D’une durée égale à 3h et l’on ressortira bouleversée par la destinée désespérée dans l’histoire sociale de ce pays, une réalisation chinoise maitrise sur scène des montagnes russes à traverser en train à petite foulée et puis le vertigineux arrive, lumière soit là et se dévoile, c’est l’immensité dramaturgie digne héritière post guerre économie froide. Ce cinéma est l’incarnation du virtuose extrême-orientalisme, rien que des chef-d’œuvre et donc reflète celui-ci aussi, la politique, un régime, le bouleversement restructuration sociologique, une remise en question de la sécurité de l’emploi, le licenciement économique concerne cette liste haut parleur fort humain ordonné qui énumère les injustifiés, seront des cris sociaux, une tragédie douloureuse vient le chômage.
Ce sera la grande et longue dépression, quelle histoire passionnante...!...Quelle mise en scène n’électrise la magistrale puissance en une belle interprétation misérable ? Tous ces sujets sont profondément enracinés dans la Chine contemporaine.
"So long, My son" retrace le destin d'un couple chinois sur une quarantaine d'années. La duré du film peut être rebutante (3 h) et il faut bien s'accrocher pour suivre le parcours des personnages car le réalisateur ne se gêne pas pour enchaîner les flashbacks et rebondissements. Si vous êtes bien éveillés et pas déstabilisés par la chronologie des faits, cette œuvre vous semblera bouleversante. Pour ma part, j'ai regretté de trop nombreuses longueurs et un scénario complexe mais pas désintéressant jusqu'à la dernière scène formidable.
« So long, my son » n’est pas le premier film Wang Xiaoshuai, qui a été très longtemps censuré par l’état. Il nous présente une grande fresque de la Chine des années 1970 jusqu’à nos jours … avec une critique très édulcorée puisque le film se termine sur le boom économique et industriel de la Chine et l’essor international de Pékin et même si on aperçoit une statue de Mao, on n’a jamais le ressenti réel du peuple chinois. On suit le parcours de 2 couples d’ouvriers dont les enfants Liu Xing et Shen Moli curieusement nés le même jour sont les meilleurs copains … jusqu’au jour où Liu Xing va se noyer sous les yeux de son ami qui porte depuis un lourd secret. Après la noyade les 2 couples n’ont plus aucune relation et on va suivre la vie des parents de Lu Xing - Liyun et Yaojun (tous les 2 primés pour leur interprétation à la Berlinade de 2019) – qui vont quitter Pékin, seront lauréats du prix du planning familial (Liyun ayant subi un avortement très hémorragique pour se conformer à la politique de l’enfant unique édictée en 1978) puis tous les 2 ayant « accepté » de démissionner pour augmenter le rendement de l’usine. Liyun et Yaojun ont par ailleurs « adopté » un fils de substitution mais qui s’avèrera difficile et rétif, ne remplaçant pas leur Liu Xing jusqu’au jour où il quittera la maison … Là « le temps s’arrêtant et attendant la vieillesse », Liyun et Yaojun vont vivoter humblement mais dignement grâce à un petit atelier de mécanique près du port… avec le sourd espoir de revoir un jour leur fils. Le récit n’est pas linéaire et pour ma part, j’ai eu quelques difficultés à situer certains personnages : Moli, la jeune intellectuelle reçue au Toefl et promue à des études à l’étranger et qui vient faire un « stage de formation » sous la coupe de Yaojun avec qui elle aura une liaison, est-elle une étrangère ou un membre de la famille du couple ami puisqu’on la revoit à la fin du film via une communication Skype émanant des USA … dans ce cas, on comprend assez mal pourquoi la direction de l’usine l’ait ainsi curieusement placée sous la tutelle d’un allié de la famille ? Idem pour un jeune aux cheveux longs écoutant des cassettes « interdites » et qui doit de ce fait purger 30 ans de rééducation mais qui réapparait à la fin du film et semble également faire partie de la famille du couple ami et qui ayant suivi la ligne du parti baigne – malgré sa peine –comme son beau-frère dans l’argent grâce à l’immobilier ? De même on ne comprend pas bien pourquoi la mère de Shen Moli (bien sûr devenu un brillant jeune médecin) alors qu’elle ne sait pas qu’elle est malade et qu’elle ne connait apparemment pas le secret de son fils vis-à-vis de Liu Xing, désire rapidement revoir ses anciens amis avec – petite note ironique au passage – les faisant loger dans l’ancienne cité ouvrière là où tous les 4 vivaient et qui elle n’a pas changé du tout … Certes ce film de 3 h 5 minutes aux images parfaites est très plaisant à regarder mais on en sort quelque peu déçu de ne pas en avoir appris plus sur le vécu réel du peuple chinois !
