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Seemleo
64 abonnés
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3,5
Publiée le 15 mai 2019
La Macédoine : que connaît-t-on de ce pays ? On mange la salade ou les fruits du même nom, sans trop se poser la question de l'origine de l'expression.
Pays multi-ethniques, où populations slavophones, albanophones et autres hellénophones se côtoient sans s’entre-tuer, mais où, comme c'est souvent le cas lorsque des cultures différentes vivent ensemble, les Traditions religieuses et profanes, restent bien vivantes
Là dessus 50 ans de communisme n'ont fait qu’exacerber le besoin de retour aux soi-disant racines.
Basé sur un fait divers réel, voilà-t-il pas qu'une de ces belles fêtes annuelles consistent à aller chercher une croix dans la rivière, lancée par le pope du coin. Le 19 janvier à l'épiphanie orthodoxe.
Concrètement, de jeunes hommes se les caillent en slip de bain au bord de l'eau en attendant que notre saint-père local veuille bien balancer son trésor.
Le fait divers d'hiver, c'est qu'en 2014 c'est une femme qui a plongé et qui a blousé tous ces beaux mâles. Fin du documentaire, début de la raison d'être du film. L'héroïne est cette personne d'une trentaine d'années, sans emplois mais bien formée, c'est souligné. Face à la violence des autres participants, elle s'enfuit et refuse de rendre l'objet. Réactions patriarcales, scandale.
La Macédoine étant apparemment un état de droit, la pression est d'ordre sociétale. Elle n'en est pas moins puissante.
La mise en scène recherchée (aucun plan n'est banal), le casting atypique (les canons de beauté habituels ne sont pas respectés par féminisme peut-être) démarquent clairement cette oeuvre Baltique. Dommage que l'intrigue patine passablement dans la dernière demi-heure.
Des 4 premiers films de la réalisatrice macédonienne Teona Strugar Mitevska, un seul, très bon d'ailleurs, est parvenu sur les écrans français : Je suis de Titov Veles. Son dernier long-métrage pourrait sans problème porter un titre voisin : Je suis de Stip, du nom de la petite ville où se déroule l'action de Dieu existe, son nom est Petrunya, celle-là même où a eu lieu le fait réel qui conditionne tout le film. Le "lancer de croix" est en effet une pratique assez répandue dans les pays orthodoxes d'Europe de l'est et centrale, et notamment en Serbie et Macédoine. Et que s'est-il passé quand une femme, au mépris de toutes les traditions, s'est jetée à l'eau et a ramené la croix sur la berge ? Tout le monde ou presque s'est ligué contre la malheureuse : la police, l'Eglise, le bon peuple, sa famille ... C'est ce que raconte le film ou comment une règle considérée comme une loi intangible symbolise en fin de compte toute la misogynie d'une société. Si Dieu existe ... a parfois des accents de comédie, le film devient réellement effrayant quand la foule masculine se déchaîne et professe une telle haine des femmes qu'elle semble viscérale. Petrunya est une héroïne malgré elle, et surtout un symbole, on s'en doute, pour la réalisatrice, qui sait ce que machisme veut dire. Le portrait de Petrunya n'est pourtant pas d'une seule pièce et le film décrit son évolution et sa prise de conscience face à la violence ambiante. Il n'y a pas de schématisme primaire dans le film qui montre aussi une belle preuve de solidarité féminine (avec la journaliste) et quelques mentalités masculines qui ne sont pas totalement fermées au progrès. C'est néanmoins un film de combat et de colère qui se revendique féministe avec un bel entêtement et du talent dans sa mise en scène et son interprétation.
Pour être franc, pas d’emballement: Un film plutôt sympathique, tiré d’une histoire vraie. Pourtant, je l’ai ressenti comme un conte avec les ingrédients savamment dosés!
C’est sûr, avant tout féministe, avec l’histoire de cette jeune femme qui s’affirme de plus en plus, tout au long du film et qui s’oppose « tranquillement » : - à la testostérone des nageurs - au pope orthodoxe, contraint par sa hiérarchie de se dédire…après avoir constaté la Victoire de Petrunya - on se heurte aux deux pouvoirs qui cohabitent en Macédoine: Eglise et pouvoir politique (police).
Comme la réalisatrice, on observe à distance la dérive absolue, la disproportion, que prend cette plongée « glorieuse » dans les eaux tourbillonnantes et cette « croix » que Petrunya ramène devant les hommes humiliés et vengeurs. Hormis la présence du Pope, la « transcendance » tient peu de place dans cette histoire, plus proche du folklore que de la religion !
Un film très intéressant qui aborde dans une histoire simple la mysoginie, la religion...très bien interprété avec un petit côté documentaire ( l'action se passe en Macédoine) sur les coutumes de ce pays.Il est regrettable que les gros plans, les élans d'une caméra d'épaule qui donne un montage à l'emporte pièce viennent un peu gâcher ce film: parfois, c'est justifié et ça prend toute sa dimension, mais sur tout le film, ça devient lassant.
le film combine le pire de quatres mondes: la stéréotype du patron sexiste, celles des sectes religieuses, les les pauvres banlieue ou encore la pauvre fille. comment ont prend le film au sérieux après ça ?? évidemment comme si cela ne pouvait pas etre pire le film s'enfonce encore plus dans la médiocrité au fur et a mesure, la fille joue avec le feu en s'attaquant a la secte religieuse, les journalistes et la police s'en mèle histoire d'enfoncer le clou, les scandales deviennent massif. rien ne fonctionne.
