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    Bait
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    FaRem
    FaRem

    8 657 abonnés 9 533 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 janvier 2020
    Martin est un pêcheur sans bateau après que son frère a choisi de s'en servir pour promener les touristes. Le tourisme est au centre de cette histoire qui se déroule dans un petit village de pêcheurs qui se transforme avec l'arrivée de touristes. Ces derniers imposent leurs lois et se croient tout permis, car ils savent que leur présence est importante pour la survie de ce village. Ils vont même jusqu'à se plaindre du bruit du bateau, alors que les gens vont simplement travailler, ça fait penser à ce qu'on entend chez nous quand des touristes se plaignent de certains bruits à la campagne comme le chant du coq. Si les touristes jouent un rôle important, l'histoire est quand même centrée sur le quotidien de Martin qui essaie de gagner sa vie tant bien que mal en mettant de l'argent de côté pour s'acheter un autre bateau. Martin est discret, réservé, limite défaitiste, mais ça ne l'empêche pas de se faire entendre. "Bait" parle du quotidien difficile de ces gens, de l'impact que ces regards rabaissants peuvent avoir sur un homme et sa volonté de s'en sortir. Ce qui fait la particularité de ce film, ce n'est pas vraiment son histoire, mais plutôt son style. Il ne s'agit pas simplement de la cinématographie, mais de la mise en scène, de la construction du récit avec notamment de petits flashs prémonitoires d'événements à venir. Est-ce que cela apporte réellement quelque chose ? Je ne dirais pas ça. Le film est parfois déconcertant lors des premières minutes, mais par la suite, on s'y fait. Pour moi, "Bait" fait partie de ces films plébiscités que j'aurais aimé apprécier. Je dois dire que tout ce qui se passe m'a laissé de marbre. L'histoire ne dégage rien en terme d'émotion. On comprend le message, mais la façon dont il est transmis n'est pas agréable. Bref, ce n'est pas mauvais, ce n'est tout simplement pas pour moi.
    Cinememories
    Cinememories

    482 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 juin 2021
    La marée est un refrain dont s’inspire Mark Jenkin afin d’amorcer un pèlerinage audacieux dans sa Cornouailles natale. Le cinéaste, qui a principalement fait ses classes dans le documentaire court, ne trahit pas son sujet ni son format. En optant pour la pellicule 16mm, il nous renvoie à sa thématique de la gentrification, qui bouscule également les habitudes des cinéastes, comme des spectateurs. Ce qui découle alors d’une lutte de classes revient à nous interroger sur la fatalité de la modernisation dans son ensemble. Bien entendu, les activités côtières, notamment la pêche, auront leurs démons à exorciser, mais ce ne serait que gratter à la surface d’un souci qui se déplace, d’un lieu à un autre et au fil du temps.

    La famille Ward illustre donc cette tendance, par le biais d’une friction à double-sens. Martin (Edward Rowe) vit de son poisson et de ses crustacés, qu’il pêche avec rigueur. Même si son frère le voit davantage comme un has been, à l’image d’un métier étouffé par la culture des commerces de grandes surfaces, ce grand gaillard a du sang chaud à revendre. Ce porte-étendard du patrimoine local ne cesse d’avancer, même sans le précieux appui d’un bateau. Malheureusement, les contraintes sont trop fortes et sa ville portuaire, qui l’a élevé, commence peu à peu à changer de propriétaire. Entre les touristes occasionnels et la bourgeoisie qui peste dans l’ancien domicile familial, quelque chose s’est brisé. On parlera de frontières, dont les limites naturelles ne seront d’aucun secours à Martin. Que ce soit à quai ou sur son espace de travail, il n’y a plus de tranquillité, plus d’intimité et plus de rentabilité pour l’ermite du coin.

    Rien n’est facile pour ce pêcheur depuis le début, mais c’est à sa collision avec un couple londonien qu’on distinguera les nuances d’une perfidie collatérale. Les nouveaux occupants, sont dupés par l’hostilité des lieux et Martin voit ses efforts et son héritage sombrer par le portrait amer, où il ne serait qu’un simple rocher à peine émergé, heurté par les vagues. Et dans toute cette agitation, la communauté trouve tout de même la force de repousser les intrus, qui ne cherchent pas tous à s’adapter, mais plutôt à leur arracher une bonne bouchée de homard. Wenna (Chloe Endean) en fait partie et ne mâche pas ses mots pour l’exprimer. Mais à chaque élan antihéroïque de la jeune serveuse, des relations s’effondrent et les possibilités de dissiper la fureur s’échappent. Tout est dans l’idée de ces gros plans, qui privent les personnages d’un horizon. Le choix des plans, l’enchaînement et la structure catalyse l’expressionnisme d’une ambiance aussi bien percutante qu’envoûtante.

    Ainsi, au cœur d’une pleine mutation, la ville portuaire se noie dans un flot de rage ou d’impuissance, face une force supérieure qui dépasse chaque résident. « Bait » convoque par bien des manières la sensibilité dans une fable onirique, où le chant de sirène n’aura rien à voir avec les mythes maritimes. On met en évidence une situation critique, où le déclin se transmet d’une génération à l’autre, mais également cette ultime éventualité de préserver ce qu’il reste de plus précieux, non pas au nom du collectif, mais au nom d’une culture, surexploitée sans la moindre profondeur. Ce film reconnaît ses cicatrices, mais ne les panse pas dans le deuil, bien au contraire, il se nourrit de cet appât, de cette franchise et nous serons les premiers à mordre à l’hameçon.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 octobre 2021
    Mark Jenkin, réalisateur et scénariste de Bait, est issu de la sphère des documentaristes. Sur la forme, il opte pour une austérité certaine que rien dans l’histoire narrée ne semble justifier. Il choisit ainsi un format carré et un noir et blanc tirant sur le sépia. Pour renforcer le côté vintage apparemment visé (pourquoi ?), les photogrammes ont fait l’objet d’un traitement en postproduction pour ajouter de fausses rayures. Jenkin semble, via des artifices techniques, vouloir donner l’impression que le film a été tourné sur pellicules désormais usagées. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/dinard-2021/#B
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