La compréhension du film fait appel à de fines qualités d’observation. Pour évoluer dans ce labyrinthe spatio-temporel de plus de 3 heures, jonché d’ellipses, chaque détail est important, essentiellement dans les images : un téléviseur des années 80, une mèche de cheveux blancs, tantôt une moustache, tantôt un visage glabre, un smartphone… Quelques mots lancés ici et là permettent de se repérer à qui reste attentif.
Plusieurs époques se mêlent et mènent vers les jours actuels, non sans allées venues d’une époque à l’autre, avançant toujours davantage vers la vérité des faits et la vérité des sentiments.
Cette gymnastique intellectuelle à travers le temps se fait parfois au détriment de l’émotion, mais c’est peut-être une façon d’être pudique.
C’est l’histoire d’un couple d’ouvriers, de leur fils, Xingxing, et de leurs amis proches, deux couples avec des enfants. En filigrane, l’Histoire de la Chine depuis les années 80, dont le fil conducteur reste la politique sur l’enfant unique. Le rapport aux enfants est central et essentiel, au coeur de cette narration éclatée.
J’ai beaucoup aimé la photographie, belle et précise, tout le travail sur le vieillissement des personnes des lieux et des objets. Les événements les plus graves sont finement amenés, davantage suggérés que frontalement filmés.
Pas une minute d’ennui devant ce film complexe, porté par des acteurs expressifs et impliqués malgré une grande retenue. Mon blog : larroseurarrose.com
Contrairement à ce que prétendent les critiques français mal informés Wang Xiaoshuai n'est pas un cinéaste indépendant chinois que l'on découvre mais un réalisateur de 53 ans produisant des longs métrages exceptionnels depuis 1993 et qui a été reconnu en obtenantr l'Ours d'Argent à Berlin avec le sublime Beijing Bicycle en 2001. Son douzième film qui vient de sortir en France inaugure une trilogie de trois films de trois heures balayant l'histoire de la Chine depuis les années 60. Au moment de la politique de l'enfant unique, un couple formé des deux grands acteurs très connus en Chine acteurs Wang Jingchun (interprétant Liu Yaojun) et Yan Mei (Wang Liyunperd) perd son fils, comme l'indique le titre. On suit leur vie et celle du couple d'un de leurs amis qui travaillaient dans la même fonderie et de leurs enfants (dont la sublime Qi Xi inconnue en France, mais star en Asie) au cours des épisodes de la privatisation progressive de l'industrie s'accompagnant de licenciements massifs, de destructions des droits sociaux, de construction de villes géantes etc. Wang Xiaushuai débute ainsi par ce chef d'oeuvre de 3h, parfaitement interprété, montrant le décor du pays en transformation sur une période de 40 ans (notamment la très belle rivière des perles) et filmé avec une totale rigueur, une fresque sur la famille en Chine. PS : ne vous inquiétez pas, au début on est un peu perdu (qui est qui, quand cela se passez-t-il et où ?) mais tout s'éclaire au bout de vingt minutes. PPS : Le film porte en France le titre "So Long My Son" mais le titre chinois signifie à peu près " Pour Toujours". PPPS: pour ceux qui l'on vu quelle est votre scène préférée ?
Surpris que le film se développe pendant une heure entière autour de 2 personnages sans intérêt, j'ai quitté la salle. Cependant, ce film plaîra à qui aime s'apitoyer sur le sort de son égal.
