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Un visiteur
5,0
Publiée le 16 mai 2020
Pourquoi peut-on avoir un coup de cœur pour un film ? Il faut dire qu’au départ je ne me sentais pas trop d’attaque pour aborder un film de plus de trois heures. En général j’ai envie d’y donner des coups de ciseaux pour en retirer une bonne moitié. Et la, c’est le miracle ! Pas une seconde d’ennui, pas un plan de trop. On pourrait penser que ce film constitué comme un puzzle serait difficile à suivre, voire compliqué à souhait. Pour moi il n’en a rien été. Chaque morceau de cette fresque vient s’emboîter logiquement, simplement et l’on voit s’élaborer le cheminement de l’histoire au fur et à mesure que le film avance en comprenant bien que l’on n’est pas arrivé au bout de ce chemin mais que chaque moment incomplet se suffit à lui-même. Et l’on voudrait que cela ne s’arrête pas tant les acteurs sont prenants et justes, les plans impeccables et la trame implacable. C’est l’histoire d’un deuil que Wang Xiaoshuai propose de nous raconter, celle d’une disparition et de multiples transformations. Comme dans tous les deuils il faudra finir par accepter. Et c’est ce que font les personnages. Mais aussi à travers eux c’est l’histoire de la Chine contemporaine que nous sommes amenés à suivre. Les vieilles lunes de la révolution culturelle feront place à l’économie de marché. D’une dictature l’autre, mais aussi un chemin vers l’Occident, vers l’individualisme qui nous montre comment la place faite à la personne en tant qu’individu ne cesse de s’imposer. Si l’on peut distinguer quatre périodes dans cette histoire, le basculement, par un clin d’œil à une statue Mao, un petit « So Long » vers la fin du film, nous fait comprendre quel virage la Chine a pris à travers la vie de chacun des personnages. Ce sera le moment du changement, de l’oubli et du pardon avec cette magnifique scène du cimetière ou même la mort peut être vue comme l’ancien et le nouveau. On me proposerait de le revoir demain que j’accepterai sans hésiter avec la certitude d’y retrouver le même plaisir et certainement de découvrir certains aspects qui auraient pu m’échapper.
Des flash back à vous faire perdre le fil de l'histoire. Un scénario totalement décousu et une morale lourde. C'est dommage car la photographie est assez soignée.
Sous fond de politique de l'enfant unique en Chine, une fresque familiale bouleversante et pudique, avec certes des longueurs, mais soutenue par des scènes d'une puissance émotionnelle vive, et par une interprétation remarquable.
J'ai vu un film... qui retrace l'histoire de la Chine depuis sa vision dogmatique politique à une certaine forme de libéralité corsetée. On est terriblement en phase avec les conditions de vie qui nous sont montrées, dans les aspects liés aux drames humains... Et on voit la manière dont le contrôle de l'Etat s'invite dans la vie sociale, domestique, économique des populations. On ressent la pression de la politique de l'enfant unique. C'est un film touchant, avec toutefois quelques longueurs et quelques moments d"incertitudes sur les protagonistes, la période concernée et sur les liens entre le personnages.
So long my son est le prototype du film, plus que réussi, dont l'objectif est de mettre en rapport la petite histoire avec la grande histoire de tout un pays. Cette remarquable et bouleversante fresque familiale s'étalant sur plus de vingt ans nous montre des personnages remarquablement joués et écrits qui traversent avec courage les difficultés familiales et politiques d'un pays autoritaire. La mise en scène ample et belle enrobe les acteurs et actrices, tous remarquables, avec leurs failles et leur courage. Le drame de l'accident mortel d'un enfant mis en rapport avec la politique de l'enfant unique de la Chine des années 80 reste ancré tout au long du film comme un trauma non résolu. Saluons la qualité de la photographie qui saisit au mieux l'évolution politique, économique, sociale ou urbanistique d'un pays totalitaire. Le cinéaste travaille au mieux l'univers des usines et la scène où les chefs prônent la politique du gouvernement, avec ses hauts parleurs, évoque facilement George Orwell et son livre phare1984. Les choix musicaux apparaissent judicieux. Un film immense à égal que l'émotion qu'il suscite.
Dans les années 80, alors que la Chine a instauré la politique de l'enfant unique, le fils de Lyun et Yaojun se noie.
