Roman cinématographique. So long, my son s'étale sur quatre décennies et décrit l'histoire d'un couple marqué par la tragédie de la politique de l'enfant unique. Fresque d'une ampleur considérable, le film brille par sa sobriété et sa subtilité. Les acteurs y sont pour beaucoup, dans un jeu tout en retenue qui leur confère une dimension héroïque, presque messianique. Pendant tout une partie du film, le spectateur fait face à l'incompréhension. Il ne sait trop qui sont les personnages, les liens qui les unissent, les époques. Tout est confus. Petit à petit, le puzzle se construit. Les pièces s'imbriquent les unes dans les autres. C'est légèrement déconcertant, mais surtout peut être un peu long. Heureusement, la photographie et la mise en scène nous maintiennent éveillés. C'est donc dans la seconde partie, quand on commence à comprendre l'ampleur du drame qui se joue sous nos yeux, que l'on commence à vibrer, trembler, que l'on commence aussi à sentir que l'on est face à une oeuvre majeure.
Et l'émotion devient paroxystique dans ce lit d'hôpital, et dans la scène qui suit, où le couple et le(s) bourreau(x) s'expliquent, les uns marqués par la culpabilité, et les autres, par le pardon.
Au bout de tout ce temps. Au bout de tous ces non-dits qui ont creusé un fossé qui ne se rattrapera jamais, et pour cause, le temps s'écoule sans jamais se retourner, la vérité éclate, terrible, mais nécessaire. Parfois, là où la simplicité frappe au cœur dans la mise en scène et le jeu des personnages, elle se perd malheureusement un chouia dans le scénario, un peu trop complexe et dans une histoire d'adultère qui vient un peu trop morceler le drame qui n'avait pas besoin de ça. Mais l'impression laissée par ce film reste grande, un mélo très puissant qui sait élever l'âme et toucher le cœur.