Ce film retrace à travers une journée de Petrunya la difficile condition des femmes en Macédoine. Cette jeune femme de 32 ans, diplômée d'Histoire, se rend à un entretien d'embauche où elle ne va pas faire l'affaire du fait de son physique enrobé (dixit le directeur). De retour, elle saute dans une rivière pour s'emparer d'une croix sacrée réservée aux hommes. Petrunya est incarnée à merveille par Zorica Nusheva qui apporte le féminisme voulu par la réalisatrice, ainsi que la dénonciation à travers cette fameuse croix de la misogynie qui gangrène le pays jusqu'aux instances religieuses. On pourra reprocher quand même une deuxième partie (sous forme de huis clos) sans grand intérêt dans le commissariat qui entache quelque peu l'ensemble. Une découverte intéressante.
J’ai trouvé ce film pas mal grâce à sa problématique mais mal exploité. On aura ici une véritable critique du système patriarcale. Il faut savoir que cette cérémonie existe et qu’une femme en 2014 avait effectivement attrapé la croix, soulevant un tollé dans la population. La réalisatrice, en poussant certains traits, veut nous montrer cette société ancrée dans des règles traditionnelles qui empêchent la femme d’être légal de l’homme. On verra même dans le film que des femmes du village sont contre le fait que Petrunija prenne la croix car il est dit que ça doit être un homme. Il est aussi intéressant de voir le mélange entre le culturel et le religieux où on ne sait plus vraiment si ces règles viennent de l’un ou de l’autre. Les hommes prennent la religion en excuse, sans justification appuyée, pour assouvir une position dominante sur la société. C’est en réalité plus une attaque contre l’Église orthodoxe qui ne fait rien pour changer les choses, que contre la religion en elle-même. Là où le bât blesse avec ce drame, c’est plus sur la forme. L’actrice Zorica Nusheva est prometteuse pour son premier film, mais son personnage est vide. Il n’y a aucune revendication, elle ne sait même pas pourquoi elle a fait ça. Cela retire énormément de puissance au message. Surtout que la dernière scène vient mettre à mal tout ce que nous explique le film. Le tout avec une réalisation que je n’ai pas aimée. il n'y a pas mal de moment lent et le montage casse le rythme de certaines scènes en les découpant trop.
Mais l’ensemble ne se départit jamais d’une trop grande sagesse. Comme la copie parfaite d’une élève un peu trop scolaire qui ne réussit pas à sortir des cadres qu’elle a elle-même élaborés.
la puissance d'un regard, la volonté d'une jeune femme dans les pays baltes ... pour lutter contre le patriarcat, la bêtise, et la violence . le film commence doucement "l'air de rien" , et la tension monte dan un huit clos filmé avec soin, délicatesse du regard, et volonté de ne pas céder... jusqu'où ? l'actrice principale est émouvante de simplicité, entre douceur et force. a ne pas rater.
Vu en avant première avec la très charmante réalisatrice. Un film assez lent au début mais qui soulève beaucoup de sujets sensibles surtout dans cette région de la Macédoine: place de la femme , place de la religion, machisme ambiant, etc.... Très bien joué, un bon film!
Jeudi 9 mai 2019 : J'ai apprécié ce film tiré d'une histoire vraie. En effet, ce long métrage raconte avec intelligence le combat d'une jeune femme confrontée aux relents traditionalistes et misogynes d'une société patriarcale. Aussi la jeune actrice est excellente dans le rôle titre.
Alors, on y va gaiement pour cette lancée de croix. Il faut plonger pour la repêcher dans la rivière, c'est la tradition orthodoxe; et la tradition veut que seuls les garçons y participent. Dans ce pays, Macédoine, que peu de gens sauraient situer sur une carte, la tradition est si importante, cela pourrait presque être la seule spécialité ou le seul produit d'exportation... parce que il n'y a rien d'autre. Si, il y a aussi des gens extraordinaires. Une jeune femme qui a eu son diplôme d'histoire à l'université et qui est toujours au chômage. Il faut savoir coudre pour pouvoir travailler à l'usine de confection ou être suffisamment jolie pour coucher avec le patron à la première sollicitation si on se présente à l'entretien pour un poste de secrétaire. Et si on ne l'accepte pas, il ne reste qu'à plonger pour en finir... ou pour renaitre. Un film de l'est sur une fille de l'est qui envoie balader ce monde trop tranquille. Un monde fait de préjugés, de tradition,de misogynie et de ferveur religieuse, le tout dans un décor de misère provinciale aux confins de l'Europe, presque à l'autre bout du monde. Un miracle se produit. Découvrir sa propre force en repêchant la croix pour ne plus jamais subir son sort en silence. Des moments de grâce quelque part dans les Balkans qu'on pourrait savourer à l'infini. Dieu existe, son nom est Petrunya, récemment diffusé sur Arte vaut le détour...le titre en macédonien, cela se dit: Gospod postoi, imeto i' e Petrunija...
super film, tout en nuances sur un parcours personnel, une recherche sans le savoir d'une affirmation salutaire face au pouvoir des hommes. Très bien filmé et excellemment interprété ! De très beaux plans et une actrice qui se métamorphose en 1h40.