa célébrité et un enchaînement d'événements vont entraîner sa chute.

    C'est Bruno Dumont qui va adapter l'œuvre de Charles Péguy "Par ce demi-clair matin". Le réalisateur Français avait déjà mis sur grand écran des romans de Charles Péguy dans Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc en 2017 et dans Jeanne en 2019. France a fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2021.

    Cela fait longtemps que je n'avais pas passé un si mauvais moment au cinéma.

    Le problème de cette comédie dramatique selon moi, est qu'elle n'arrive pas à trouver le juste ton. France se veut satirique d'une caste des médias fausses, faisant passer l'audimat avant l'information réelle, quitte à faire de la mise en scène. Une initiative que j'approuve tant la méfiance envers eux de nos jours est élevée. Malheureusement, à aucun moment le film n'arrive à avoir un équilibre. Quand on veut être satirique, il faut souvent y aller à fond sinon on risque de perdre le spectateur, et c'est le cas ici.

    Les fonds verts en sont le parfait exemple. Ils vont être faits de manière grossière pour montrer le côté "fake" du personnage. Seulement ce n'est pas assez poussé donc ça donne juste l'impression d'être bâclé. Surtout que ça intervient au milieu de passages plus sérieux. Et logiquement le ton ne colle pas du tout. Je ne parle pas de la scène d'introduction avec Macron, ni fait ni à faire, et qui commence très mal le film.

    France aurait pu en réalité dénoncer beaucoup de choses qui ne vont pas dans le système, mais ce film se transforme en coup d'épée dans l'eau. Les passages sérieux sont mal exploités, et ceux caricaturaux paraissent donc tellement ridicules à côté. Je pense notamment à un accident qui sort de nulle part, avec une mise en scène est grotesque sur la forme alors que le fond n'aide en rien la thématique abordée.

    L'histoire, mal rythmée, n'aide pas à se mettre dedans. Elle va être en forme de montagne russe, ce centrant par moments trop sur le personnage fade de France. On part dans des considérations inutiles, et l'ennuie prend le dessus.

    Cette comédie dramatique n'est pas aidée par la prestation catastrophique de Léa Seydoux. Je ne dirais pas mieux de Blanche Gardin totalement à côté de la plaque. Son personnage ne sert strictement à rien. Ce film fait l'exploit de même raté avec Benjamin Biolay qui pourtant est normalement une valeur sure.

    Le gros problème reste finalement qu'à la fin de la séance, tout ce débat sur les médias n'a pas avancé. Le film vise clairement BFM & CNews mais en focalisant tout sur France, ce n'est finalement pas le système qui est remis en question, mais seulement une femme. On ressort donc sans avoir rigolé, sans avoir pris de claque émotionnelle, et surtout sans avoir été impacté par une prise de conscience.
    remyll
    remyll

    194 abonnés 438 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 août 2021
    Léa Seydoux pleure ici beaucoup mais son personnage - réellement assez caricatural- cherche aussi son malheur en cédant à tous les attraits et aux pièges qu'elle se créé elle-même.
    Blanche Gardin interprète Lou son assistante personnelle, très influente, faux-cul à souhait, son "Sganarelle-en-jupon". Lou met parfaitement en lumière avec sa façon très pince-sans-rire le principe de ce que doit faire une star de la télé si elle veut réussir dans ce métier assez trash qu'est celui du journaliste-vedette au sein d'une chaîne de télé populaire où le pire peut se révéler être le meilleur avant d'être vite...oublié.
    C’est globalement assez délectable.

    Si cette larme à l’œil quasi permanente de Léa Seydoux alias « France de Meurs » peut finir par agacer le spectateur, le réalisateur démontre que cette émotion réelle de la journaliste apparait comme le meilleur moyen pour attendrir et fidéliser le spectateur de cette télé-spectacle. En effet la "star" évolue très courageusement sur le terrain des guerres multiples dans le monde, face aux pires catastrophes de l’humanité et les risques mortels de reportages apparaissent dans le film comme tout à fait réels. Cela génère mécaniquement beaucoup d’Audimat, donc de la publicité, donc de l'argent et de la célébrité. Célébrité qui deviendra progressivement insupportable à France elle-même, à son mari, à sa propre famille en perdition.

    A noter le décor atroce de son immense appartement parisien qu'on imagine Place des Vosges à Paris, horriblement sombre, d'un mauvais goût poussé à l'extrême, décor qui joue aussi son rôle dans ce film très particulier.

    Alors jusqu’à quel point France peut-elle réussir sans se détruire elle-même ?

    J’avais beaucoup aimé le film « Ma Loute » du même réalisateur Bruno Dumont. On retrouve ici son style, sa signature, ses longs silences et les espaces cadrés bien prolongés pour mieux faire ressentir l’instant présent.
    Le film a beaucoup de charme.
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