Neil Burger a eu l’idée du film en 2011, lorsqu'il a eu une vision de jeunes gens confinés dans un espace restreint. Le réalisateur s'est dit qu'il serait intéressant d’étudier la nature humaine dans de telles conditions. Il se rappelle : "C’est également fascinant de se demander ce qui peut se passer quand on ne se trouve plus en contact avec toute la culture et les influences de la société. Au cœur de ce film se posent les questions: Qui sommes-nous vraiment ? Sommes-nous bons, sommes-nous des animaux ? Est-ce que nos vies ne sont motivées que par notre soif de consommation ? Avons-nous au fond de nous-mêmes un sens moral ? Toutes ces questions me passionnent."
Neil Burger a écrit le film bien avant la pandémie et les confinements. Il explique : "Je pense que ce film est un avertissement sur ce qui peut nous attendre dans le futur. Est-ce vraiment la voie que nous voulons prendre pour l’Humanité ? Dans tous les cas, en ces temps de confinement et d’isolement, ce film a un écho parfait vis-à-vis de ce que nous traversons. C’est l’éternel question de savoir quand et comment nous allons 'craquer' dans de telles conditions de déconnection."
A noter la présence de Isaac Hempstead Wright, incontournable Brandon Stark dans Game of Thrones.
"Ce film explore la véritable nature de la condition humaine. Si nous découvrons que nous sommes 'mauvais' pouvons-nous changer ? Il y a aussi une question de moralité dans le film. Au final on se pose la question de la nécessité d’être bon, d’agir en bonne conscience quand l’on sait que l’on va finir pas mourir. Pourquoi, au contraire, ne pas faire preuve d’égoïsme et d’auto-satisfaction en permanence ? C’est un peu comme si vous vous demandiez pourquoi il faut planter des arbres dont vous ne pourrez jamais récolter les fruits."
2001 : l'odyssée de l’espace, qui est le film préféré de Neil Burger, a eu une forte influence sur la création de Voyagers. Le cinéaste précise : "Et puis, j’ai tenté de voir un maximum de films de science-fiction afin de déterminer la direction àsuivre et celles à éviter. Une autre influence cinématographique fut le chef d’oeuvre de Wolfgang Petersen : Le Bateau. C’est le film parfait pour étudier le comportement d’un groupe de personnes dans un confinement ultra restreint et tentant de survivre dans des conditions extrêmes."
Au-delà du défi de créer l’environnement dans lequel se déroule Voyagers, Neil Burger a dû gérer une trentaine de jeunes acteurs pleins de vie en temps normal... Il se souvient : "Au début du film, les personnages sont dépourvus de toute émotion à cause de leur conditionnement. Ce ne fut donc pas simple de leur apprendre à s’exprimer d’une manière quasi robotique. Pas facile pour des jeunes de ne faire preuve d’aucune vitalité et d'aucune énergie ! Au fur et à mesure il m’a fallu les laisser s’exprimer puisqu’un sens de libération émotionnelle s’opère tout au long du film."