Le réalisateur suit l'évolution de ce couple et son entourage marqués par cette disparition. Toute la dramaturgie est basée sur la violence de la politique de l'enfant unique (abandonnée en 2015), sans réelle réflexion sur le régime chinois dans son ensemble. L'enfant est donc au centre du film : l'enfant perdu, l'enfant avorté, l'enfant adopté, l'enfant illégitime, l’enfant coupable. Cela donne une fresque dramatique, un peu lourde, construite, astucieusement mais aussi de façon alambiquée, en flashback, bénéficiant d'une très belle photo, parfaitement interprétée dont on se demande si elle nécessitait vraiment ses plus de 3 heures de développement. Sanscrierart
Ce film est d’une pudeur qui ne protège pas le regard ni les sentiments. Bien au contraire, tout s’observe avec plus d’attention et d’émotion. Les plans sont à la hauteur de la longueur de ce film, que je n’ai (presque) pas vu passer! Tout est en justesse et le contexte historique est bien illustré à travers l’histoire. Très belle œuvre!
Excellent film dont la digestion se fait tout doucement ! C'est un très beau film sur la famille, l'amitié, sur l'amour. Il sera difficile de retenir ses larmes ! Ce qui est aussi très intéressant, c'est la description (assez critique) de la société chinoise sur plusieurs décennies, où l'on passe du communisme au libéralisme. Il serait très intéressant de savoir dans quel a été la réception des autorités chinoises de ce film...
C'est pour moi le plus beau film de l'année 2019, pour l'instant !
Le 29 octobre 2015, la Chine mettait fin a plus de trente ans de politique de l’enfant unique. Le pays avait instauré ce contrôle de naissance en 1979 afin que son développement économique ne soit pas fragilisé par une population trop importante. Réalisé par Wang Xiaoshuai, “So Long My Son” nous plonge dans une fresque de quarante ans de 1979 à aujourd’hui en suivant deux familles amies qui ont chacun un fils nés le même jour. C’est vers leur dix ans que les deux enfants jouent près d’un barrage et que l’un des deux décèdent. Nous retrouverons les parents endeuillés quelques années plus tard avec un adolescent qui à l’âge qu’aurait eu leur fils. Le montage est construit de façon non chronologique pour intensifier les émotions de ce drame intense, instructif et bouleversant, tout en dénonçant l'absurdité d’une loi qui à l’horizon 2050, verra les trois quarts de sa population plus âgée de 65 ans. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un drame familial qui se complète par une vision crue (effrayante ?) du communisme excessif de la Chine au XX ème siècle. Tout se sait, tout est espionné et dénoncé, on se préoccupe vraiment de ce que les "voisins vont penser", on fait de grandes cérémonies pompeuses pour remercier les meilleurs travailleurs, on chante à la gloire de la patrie dès le plus jeune âge... Et ces incroyables plans statiques où s'accumulent des milliers de visages, fermés, flegmatiques, sont impressionnants car l'on se demande où la liberté et le bonheur sont passés. Peut-être sont-ils passés dans cette petite famille de prolétaires, unis et solidaires dans l'adversité du drame qui touchera le petit enfant d'un des deux couples que l'on suit, en plus des parents plus âgés dont la mère est en fin de vie. On regrette seulement la durée du film, car on sent passer les trois heures, et en bon occidental, on s'est parfois emmêlé les pinceaux dans les couples (plusieurs personnages qui ont " un petit air de ressemblance "). Touchante, " humaine " parmi la société robotisée que l'on voit apparaître, cette famille prouve encore que le cinéma asiatique moderne peut nous offrir de beaux moments cinéphiles.
