Film mêlant drame, comédie et épouvante, réalisé par Antonio Tublén, Zoo est une belle révélation. L'histoire nous fait suivre Karen et John, un couple dont la vie conjugale a volé en éclat le jour où ils ont appris qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfants. Ils vivent depuis emprisonnés dans la routine de leur quotidien au bord de la rupture. Mais lorsque le monde est frappé par une pandémie qui transforme la population en morts-vivants, le couple s'enferme à double tour dans son appartement en attendant les secours. Alors que le monde extérieur s'effondre, la promiscuité va les rapprocher et leur amour perdu renaître. Ce scénario intimiste nous immerge pendant environ une heure et demie, dans un récit gagnant en qualité au fil des minutes. En effet, plus le temps passe et plus l'intrigue gagne en profondeur et en intérêt. La thématique de l'amour est très bien développée à travers des situations changeant radicalement d'un moment à l'autre, bouleversant ainsi totalement le ton et l'ambiance. Ce mélange des genres nous fait passer d'une séquence d'humour noir à une romance, puis un thriller, avant de changer à nouveau de direction. Cela a pour conséquence de surprendre et d'offrir une grande richesse au visionnage. L'ensemble est porté par des personnages devenant attachants, très bien interprétés par un quatuor principal composé de Zoe Tapper, Ed Speleers, Antonia Campbell-Hughes et Jan Bijvoet. Ces rôles, peu nombreux, entretiennent des relations entre tentions et entraide, procurant de nombreuses émotions, aussi bien des sourires que des moments dramatiques ou de panique. Leurs rapports sont soutenus par de très jolis mots échangés d'une façon chuchotée particulièrement appréciable pour les oreilles, notamment par le couple déchiré qui continue de s'aimer. Sur la forme, la réalisation d'Antonio Tublén s'avère de bonne facture. Malgré un quasi huis clos, sa mise en scène parvient à se renouveler dans cet espace restreint coupé du reste du monde. De plus, le montage se veut judicieux et la photographie soignée, nous gratifiant d'un visuel sobre mais joli. Celui-ci est accompagné par une b.o. aux compositions surprenantes entre musique classique et sons étouffants et menaçants. L'importante présence de ce mélange musical confère une atmosphère sonore fortement impactante et en totale accord avec les images. Cette catastrophe virale s'achève sur une fin marquante à la hauteur de son propos, venant ainsi mettre un terme à Zoo, qui, en conclusion, est un film méritant absolument d'être découvert tant c'est une expérience romantique atypique.