Dix-sept ans après son carton Lost in Translation, Sofia Coppola repart en visite (cette fois-ci de New-York) avec (encore) une jeune femme qui n'est pas sûre d'être heureuse en mariage et Bill Murray qui disperse ses répliques cyniques qui (elles) n'ont pas pris une ride. On a souvent des airs nostalgiques du film prédécesseur qui nous viennent au cours du visionnage, sans que cela n'ait de concrétisation parfaite (pas de scène identique, a priori, mais comme une saveur qui infuse l'ensemble qui nous rappelle à l'autre œuvre). L'intrigue est parfois assez similaire, la surprise en moins. Car dans ce On the Rocks, soit l'on part sur un terrain connu (cette impression de déjà-vu), soit l'on tombe sur des sous-intrigues inédites qui ne convainquent pas : la virée à la plage pour suivre le mari et tenter de savoir s'il a effectivement une maîtresse, avec le papa à la libido élevée bien au-dessus des normales de saison (à cet âge, papy...), on reste un poil gênés, presque interdits, devant tant d'absurdité pour un drame "psycho" à la Coppola. Pour une comédie Farrelly, cela ferait un bon scénario, mais pour tenter de réfléchir sur la psychologie de la relation père-fille dans la confiance du couple, on a du mal. Les seuls gags moins "too much" sont les répliques assassines du personnage de Bill Murray, qui semble en vitesse de croisière (normal, maintenant) mais éclipse tout de même sa partenaire dès qu'il rentre dans le cadre, le manque de personnalité (l'exaspération) que nous inspire le personnage de la jeune fiancée y est certainement pour beaucoup. Évidemment, côté technique, c'est du bon Sofia Coppola, entre vintage et symphonie de la ville (quand ils sont à New-York). Mais ce qui plombe lourdement On the Rocks, c'est son scénario qui prend un bon vieux whiskey (Lost in Translation) et y met beaucoup trop de glaçons désagréables (les ajouts inutiles). On le préfère sec, merci.