Nous avons vaincu notre réticence devant la longueur du film : passer 3 heures de (bon) cinéma dans une salle climatisée, il y a pire ! Plus que la fraîcheur du lieu, la promesse de voir une fresque sur une cinquantaine d'années de l'histoire récente de la Chine nous a attirées. Nous avons un faible pour les films qui racontent l'histoire des "gens" sur fond d'Histoire avec un grand H, quelque soit le pays. Et puis, le lavage de cerveau que peut exercer une dictature entraînant l’obéissance aveugle de certains est un phénomène toujours fascinant ! Nous suivons les destinées de quelques familles d'ouvriers, de la Chine post-maoïste, mais toujours communiste, à nos jours. De la politique de l'enfant unique pendant les réformes autoritaires de Deng aux jeunes en scooters bruyants, cheveux teints et t-shirts à paillettes singeant leurs congénères des pays capitalistes. Mais un des intérêts du film est justement de ne pas suivre un récit chronologique. La tragédie est mise en scène dès les premières images. Les allers-retours dans le temps peuvent perturber la compréhension du spectateur, ils soutiennent en fait son attention. Nous pensons quand même que certaines scènes très appuyées de ce mélodrame passeraient difficilement dans un film européen. Ne sommes-nous pas plus indulgents pour un film relatant un tel enchaînement de malheurs parce qu'il est chinois ? Accident tragique, destin tragique de ceux qui ont subi un régime autoritaire, fatalité sociale et historique... http://www.matchingpoints.fr/2019/07/17/cinema-so-long-my-son/
J'ai cru mourir d'ennui une bonne cinquantaine de fois. Réalisation scolaire, dialogues interminables, critique sociale entamée puis oubliée. Un très long mauvais moment à passer
Magnifique et émouvant. Scénario d'une très belle construction. Les années 80 en Chine avec les antagonismes entre nouveaux riches et nouveaux pauvres. Une prestation d'acteur splendide. 3h qui inquiétaient le scénariste que je suis mais qui m'ont ravies. Bref, courez voir ce film et laissez-vous emporter par son rythme lent et suggestif.
Bien qu'un peu académique dans sa façon de filmer, le cinéaste propose un film puzzle dans lesquels les souvenirs des protagonistes s'imbriquent les uns dans les autres. Un très beau mélodrame dans lequel les destins individuels construisent la Chine actuelle à marche forcée, alors que dans le même temps, les décisions du pouvoir central influent sur ces destins déjà brisés par des drames intimes. La construction en puzzle déroute au départ mais trouve toute sa justification au long de ce film fleuve, jamais ennuyeux. A voir vite, avant qu'il ne disparaisse des écrans !
un film qui se fait mal avec trop de flashback en plus d'être difficile a suivre a cause des noms chinois ( très subjectif ) mais qui est au final très émouvant sur la politique l'enfant unique pour limiter la population chinoise à mettre en parallèle avec les licenciements Massive des usine chinois au début des années 90 car trop de main-d'œuvre pour l'industrie chinoise en plus de coïncider avec l'économie de marché mi en place par Deng Xiaoping ... fini le maoïsme des décennies précédent .
So long, my son est un film extrêmement touchant, qui jongle entre passions et politique, tout en jouant avec la chronologie du récit. C'est un jeu pour le spectateur qui est dirigé par le film de A à Z et doit recoller les morceaux de l'histoire. La narration est très crue et ciblée et les acteurs portent à merveille le poids terrible des regrets et d'une forme de mélancolie. Le côté dystopique aux airs de 1984 du film rend l'histoire encore plus tranchante, semant le trouble dans nos esprits, si bien qu'on finit par avoir du mal à voir les trois heures passer. Bref, c'est un film grave et troublant, qui ne laisse pas le spectateur indemne, qui sait appuyer là où ça fait mal et quand.
Une fresque magnifique et poignante qui décrit les mutations accélérées de la Chine sur 40 ans en suivant les désenchantement d'un couple qui tente de survivre à la disparition de leur fils. Des flash back inspires permettent de comprendre les zones dombre autour de la noyade du garçon et sur ce fils de substitution si rebelle .