Le film s’ouvre par une première séquence mettant en scène deux enfants au bord d’un lac ; l’un est timoré, l’autre aventurier. Puis, car le montage joue un rôle majeur dans ce film, une scène de repas vient couper la scène avant de retourner sur les mêmes lieux où un drame vient de se dérouler. Dans cette ouverture tout est dit et vous le comprendrez très vite. La mise en scène épurée et élégante joue à perdre le spectateur en inter changeant les deux enfants. Le montage maitrisant les allers retours temporels déstabilise le spectateur et il en sera ainsi durant les 3h05 de cette longue fresque. Même si il faudra parfois quelques instants pour retrouver la ligne temporelle ; c’est bien grâce à cette virtuosité artistique qu’un film de trois heures semble durer seulement deux heures. Mais l’histoire ? C’est un mélodrame sur fond politique. Liyun et Yaojun est un couple d’ouvriers heureux et disciplinés dont le fils unique XingXing va décéder accidentellement au début des 80’s au moment où le politique de l’enfant unique sévie encore en Chine. La perte de l’enfant, qui plus est unique, va bouleversée leur existence et chahuter leur relation d’amitié avec un couple dont l’enfant HaoHao est quasi un second fils pour eux et un quasi frère pour leur enfant décédé. Mais jamais de pathos et de discours larmoyant, tout n’est que finesse à l’image de l’émotion intense que parviennent à faire passer les comédiens principaux. A l’issue des 3h de film, on aurait tellement envie de passer encore quelque temps avec eux ; et c’est justement qu’ils reçurent l’Ours d’Argent à Berlin pour leur interprétation ; on ne peut les dissocier. Wang Xiaoshuai, au-delà de cette fresque familiale et amicale construit un film politique qui, on se demande encore comment, est passé sous les radars de la censure. Il condamne fermement des institutions politiques œuvrant pour la croissance économique tout en abusant de la docilité quasi génétique de son peuple. Fils unique noyé, enfant avorté, enfant illégitime, fils adoptif ; une natalité administrée n’empêche pas les aléas et le mauvais sort. Wang Xiaoshuai, qui avait 12 ans quand la restriction des naissances a été imposée, raconte cela : «En Chine, la cellule familiale est traditionnellement le socle de la vie en société et les parents reposent leur avenir sur leur nombre d’enfants, et principalement de fils, qui pourront subvenir à leurs besoins quand ils seront vieux. La politique de l’enfant unique a été un choc pour l’ensemble de la population parce que les conséquences n’ont pas du tout été anticipées, d’autant qu’elle prenait le contre-pied de l’enthousiasme nataliste du règne de Mao. Mais là-bas, il ne faut pas agir en égoïste, et le collectif prime sur l’individu. Tant et si bien que même si quelques personnes ont pu exprimer leur scepticisme, cette politique a été entendue, digérée et pratiquée par les Chinois sans véritable contestation. Et une fois qu’elle a été arrêtée, personne n’a jugé utile de mener une réflexion sur ce qui s’était passé.». Il raconte aussi la chance d’avoir plus de liberté de choix dans sa vie adulte que la génération précédente qui dans n’étaient pas maîtres de leur destin, simple pièce d’un gigantesque jeu d’échecs politico-social ; et cela transpire tout au long du film. Pour toutes ces raisons, ce film est un incontournable de 2019. tout-un-cinema.blogspot.com
Un brin trop mélo, un brin trop complexe, So long, my son n’en demeure pas moins une superbe fresque qui mêle pendant 3h histoire intime et grande histoire de la Chine contemporaine, des années 80 à aujourd’hui. Cette déchirante histoire spoiler: du deuil impossible des parents d’un jeune garçon emporté par les flots est aussi un témoignage bouleversant sur la politique de l’enfant unique, en vigueur dans l’Empire du Milieu pendant plus de 30 ans. Porté par des acteurs superbes, baigné d’une musique magnifique, ce long-métrage d’une force évidente nous fera inévitablement verser quelques larmes.
Film très long et très riche sur le destin de 2 couples sur 40 années, le film a l'intelligence de ne pas suivre une structure chronologique mais de nous éclairer petit à petit sur les éléments majeurs du récit. On se place dans l'histoire et dans le temps en fonction des personnages qui vieillit mais aussi de la Chine qui entoure les personnages. L'aspect majeur du film est le constat négatif pour le cinéaste de la politique de l'enfant unique qui occasionnera le drame de cette fresque prenante et intelligente. Les acteurs sont solides et toujours juste. La mise en scène peut paraître académique, elle est en tout cas très classique et se révèle la faiblesse du film qui est finalement un eu froid et n e nous émeut pas autant qu'il aurait pu, vu le sujet traité. Malgré cette réserve, "So long, my son" reste un film plus que recommandable.
Wang Xiaoshuai dépeint avec brio quarante années d'adversité de ce couple que rien ne peut séparer, avec en trame de fond une chronique captivante de l'évolution des mœurs et de la société chinoise. Le casting et particulièrement les deux acteurs principaux sont habités et subliment la douleur et la pudeur de ce récit terriblement poignant, même si parfois un peu brouillon du fait de sa structure narrative non linéaire, où l'utilisation à outrance de flashbacks souvent injustifiés, plombe la fluidité et la bonne compréhension de l'histoire.